16/02/2010
PROPHÉTIES ÉDITH ROYER
PROPHÉTIES
ADAME ÉDITH ROYER (1841/1924)
LÉVITATION
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Le Sacré-Cœur de Montmartre et l’Association «Prière et Pénitence»
Comment les révélations du Sacré-Cœur et les prophéties concernant l’avenir de France et de l’Église se rejoignent chez Madame ROYER |
«Cœur de Jésus, très miséricordieux,
très compatissant, très clément,
qui avez choisi la France pour manifester votre amour,
ayez pitié de nous»
très compatissant, très clément,
qui avez choisi la France pour manifester votre amour,
ayez pitié de nous»
RÉSUMÉ
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Madame ROYER a laissé peu d’écrits sur ses révélations et les actions qu’elle eut à mener pour répondre aux exigences du Sacré-Coeur sur elle. En effet le Seigneur lui avait imposé le silence total sur sa personne
«qui devait rester ensevelie sous un suaire»,
et sur la mission dont elle avait été investie: susciter dans l’Église une Association de Prière et de Pénitence. Seules les autorités religieuses appelées par Dieu à juger les révélations dont elle bénéficia eurent connaissance de son message.
En janvier 1879, Mgr RIVET, évêque de Dijon, tout en faisant preuve de la plus extrême discrétion, conclut à l’origine surnaturelle des révélations de la confidente du Sacré-Cœur et à l’urgence de regrouper des âmes en vue de la réparation. Après le décès de Madame ROYER, à l’âge de quatre-vingt-deux ans, la discrétion n’étant plus nécessaire, l’abbé Verdier révélait, dans le numéro d’avril 1928 de la revue «Montmartre», le nom de Mme ROYER et son rôle dans l’Archiconfrérie de Prière et de Pénitence de Montmartre. Madame ROYER aurait-elle aussi été prophète ? Voici, brièvement rappelées, quelques-unes de ses visions-prédictions à plus ou moins long terme. Outre les révélations et visions directement liées au Sacré-Cœur, Madame ROYER eut également de nombreuses visions concernant l’avenir de la France. Il a semblé intéressant, quoique cela concerne moins notre sujet, d’en rapporter ici les principales. |
Madame ROYER écrit, en 1919, à l’Abbé LABBÉ, curé de Quincy :
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En 1870, quelques semaines avant nos désastres, dans une action de grâces, dans l’église de Saint Rémy (le 22 juillet)
«j’ai, par des voix intérieures et surtout des vues symboliques très frappantes, connu les malheurs qui menaçaient la France, la série des défaites, des investissements, des sièges, la captivité de l’empereur»
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«Au mois de juin 1914, il me fut montré et dit intérieurement que la France allait être labourée, qu’il y aurait du sang, beaucoup de sang dans les sillons. Je compris que c’était l’annonce de la guerre...»
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– En 1919, elle laissa échapper quelques phrases devant sa fille Louise et l’une de ses petites filles. Mais personne ne comprit alors... S’agissait-il de 1940 ?
«Nous venons de faire parler grand’mère à son insu. Elle a laissé échapper, sur ce qui nous attend, des révélations effrayantes. Il y aura à nouveau la guerre avec l’Allemagne. Un roi fera défection en pleine bataille. Nos armées seront coupées et encerclées comme à Sedan. Les Allemands pénètreront la France bien plus avant qu’ils ne viennent de le faire... Dans ce qu’elle nous a dit il y a des choses que nous ne comprenons pas... Ainsi on croirait, à l’entendre, que cette nouvelle guerre sera faite aux non-combattants, car elle nous a parlé de civils tués et couchés par files le long des routes» |
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Cœur de Jésus, ayez pitié de nous, pardonnez-nous, sauvez-nous
Entre le Cœur de Marie et le Cœur de Jésus régnait une union si étroite que les deux Cœurs n’en formaient qu’un seul ÉDITH CHALLAN-BELVAL, qui devait devenir Mme CHARLES ROYER, naquit dans le diocèse de Sens, le 14 juin 1841, d’une famille très pieuse et aux fortes valeurs chrétiennes. Sa vie fut un constant mélange de vie familiale ordinaire et de voies mystiques extraordinaires. Dès ses premières années elle avait entretenu des rapports familiers et intimes avec l’Enfant Jésus et sa Sainte Mère. Vers l’âge de six ans, obéissant à une inspiration divine, ÉDITH se consacra à Dieu par le vœu de chasteté. Ce vœu fut souvent renouvelé par la suite. ÉDITH se livrait aussi, secrètement, à de nombreuses pénitences corporelles. Le milieu familial, exceptionnellement pieux, favorisait la vie spirituelle d’ÉDITH et de ses frères et sœurs. Par ailleurs, l’érudition de son père étant immense, l’éducation intellectuelle d’ÉDITH fut particulièrement soignée. . ÉDITH se destinait naturellement à la vie religieuse. Or elle fut contrainte, tant par sa famille que par les autorités religieuses qui firent annuler ses vœux, d’épouser CHARLES ROYER. Le mariage, qui eut lieu le 22 juillet 1860, fut heureux, mais durant les premières années de sa vie conjugale, toutes les grâces exceptionnelles dont ÉDITH avait été favorisée pendant si longtemps, cessèrent complètement.
Toutefois ÉDITH aurait pu vivre la conscience tranquille si, en 1863, un nouveau directeur de conscience, peu instruit des voies de Dieu et assez imprudent, n’avait porté un jugement excessivement sévère sur son mariage, ce qui provoqua chez elle une crise grave et durable dans sa vie spirituelle. Mais en 1867, Dieu l‘introduisait dans une voie extraordinaire de pénitence et lui imposait un rigoureux programme qui ferait frémir la quasi totalité de nos contemporains. Dieu la préparait ainsi à sa future mission. |
LES PREMIÈRES VISIONS
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Le 21 juillet 1870, pendant la messe, Notre Seigneur lui apparut et lui fit comprendre que de grands malheurs allaient frapper la France. Et elle fut portée à prier le Sacré-Coeur, ce qui lui était inhabituel, par cette invocation :
«Cœur de Jésus, très miséricordieux, très compatissant, très clément, qui avez choisi la France pour manifester votre amour, ayez pitié de nous»
Le lendemain, nouvelles visions dramatiques, concernant l’Église. Les évènements ne tardèrent pas à éclairer ces visions : d’une part, défaites françaises, invasion de L’Alsace et de la Lorraine, capitulation et déchéance de l’Empire, et d’autre part, le 20 septembre 1870, entrée des Piémontais à Rome et suppression des États pontificaux. Les manifestations divines se succèdent dès lors dans la vie de Madame ROYER. Nous n’en citerons que quelques-unes parmi celles qui nous touchent de plus près. Au moment des préliminaires de paix en 1871, Mme Royer vit un incendie mal éteint qu’on s’efforçait de rallumer avec un soufflet. Ces visions eurent pour effet de rapprocher Mme ROYER du Sacré-Cœur, et de L’invoquer par la triple invocation que Montmartre répandra plus tard dans tout l’univers : «Cœur de Jésus, ayez pitié de nous, pardonnez-nous, sauvez-nous»
Dans le même temps, Notre Seigneur lui montra une longue chaîne formée d’anneaux et lui révéla son désir d’unir les âmes fidèles dans une association consacrée à son Cœur, et destinée à prier et à faire pénitence pour le salut de l’Église.
De nombreuses visions suivirent. Un jour, après qu’une vision de la Sainte Vierge se fût effacée, une grande lumière éblouissante aveugla ÉDITH pour le reste de la journée. De grandes multitudes accouraient vers cette lumière, et une voix se faisait entendre : . «J’amènerai les Nations à voir cette lumière.»
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Ces intimités avec le Seigneur donnaient à ÉDITH le désir de s’immoler pour faire aimer Notre Seigneur et réparer ses propres fautes. Jésus lui fit comprendre qu’elle devait se crucifier
«afin que son Cœur divin nous pardonnât et lavât nos iniquités dans le flot de son amour»
Il l’assura qu’Il serait crucifié avec elle (sic) et qu’il lui était agréable de trouver une âme qui acceptât de prendre sa Croix.
Mais ce fut surtout son Cœur que Jésus montra souvent à sa privilégiée. Souvent ce Cœur apparaissait : «percé de traits, et Notre Seigneur se plaignait des pécheurs coupables de Lui avoir fait ces blessures, et demandait des âmes fidèles pour ôter ces traits par leurs prières et leurs pénitences, apaiser la justice divine et permettre à la Miséricorde de se répandre sur le monde»
Jésus lui découvrit aussi l’intérieur de son Cœur et lui enseigna le moyen d’y entrer, d’y demeurer, d’y pénétrer plus profondément. Ce Cœur était presque vide, bien peu de places étaient occupées... Jésus lui montra aussi, à plusieurs reprises, un vase, en lui demandant de verser aux autres l’eau qu’Il y mettait. Ou encore, c’était «une source, fermée par une pierre, et Jésus lui disait d’ôter la pierre afin que tous pussent s’y désaltérer. Son Cœur, comme cette source, attendait qu’on levât l’obstacle qui l’empêchait de se répandre»
Au mois de juillet 1871, Jésus lui montra encore la chaîne déjà vue, cette chaîne, image des cœurs qu’il fallait unir dans la prière et la pénitence. Jésus exprima aussi le désir qu’un hommage fût rendu à son Cœur dans la paroisse de Saint Rémy où Mme ROYER habitait, par un autel élevé en son honneur et par l’association de quelques personnes qui seraient les premiers anneaux de cette chaîne symbolique. Dans cette association, Mme ROYER devait tenir une place à part: elle devrait appliquer le programme de sa vie mortifiée, programme réglé par Notre Seigneur lui-même, aux grandes intentions dictées par Jésus. Pendant les trois années qui suivirent : 1872, 73 et 74, le Seigneur accrut entre Lui et sa confidente l’intimité de l’union mystique et les tendresses de l’amour. Cependant, dans la vie familiale et quotidienne d’ÉDITH, rien ne se remarquait, sinon la fidélité à ses devoirs et l’oubli constant d’elle-même. Notons au passage que Mme ROYER eut quatre enfants, quatre filles, dont la dernière ROSE, naquit le 15 mai 1974. Malgré le jeûne très strict que le Seigneur imposait à ÉDITH, cette petite fille était particulièrement forte et pleine de santé. |
L'ASSOCIATION ««PRIÈRE ET PÉNITENCE»
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En juin 1872, Notre Seigneur dévoila l’esprit et le règlement de l’Association de Prière et de Pénitence. C’est à cette époque que commencent à se multiplier les pèlerinages à Paray le Monial. Mais, tout en approuvant ces pèlerinages et le Vœu national concernant l’érection d’une basilique dédiée à son Sacré-Cœur, le divin Maître fit comprendre qu’Il ne pouvait se contenter de ces témoignages extérieurs: ce qui lui manquait, c’était des cœurs acceptant de s’unir au sien, en esprit de victime, afin de satisfaire la justice divine et d’ouvrir la voie à la Miséricorde.
Jésus voulait qu’on invoquât son Sacré-Cœur dans toutes les églises et qu’on exposât son image à l’amour et à la vénération des fidèles pour obtenir la délivrance de l’Église et de la France.
L’amour envers le Cœur de Jésus ne doit pas se témoigner uniquement par la confiance en sa miséricorde, par les prières, les communions et les pèlerinages... A toutes ces manifestations, il faut joindre la pratique de la pénitence...»
MARGUERITE-MARIE ajouta que l’Association nouvelle complèterait le message de Paray et ferait produire tous ses fruits au culte du Sacré-Cœur, en levant les obstacles opposés aux desseins de la Miséricorde divine. Dès lors, pour Madame ROYER, les grâces et les visions vont se multiplier. Alors qu’elle se demandait comment, dans l’état du mariage, elle pouvait être la sœur d’une vierge consacrée, Marguerite-Marie la rassura : «La pénitence et l’humilité te tiennent lieu de virginité. Laisse-toi envelopper dans mon voile noir, il te séparera du monde et des créatures»
L’après-midi du 22 juin 1873, solennité du Sacré-Coeur, Jésus apparut à Mme ROYER et lui montra son Cœur tout brûlant et embrasé. Il lui dit que les manifestations publiques étaient agrées par son divin Cœur, mais qu’Il ne pouvait se contenter d’être imploré seulement un ou deux jours par an. Il lui fallait des âmes décidées à une pratique persévérante de la prière et de la pénitence, et pour cela l’association de prière et de pénitence était nécessaire pour apaiser la colère du Père... |
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Un hommage public et permanent devait être rendu au Sacré-Cœur, grâce à l’exposition de l’image de ce divin Cœur dans toutes les églises. Une vision de la nouvelle image du Sacré-Cœur qui devait être exposée fut montrée à Mme ROYER : Le Seigneur était debout avec son Cœur éclatant, embrasé au milieu de sa poitrine. Ses bras étaient étendus
«pour nous montrer son amour, son ardent désir de nous embrasser, de nous réunir tous dans son Cœur ; mais aussi pour nous faire voir qu’Il continue à s’offrir comme victime pour nos péchés, pour que nous nous immolions avec Lui, L’aidions à expier, à sauver, par nos prières et notre pénitence»
Le Seigneur demanda qu’on le représentât ainsi nous montrant son cœur embrasé et nous tendant les bras.
Mme ROYER s’inquiétait à la pensée de propager une image du Sacré-Coeur autre que celle de Paray le Monial. MARGUERITE-MARIE résolut cette difficulté : sur l’image de Paray le Seigneur révèle son Cœur en le montrant de sa main. L’image du Sacré-Coeur les bras étendus répond à un autre but. Notre Seigneur se rend à l’appel de son Église : «Vous m’appelez ; me voici ! C’est Moi avec mon Cœur brûlant d’amour pour vous...»
Puis, comme Édith se plaignait de ses trop fréquents moments d’union à Dieu qui la gênaient dans ses occupations familiales, MARGUERITE-MARIE lui conseilla : «... ne t’inquiète pas de cet état où Dieu te met. Ne cherche pas à en sortir... Au contraire demande-Lui d’agir avec toi quand le devoir te le commande... Tâche de rester en notre présence, en union avec nous, et demande-nous de t’aider. Ne cherche pas à retrouver ton intelligence à toi, mais demande au divin Cœur de te donner la sienne»
Les 26 et 27 juin 1873 Mme ROYER reçoit des révélations importantes sur ce qui devra devenir l’Association de Prière et de Pénitence en union avec le Sacré-Cœur pour obtenir le salut de l’Église et de la France. Jésus définit les pratiques demandées aux associés. Son appel s’adressait spécialement aux ecclésiastiques et aux communautés religieuses, mais il fallait aussi atteindre toutes les âmes, même si elles étaient peu avancées dans la vie spirituelle. Dès lors, Mme ROYER fut invitée à agir auprès des autorités ecclésiastiques, notamment l’évêque de Dijon, et à écrire au Saint Père à qui il était expressément demandé de consacrer sa personne et l’Église tout entière au Sacré-Cœur. Le Seigneur, en effet, avait des desseins bien plus étendus que les calamités de l’époque. Le 2 juillet suivant, Marie apparut et promit son appui. Mme ROYER découvrit les trésors du Cœur de Marie : «Entre le Cœur de Marie et le Cœur de Jésus régnait une union si étroite que les deux Cœurs n’en formaient qu’un seul...»
Commence alors une période difficile pour Madame ROYER : aucune réponse aux lettres envoyées, et silence du Seigneur. . En 1875, l’Association n’a pas encore d’existence canonique. Les apparitions de Jésus les bras étendus se renouvellent. Écoutons Mme ROYER : «C’est le même Sauveur qui s’est montré à MARGUERITE-MARIE. Alors, Notre Seigneur révélait, précisait plutôt, la dévotion à son divin Cœur, invitant à l’amour, à la réparation, plus spécialement les âmes intérieures. Dans ces derniers temps où la foi et la charité sont refroidies, notre divin Sauveur semble faire un appel plus général, plus retentissant, plus suppliant, si je puis dire, plus en rapport avec les malheurs et les besoins de son peuple. Il semble avoir résumé tout Lui-même, sa Passion, son oblation sur les autels, sa vie mystique dans l’Église et dans ses membres ; avoir pris à la fois sa majesté, sa beauté, son indicible bonté surtout, pour frapper nos esprits sceptiques, toucher nos cœurs endurcis, fixer l’attention de cette foule empressée qui ne Le connaît presque plus, que le Crucifix et que la sainte Eucharistie ne touchent plus».
«Ce n’est pas seulement notre Seigneur demandant aux âmes pieuses le culte de son Cœur. C’est le grand Rédempteur découvrant à la fois l’imposante majesté de sa divinité, et la douce mansuétude, le charme miséricordieux de son humanité. Ce n’est plus seulement l’Époux mystique des âmes pures et ferventes, leur consolateur, leur confident intime. C’est le Dieu-Roi de l’Église, du monde, levant un étendard, rassemblant une armée contre les puissances de l’enfer et appelant, par une irrésistible invitation, tous les chrétiens de tous les états auxquels restent un peu de foi, de charité, tous ceux qui ne sont pas encore des membres morts de son Église...» |
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Mme ROYER décrit ensuite l’apparition du Sacré-Coeur, apparition qui ressemble à la scène de la Transfiguration : éblouissante lumière, vêtements éclatants de blancheur... Elle ose à peine décrire son visage, car elle ne trouve pas d’expressions humaines capables de rendre sa beauté :
«c’est une beauté comme on ne voit rien sur terre. Je suis impuissante à dire ce qu’il y avait de majesté, de beauté, de bonté, de compassion, d’amour, de tendresse. Ce qui l’emportait, je crois, c’était l’amour et comme une expression suppliante que je ne puis rendre, mais qui ferait fondre les cœurs si on pouvait le voir. Oh ! Si je pouvais dire tout ce qu’Il me montrait d’amour, de désir de nous sauver, de se répandre, de se communiquer. Si on le connaissait, qu’on L’aimerait !»
«La première fois que je Le vis, en juillet 1873, je n’avais presque pas osé Le regarder, mais Il m’apparut le 25 et le 26 mai 1875, de la même manière, plus éclatant encore. Je fus attirée à Le regarder, comme malgré moi, et je vis qu’Il pleurait, que des larmes tombaient de ses yeux en me parlant de Paris, comme peut-être lorsqu’Il pleura sur Jérusalem. Au front, les marques de la couronne d’épines étaient imprimées en rouge, mais le sang ne coulait pas... Il tenait ses regards fixés sur le monde avec une ineffable expression de tristesse, d’amour, de désir. Les expressions me manquent, je ne puis y penser sans que mon cœur se fonde. Oh ! si on pouvait Le voir, comme on accourrait à Lui.» Suit la description du vêtement, la tunique et le manteau : «Tout était blanc, éblouissant comme la neige. Au milieu de sa poitrine, comme une ardente fournaise, je voyais son Cœur éclatant, je voudrais dire comme le soleil, et pourtant je le distinguais très bien ; il n’éblouissait pas. Des rayons de lumière s’en échappaient mais le laissaient distinct et en relief; il débordait de flammes pour embraser les cœurs, raviver ce feu qu’Il est venu apporter sur la terre; c’était comme un ardent foyer qui enflammait toute la poitrine. Ses bras étaient étendus mais moins raides que sur la croix, pour nous rappeler le crucifiement, et en même temps nous attirer avec la tendresse d’un père, d’un sauveur...»
«Le vêtement était une tunique qui ne laissait découvertes que les mains, lesquelles étaient étendues mais un peu penchées en avant pour inviter, bénir. On y voyait les marques des clous comme dans les pieds. Cette tunique me semble cette robe sans couture qui ne peut pas être divisée; le manteau me semble un manteau royal, le manteau de la vérité divine, sous lequel il faut se réfugier pour éviter l’erreur, les attaques de l’esprit malin» L’apparition était complétée par les instruments de la Passion épars aux pieds du Sauveur, par les outrages reçus dans l’Eucharistie, et par le démon écrasé sous le poids des témoins du Sacrifice rédempteur. Ainsi, à l’amour du Seigneur est associé le souvenir de ses souffrances et de sa mort, puissant appel pour nous, à la pénitence indispensable au salut de notre monde pécheur : «Les bras étendus du divin Maître, écrit Mme ROYER, nous invitent à unir notre immolation à la sienne, nous montrent, en même temps, le Prêtre éternel, Pontife, et victime d’expiation, la victime eucharistique, toujours interposée entre le ciel et la terre, le Christ vivant dans son Église et invitant ses membres à participer à son oblation... Les blessures de la couronne d’épines, celles des clous dans les mains et dans les pieds, nous disent ce qu’Il a souffert, nous prêchent la mortification et l’humilité»
A plusieurs questions qu’ÉDITH posait au Seigneur à propos de ces visions, Jésus répondit, entre autres : «Il est vrai, j’ai bien des amis fidèles qui me consolent. Sans eux la France serait perdue, mais combien d’âmes tièdes, distraites par les vanités, les sollicitudes mondaines, qui ne me donnent que quelques actes extérieurs sans suite... Fais savoir à mes amis... qu’actuellement (nous sommes en 1875) mon plus grand désir, le vœu le plus pressant de mon cœur, c’est de sauver l’Église et la France... Je suis comme un père de famille dont la maison est en feu et qui voit ses enfants, au lieu de courir, de concentrer tous leurs efforts à éteindre l’incendie, venir seulement de temps en temps jeter un peu d’eau qui ne fait qu’arrêter faiblement les progrès du feu, sans l’éteindre» La nécessité de l’expiation est très abondamment commentée par Notre Seigneur. Pourtant, ses paroles doivent être complétées par une autre vision, celle du 5 juin 1875, où le Seigneur se montra rayonnant de Gloire, montrant ainsi que la dévotion au Christ-Roi, Roi de toutes les nations, complète celle au Sacré-Cœur. Il convient d’ajouter ici que la vision que reçut ce jour-là Madame ROYER ne se produisit pas sous le mode habituel d’une image frappant ses sens, mais sous le «mode plus élevé et plus secret de vision intellectuelle, où l’intelligence reçoit de Dieu directement le sens de tout ce qu’Il veut y imprimer»
Ces grandes apparitions seront accompagnées d’une révélation spéciale : Dieu interdit, d’une part que ces apparitions soient interprétées comme l’annonce d’évènements politiques quelconques, et d’autre part que le nom de la voyante et de son confesseur soient révélés. Pour que l’œuvre du Sacré-Coeur réussisse, ils devaient s’humilier. |
FONDATION DE L'ASSOCIATION DEMANDÉE PAR LE SEIGNEUR
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Comme toutes les œuvres de Dieu, l’Association de prière et de pénitence demandée par le Seigneur, connut, dès avant même sa création, de nombreuses vicissitudes et de nombreux obstacles. Il n’est pas nécessaire, dans ce travail consacré au Cœur de Jésus, de s’attarder sur ces vicissitudes, mais quelques remarques de Jésus, concernant l’importance de la prière et de la pénitence pour le salut du monde sont intéressantes, et il paraît utile de les rappeler à notre époque où seul l’hédonisme a droit de cité.
La Basilique de Montmartre était alors en cours de construction. La confrérie en l’honneur du Sacré-Coeur, établie en mars 1876, et qui sera élevée en 1877 à la dignité d’Archiconfrérie pour la France entière, comprenait alors vingt mille associés. Son but : «perpétuer par les prières et les bonnes œuvres la pensée d’expiation, de pénitence et d’invocation qui a inspiré le Vœu national au Sacré-Coeur de Jésus»
Le 10 février 1975, Madame ROYER avait écrit à Monseigneur RIVET, évêque de Dijon : «Le Cœur de Jésus désire, plus que jamais, que les âmes pieuses s'unissent à Lui pour solliciter, par des prières, des expiations, le triomphe de l’Église et la délivrance de la France..... Ce qui m'est fixé, c'est que le Cœur de Jésus veut nous sauver, nous sauver, mais qu'Il ne peut encore, qu'il faut qu'on l'aide en expiant, en priant et que c'est le but de cette Association qu'Il demande...» Mais le Seigneur demandait davantage et le fit clairement comprendre à Mme ROYER le 2 novembre 1876 : «... Vous m’avez encore fait voir, écrit-elle, une sorte d’incendie, et m’avez dit que c’était en faisant pénitence que l’on sauverait la société, que l’on éteindrait le feu; que vous cherchiez des âmes qui s’offrent à Vous en holocauste, qui unissent leurs efforts aux vôtres, leur immolation à la vôtre, que Vous demandiez davantage cette pénitence aux âmes pures et détachées, libres des embarras, des sollicitudes du siècle...»
Le 5 novembre 1876, Notre Seigneur revint pour l’assurer que la pénitence n’éloignerait pas les âmes de l’Association, qu’elle serait au contraire, son caractère distinctif. Et Jésus dit aussi «ceux qui n’ont pas la liberté, la possibilité de faire des pénitences positives comme le jeûne ou autres pénitences analogues, peuvent toujours aimer la pénitence, en reconnaître la nécessité, l’efficacité, et suppléer à ce qu’elles ne peuvent faire, par quelques renoncements au luxe et à la mollesse, quelques retranchements des choses superflues, comme, par exemple, la privation de quelques friandises aux repas, le renoncement à quelques paroles ou regards de curiosité, à quelque vanité dans l’habillement ou l’ameublement»
Le Seigneur ajouta «qu’il avait, même dans le monde, beaucoup d’âmes généreuses qui ne s’effraieraient pas, qui répondraient à son appel... Pour les gens du monde, il est une pénitence bien difficile et bien méritoire aussi, c’est l’acceptation plus ou moins généreuse des peines, des travaux, plus grands pour eux que pour les habitants du cloître, et si souvent perdus, faute de patience et d’esprit de foi.»
En 1880, Mgr Rivet, évêque de Dijon, demanda et obtint pour l’Association des lettres d’affiliation à l’Archiconfrérie du Vœu national de Montmartre. L’Archevêque de Paris, Mgr GUILBERT adoptait, en 1881, l’Association de Dijon, avec son esprit, ses pratiques et ses règlements tels qu’ils avaient été adoptés en 1879 par Mgr RIVET. Pourtant les deux associations resteraient distinctes afin d’éviter l’inconvénient de réduire à une portée nationale française l’association de pénitence qui devait, selon les désirs du Sacré-Coeur, avoir une extension universelle. |
LES ÉPREUVES
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La vie de Mme ROYER continue, toujours aussi austère. Ses visions sont nombreuses aussi, mais d’un caractère plus personnel. Mme ROYER comprit que sa perfection propre devait reposer sur trois appuis : la prière, la pénitence et une grande pureté de vie et de conscience, et il fallait sceller ces appuis dans l’amour, l’humilité et l’obéissance.
On peut remarquer, entre parenthèses, que les orientations de vie données par Dieu à ses mystiques sont toujours les mêmes : prière, vie mortifiée, humilité et obéissance. Ces dénominateurs communs, retrouvés constamment chez tous les vrais mystiques sont comme un sceau d’authenticité délivré par le Seigneur, pour juger équitablement des évènements ou des faits qui peuvent parfois paraître surprenants. Nous sommes en 1881, à la veille des persécutions religieuses en France: certaines mesures d’expulsion des congrégations religieuses avaient d’ailleurs déjà commencé depuis 1880. Le 6 juillet 1881, Mme ROYER vit : «Notre Seigneur crucifié, le sang coulant abondamment de ses plaies et tombant, du haut de sa Croix, en ruisseaux sur d’autres croix dressées au pied de la sienne» Ces croix étaient l’image des âmes que Dieu appelaient à l’immolation.
Dans une autre vision elle voit un grand incendie attisé par les uns, combattu par les autres. Des deux côtés il y avait beaucoup de victimes. Soudain, au-dessus de l’incendie apparurent d’abord une croix lumineuse, puis le Sacré-Coeur, détaché de la personne de Notre Seigneur, comme MARGUERITE-MARIE l’avait décrit. La croix et le Sacré-Cœur projetaient une lumière qui éclipsait celle de l’incendie. Les deuils se succèdent dans la famille de Mme ROYER, les mariages de ses filles aussi, comme si Dieu voulait lui rendre enfin possible la vie religieuse à laquelle elle avait tellement aspiré. |
DÉVELOPPEMENT DE L'ASSOCIATION DE PRIÈRE ET PÉNITENCE
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Le 26 août 1887, Mme ROYER écrit à Mgr LECOT, évêque de Dijon :
«Notre Seigneur ne m’a pas seulement montré ses desseins de justice et de miséricorde pour la France; Il m’a découvert aussi des dangers, des persécutions pour l’Église, et m’a montré qu’Il voulait, par cette Association de pénitence, déjouer les machinations des impies, préparer une sorte de triomphe pour l’Église, le Souverain Pontife, et une grande extension de la foi chez les peuples infidèles, hérétiques et schismatiques... Les desseins du Sacré-Coeur, dans cet appel, sont pour le monde entier. C’est qu’Il veut, par cette croisade de pénitence, non seulement sauver la France, la ramener dans la voie de la justice chrétienne, mais faire triompher l’Église, étendre la foi aux peuples infidèles, hérétiques, schismatiques» Mgr LECOT soutint vivement, et jusqu’à Rome, les thèses de Mme ROYER. En juin 1889, le jour de la fête du Sacré-Cœur, Mme Royer “aperçut intérieurement le Sacré-Cœur séparé de la personne de Notre Seigneur, entouré de rayons de flammes ; de la plaie coulait un ruisseau d’eau purifiante qui, lui semblait-il, vérifiait ces paroles : Haurietis aquas in gaudio de fontibus Salvatoris. «Et comme elle s’étonnait que, de cette fournaise, de ce feu, sortît de l’eau, l’explication lui fut donnée peu après :
«Ces deux éléments, le feu qui brûle, détruit, éclaire, et l’eau qui purifie, rafraîchit, console, sont des symboles des divines opérations du Sacré-Cœur»
L’Association de Prière et de Pénitence en l’honneur du Sacré-Cœur de Jésus, était approuvée par le Saint-Siège le 18 avril 1894, et érigée, par un bref pontifical, en Archiconfrérie mondiale, distincte du Vœu national, mais ayant cependant pour siège, la Basilique du Sacré-Cœur. Les buts de l’œuvre étaient définis. Les adhérents, plus de 600 000, se répartissaient en trois séries selon qu’ils s’engageaient à la prière et à la pénitence, un jour par semaine, un jour par quinzaine, ou un jour par mois. En janvier 1895, en adoration devant le Saint Sacrement exposé dans la Basilique de Montmartre, Mme ROYER eut une vision : «Je vis intérieurement les mains étendues de Notre Seigneur se lever, comme bénissantes, sur l’assemblée. A ses pieds, coulait un flot de sang pour laver, purifier, racheter le monde. Le souvenir des lumières reçues sur l’Association s’est présenté à mon esprit»
Signalons, pour mémoire, que Mme ROYER, libérée de ses principales préoccupations familiales, sentait de plus en plus l’attrait d’une vie religieuse. Parallèlement le Seigneur lui manifestait sa volonté de faire venir des religieuses à Saint Rémy, dans la paroisse, berceau de l’Association de pénitence. Elle écrit en novembre 1886 : «Durant l’adoration perpétuelle, à Saint Rémy, j’ai cru voir Notre Seigneur tenant une coupe, grande, pleine, et, en même temps, qu’Il voulait à Saint-Rémy un ermitage où les âmes pieuses du monde viendraient se reposer et boire à la source de son amour. Haurietis aquas in gaudio ad fontem Salvatoris. Je m’étonne de ma persévérance pour des bénédictines, malgré l’apparente impossibilité»
Le 17 juin 1887, à Saint Rémy, Mme ROYER entendit distinctement la voix de Dieu lui dire qu’Il voulait là des religieuses cloîtrées, pénitentes, adoratrices du Saint Sacrement, bénédictines, vêtues de blanc. Après de multiples difficultés, des religieuses bernardines, appartenant à l’Ordre de SAINT BENOIT, adoratrices du Saint Sacrement, étaient installées à Saint Rémy (septembre 1898). De cette époque datent aussi des lumières sur une autre fondation : des prêtres du Sacré-Coeur, religieux destinés à servir d’auxiliaires au clergé paroissial dans l’évangélisation des campagnes. Parallèlement, Madame ROYER, s’appuyant sur un saint prêtre, l’abbé CEGAUT, et sur le Tiers-Ordre franciscain de Dijon, travaillait à la fondation des Franciscaines du Sacré-Cœur, adoratrices et réparatrices.(1916) . Madame ROYER est grand’mère de nombreux petits enfants, et une grand’mère attentive. Ses rêves de vie religieuse sont donc encore entravés. Heureusement ! Car les chapelains de Montmartre avaient à faire face à de multiples charges: direction des travaux de la Basilique, organisation de l’adoration perpétuelle de nuit et de jour, réception des pèlerinages de plus en plus nombreux, direction de l’archiconfrérie de pénitence. Le besoin de constituer un secrétariat permanent, bureau des archives, capable de servir de centre d’accueil aux membres de l’Association, devenait urgent. Mme ROYER acheta donc un local près de la basilique et y installa, vers 1900, une petite communauté de bernardines de la congrégation de Saint Rémy. Sa fille CLAIRE, religieuse dans le monde, membre d’une congrégation sise au 39 de la rue Notre-Dame des Champs, vient s’installer avec sa mère au 38 bis rue du Chevalier de la Barre, dans la maison où habitaient les sœurs bernardines. Nous sommes en 1902. 1906... Mme ROYER achète un terrain à côté du local de la rue du Chevalier de la Barre, près de la Basilique. Une partie devait devenir la propriété de la Basilique de Montmartre et servir de foyer à ses œuvres, une autre était destinée à la congrégation religieuse de Mme ROYER. C’est l’époque des inventaires, après la loi sur la séparation de l’Église et de l’État en 1905. Les épreuves et les humiliations se multiplient pour Mme ROYER. Mais le Seigneur multiplie aussi ses grâces, et, à une date non précisée entre 1907 et 1912, une de ses servantes, membre de la Fraternité du tiers-ordre de Dijon, eut le privilège d’assister à un phénomène de lévitation vécu par Mme ROYER dans l’église paroissiale de Saint Rémy. Durant cette période, Mme ROYER tente, chez les Bernardines plusieurs essais de vie cloîtrée, essais toujours interrompus pas des devoirs impérieux. |
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Le 22 mai 1914, Mme ROYER a de nouvelles visions sur la proximité d’une guerre :
«La guerre est proche. J’ai vu dans mon oraison le ciel plein de combats, le sol du Nord de la France labouré de sillons profonds. Ils étaient remplis de sang. Nos campagnes me sont apparues ravagées, nos églises détruites, nos cathédrales, même ne seront pas respectées. La paix qui suivra cette guerre sera une fausse paix. Pleine de difficultés diplomatiques, sociales économiques, financières. Le monde croulera dans l’impiété, l’impureté et le complet oubli de Dieu et courra ainsi à son châtiment. Les Français iront jusqu’aux confins du désespoir. Ils ne reprendront courage que contre eux-mêmes. Une à une toutes les solutions pour mettre fin à leurs maux s'évanouiront. Quand tout secours humain aura disparu, et que tout semblera perdu, le Sacré-Coeur interviendra. Alors surgira l'élu de Dieu et la France ne pourra nier qu'elle devra au Sacré-Coeur seul son salut. C’est seulement quand tous les recours aux moyens humains seront épuisés et que tout semblera perdu que le Sacré-Coeur interviendra. Alors apparaîtra l’élu de Dieu et la France ne pourra nier qu’elle devra au Sacré-Cœur seul son salut»
Aucune explication ne put, à l’époque, être donnée à cette prophétie obscure même pour Mme ROYER. C’est la guerre des tranchées qui en donnera une première explication. En juin 1914, Mme ROYER dit à sa fille LOUISE : «La guerre éclatera cet été. PARIS sera en danger. Il ne faudra pas y rester» Pourtant rien ne laissait encore prévoir l’imminence d’un conflit.
Comme dans toutes les familles de France, la guerre fit sentir ses effets dans la famille de Madame ROYER : un petit fils prisonnier, un autre blessé à Verdun et un troisième tué en 1918. Il convient de revenir un peu en arrière. En octobre 1914, Mme ROYER écrivait : «Le saint pape avait instamment demandé l’œuvre du Sacré-Coeur. Prévoyant la guerre, j’ai fait tout ce que j’ai pu à PARIS, mais la pénitence n’y trouvait, hélas! pas accès... Que d’expiations, de victimes depuis...»
. Alors, dès le début de la guerre, Madame ROYER, avec la permission de son confesseur, s’offrit pour souffrir tout ce que Dieu voudrait pour la sainte Église et pour la France. Tout de suite, elle devint malade d’une maladie étrange à laquelle les médecins ne comprenaient rien.
Cependant, Dieu accorda à sa privilégiée, et à plusieurs reprises, des lumières sur l’avenir: confiance inébranlable en la victoire finale et un avertissement mystérieux. Elle entendit à la fin de 1916, qu’une année commencée dans le larmes finirait dans la joie. Mais elle annonce aussi que, «après la victoire de nos armes, la France serait comme désemparée, et il faudra bien accepter celui que la Providence enverra»
Cette prédiction, exactement dans les mêmes termes, avait déjà été exprimée plusieurs années auparavant, devant sa famille réunie.
Pendant les vacances de Pâques 1917, Mme ROYER dicte à l’une de ses petites filles une lettre destinée au chanoine Crépin, une lettre dans laquelle elle annonce que la Russie est à la veille d’une défaite militaire et de la révolution, et le supplie d’obtenir des prières publiques pour que ce malheur soit écarté. Cette lettre resta sans réponse. |
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La mission de Madame ROYER n’était pas de révéler le Sacré-Coeur, ni même l’intensité de l’amour de Dieu pour nous, l’amour de son Cœur. Sa mission fut surtout de faire connaître le Sacré-Coeur et d’être entre ses mains un instrument docile pour mieux répondre à son amour, à ses appels et à ses demandes pour le salut de la France et de l’Église tout entière. Le salut du monde pourrait se faire grâce à l’adoration perpétuelle du Saint Sacrement, tant par des religieuses consacrées à cette adoration que par des fidèles réunis dans une Association de Prière et de Pénitence. Cependant le Seigneur, outre ses visions et révélations sur l’avenir, lui ouvre son Cœur et lui montre parfois l’intensité de son Amour comme le prouve ce qui suit.
L’abbé X, qui fut l’un de ses confidents, s’aperçut que par le Sacré-Coeur, les yeux de Madame ROYER s’ouvraient sur le champ infini des perspectives que Saint Jean voulait nous faire comprendre quand il disait : «Dieu est Amour»
Le Sacré-Cœur, c’était, pour Madame ROYER , à la fois
«l’amour divin éternellement subsistant au sein de la Trinité, et le plan miséricordieux du salut du genre humain caché en Dieu pour être révélé, dans le temps, par l’incarnation du Verbe, et l’amour sans borne qui avait déterminé Jésus Christ à mourir sur la Croix et à répandre, par son cœur déchiré sous le coup de lance, les dernières gouttes de son sang en rosée de rédemption sur l’humanité»
Ces pensées, Mme ROYER ne les livrait que par bribes. Écoutons-la : «La dévotion au Sacré-Coeur n’est pas une pratique de piété qui s’ajoute à d’autres pratiques pieuses. C’est la vie tout entière embrasée par l’amour divin.
Faire aimer d’abord le Seigneur, la pénitence viendra ensuite. La pénitence ne consiste pas à s’ingénier dans la recherche de sacrifices ou de voies extraordinaires, mais c’est dire “Amen” à toutes les occasions de se mortifier que la vie se charge de nous proposer sans cesse. C’est accepter les croix que Dieu pose continuellement sur nos épaules. Prêcher Notre Seigneur Jésus-Christ et sa divine personne si peu connue, voilà le moyen de faire tout naturellement connaître et aimer le Cœur sacré» Mère Marie du Saint Sacrement, supérieure des Petites Sœurs de l’Assomption rencontra plusieurs fois Madame ROYER . Voici ce qu’il lui fut dit par Mme ROYER : «C’est aux ecclésiastiques et aux communautés religieuses que le Sacré-Coeur adresse ce précieux appel. C’est sur eux, ses amis, qu’Il compte surtout. S’il m’était donné, en son nom, de supplier les communautés religieuses d’apporter dans la balance de la justice divine tant de mérites acquis dans les œuvres de charité, dans l’enseignement, je voudrais, au nom du Bon Maître le leur demander à genoux. Ce sont elles qui paieront pour les gens du monde, et pour elles qui sont habituellement recueillies et pénitentes, les pratiques demandées sont si faciles... Les âmes consacrées sont la part choisie du troupeau de l’Église. La journée d’une religieuse qui accomplit fidèlement sa règle et ses devoirs d’état est bien plus méritoire que celle d’une simple chrétienne restée dans le monde» |
DÉVELOPPEMENT DE LA DÉVOTION ET DU CULTE AU SACRÉ-CŒUR DE JÉSUS
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La dévotion au Sacré-Cœur s’étendit dès lors avec une rapidité extraordinaire. Le culte du Sacré-Coeur se développa très rapidement dans la paroisse de l’abbé X qui était en relations avec Mme ROYER. Dans sa paroisse, les communions du premier vendredi du mois furent préparées par une heure sainte prêchée la veille, à 9 heures du soir. La fête du Sacré-Cœur fut célébrée avec la solennité que le Seigneur avait demandée à SAINTE MARGUERITE-MARIE. Cette fête du Sacré-Cœur, précédée d’un triduum de prédications, était fêtée à son jour le vendredi, par la grand’messe, les vêpres, une procession et la consécration au Sacré-Coeur.
De son côté, le Père d’Alzon, fondateur des Assomptionnistes, le 29 juin 1881, consacrait, à Montmartre, sa congrégation au Sacré-Cœur de Jésus. En 1908, grâce au Père Marie-Clément, lui aussi assomptionniste, ce fut le tour du noviciat des frères convers de Gempe en Belgique, puis celui des petites sœurs de l’Assomption de Londres. Envoyé aux États-unis et au Canada, le Père MARIE-CLÉMENT continua son apostolat en faveur du Sacré-Cœur, et la plupart des congrégations religieuses d’Amérique du Nord s’inscrivirent à l’Archiconfrérie «Prière et Pénitence». A partir de 1912, un centre autonome de l’Archiconfrérie fut érigé canoniquement à New-York. Parallèlement, le Père MARIE-CLÉMENT multipliait les retraites au Sacré-Cœur. Ces retraites, d’au moins cinq jours, s’appuyaient sur les écrits de SAINTE MARGUERITE-MARIE et les révélations faites à une âme choisie par le Sacré-Coeur, en l’occurence, Mme ROYER.
De retour en Amérique, dès le mois de mai 1914, le Père MARIE-CLÉMENTcommença à procéder, à l’occasion des retraites paroissiales, à la consécration des familles au Sacré-Coeur. La nuit de Noël 1914 naissait la nouvelle congrégation sous le vocable de Sœurs de Jeanne d’Arc.
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LA FIN DE MADAME ROYER
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A partir de juillet 1918, Mme ROYER partagera son temps entre le cloître de Saint Rémy et sa famille. A la fin du printemps 1919, elle reçut la visite de l’un de ses petit-fils, en permission. Un incident étrange se produisit. Passé dans la pièce voisine, le jeune officier était abordé par une de ses cousines, une fille de LOUISE, terrifiée et tremblante d’émotion.
«Nous venons dit-elle, maman et moi, de faire parler grand’mère à son insu. Elle a laissé échapper, sur ce qui nous attend, des révélations effrayantes. Il y aura à nouveau la guerre avec l’Allemagne. Un roi fera défection en pleine bataille. Nos armées seront coupées et encerclées comme à Sedan. Les Allemands pénètreront la France bien plus avant qu’ils ne viennent de le faire... Dans ce qu’elle nous a dit il y a des choses que nous ne comprenons pas... Ainsi on croirait, à l’entendre, que cette nouvelle guerre sera faite aux non-combattants, car elle nous a parlé de civils tués et couchés par files le long des routes» Ce récit devait revenir plus tard, en 1940, à la mémoire du jeune officier, qui sur le moment, était demeuré sceptique. Le 25 mars 1920, Madame ROYER prend l’habit des Bernardines de Saint Rémy et commence son noviciat: elle a près de quatre-vingt ans. Cependant de graves raisons de santé l’obligent à rentrer dans sa famille où les humiliations dues à la déchéance physique ne lui furent pas épargnées. Elle mourut saintement le 3 avril 1924. |
LES PROPHÉTIES
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Pour conclure, il a semblé intéressant de reproduire ici de larges extraits d’un écrit de Madame ROYER, dans lequel sont résumées quelques révélations parmi les plus marquantes de sa longue vie. Au milieu de l’année 1919, en effet, l’abbé LABBE, curé de Quincy, avait demandé à Mme ROYER de lui laisser un résumé des révélations dont le divin Maître l’avait favorisée.
«En 1870, quelques semaines avant nos désastres, dans une action de grâces, dans l’église de Saint Rémy (le 22 juillet) j’ai, par des voix intérieures et surtout des vues symboliques très frappantes, connu les malheurs qui menaçaient la France, la série des défaites, des investissements, des sièges, la captivité de l’empereur ; et la conclusion était qu’il fallait prier, faire pénitence, et recourir au Sacré-Cœur. Je soumis à mon confesseur ces vues extraordinaires qui se sont continuées pendant six ou huit mois par l’annonce de la guerre civile, de la mort de l’archevêque de Paris, de l’incendie partiel de Paris, et toujours j’étais pressée de demander la prière, la pénitence et le recours au Sacré-Cœur» . «L’autorité ecclésiastique examina, éprouva jusqu’en 1879. Alors l’Archiconfrérie de Prière et de Pénitence fut instituée... à Dijon d’abord, puis à Montmartre en 1883» . «J’avais gardé de toutes ces vues l’annonce que l’incendie recommencerait au mois de juillet après des persécutions contre l’Église, les prêtres, les religieux, mais je ne savais pas quand, ni si ce serait la guerre étrangère ou la guerre civile, peut-être les deux, pensais-je» . «Au mois de juin 1914, il me fut montré et dit intérieurement que la France allait être labourée, qu’il y aurait du sang, beaucoup de sang dans les sillons. Je compris que c’était l’annonce de la guerre.... J’obtins de mon confesseur la permission d’offrir ma vie pour la Sainte Église, la France, les œuvres auxquelles mon indignité avait nui et je devins malade de cette maladie étrange qui me dura quatre ans et dont j’ai encore quelques restes... Je croyais à la victoire finale fermement. Il me fut dit que Verdun ne serait pas pris, que lorsque l’expiation serait suffisante, le Sacré-Coeur sauverait la France. A un an de là environ, j’entendis qu’une année commencée dans les larmes finirait dans la joie, mais je redoutais l’effusion de sang qui amènerait la terminaison, ne sachant pas pourtant qu’un de mes chers enfants serait une des victimes» .
«Voyant que Dieu ne prenait pas ma chétive vie, je lui offris, si c’était pour sa gloire et pour ma purification, que je finisse dans le cloître par une vie de pénitence, d’obéissance, d’infirmités, de sacrifices de toutes sortes. Je lui offris de tout cœur l’un et l’autre...» «Je devais avoir une mission d’effacement à cause de mon indignité... Il m’est venu souvent que le Sacré-Cœur me mettait dans ma main un cierge allumé et je comprenais que je n’étais pour rien dans la lumière de ce cierge, mais ne devais pas l’éteindre, l’étouffer. C’est pourquoi je suis soulagée de pouvoir écrire ces choses que je ne juge pas» Pour être complet, il convient d’ajouter quelques extraits de la lettre du 30 novembre 1917, adressée au chanoine CREPIN :
faire sauter, mais il m’était dit que Dieu garderait ce temple. Puis la frappante image : une très haute estrade s’élargissant en descendant, toute composée de degrés. Je voyais le Saint-Père vêtu de blanc au sommet, puis, de chaque côté des degrés, les prêtres en robe noire ; au milieu, entouré de rayons, l’Agneau immolé qui me figurait le saint Sacrifice... Les religieux, puis les prêtres, furent presque tous enlevés, une sorte d’inondation couvrit les degrés. Je tremblais pour le divin Agneau. Puis tout se répara, les prêtres, les religieux reprirent leur place et une lumière éblouissante entoura l’Agneau et resplendit tellement jusqu’en bas que la foule indifférente s’arrêta... J’attends ce triomphe...»
Le Sacré-Cœur de Montmartre, représenté les bras ouverts et étendus, serait-il aussi une sorte de prophétie valable pour ce début du XXIe siècle ? Il a été rapporté plus haut comment Madame ROYER avait, dans une vision, reçu l’image du Sacré-Cœur, image qui, dans un premier temps, l’avait beaucoup étonnée: le Seigneur était debout avec son Cœur éclatant, embrasé au milieu de sa poitrine. Ses bras étaient étendus : «pour nous montrer son amour, son ardent désir de nous embrasser, de nous réunir tous dans son Cœur ; mais aussi pour nous faire voir qu’Il continue à s’offrir comme victime pour nos péchés...»
Le Seigneur demanda qu’on Le représentât ainsi, nous montrant son Cœur embrasé et nous tendant les bras.
Au début du mois de septembre 2001, une image atroce fut montrée sur la chaîne Euronews de la télévision cablée. Cela se passait aux USA. Pour clore une fête inqualifiable, pire qu’une rave-party, un mannequin, un homme en paille, les bras ouverts exactement comme le Sacré-Cœur de Montmartre, fut brûlé, la nuit, sur une sorte de gibet au milieu des hurlements déchaînés d’une foule en délire. Le commentateur du reportage dit, à peu près : «Cet homme de paille représente l’Homme. C’est le symbole de l’Homme qu’il faut détruire»
L’abject, le mépris envers les hommes et envers tout ce qui se rapporte à sa noblesse et à sa grandeur, n’ont plus de limite de nos jours, et c’est parfois effrayant, terrifiant. Le Sacré-Cœur de Jésus, voulant être représenté debout, avec son Cœur éclatant, embrasé d’amour, et les bras étendus comme pour nous accueillir, est peut-être la réponse de la Vie à ces abominations, à ces manifestations de mort, la réponse anticipée de l’Amour à la haine. |
«Ce mal exige une opération. Il faudra couper, extirper. Lui si bon, ne peut se charger d'une telle opération : il préfère en détourner les yeux comme une mère qui ne veut pas voir souffrir son enfant. Mais après l'opération, Il offrira son Cœur pour guérir la blessure»
(il s'agit d'épreuves, de malheurs destinés à ramener la France et le autres peuples à la santé morale et religieuse. Après la catastrophe dont Jésus aura, pour ainsi dire, détourné les yeux, Il apportera les Grâces de son Cœur pour la restauration de toutes choses).
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Un de ses biographes, le chanoine DESPINAY, résume en quelques lignes ses prophéties sur le sujet :
«Le Souverain Pontife sera malheureux ; toute l'Église [véritable] sera désolée à cause de lui ; pour lui, pour sa délivrance, il faudra recourir aussi au Sacré-Coeur... Dans une vision, le Pape disparut un jour, au milieu de la désolation de l'Église. Madame ROYER, effrayée, le vit réapparaître quelque temps après... Cette rude épreuve sera suivie du triomphe de l'Église dans le monde»
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S'agit-il d'un exil du Pape ou d'un schisme, d'un anti-pape ? Se demande le chanoine DESPINAY. Cette prophétie parait devoir être rapprochée de celle, plus précise, faite par la petite Jacinthe, de Fatima, et des visions de SAINT PIE X.
Le symbole suivant indique une attaque puissante contre l’Église, au point qu'il faudra, pour se rassurer, évoquer la célèbre promesse du Christ : «Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église et les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre elle»
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Madame ROYER a vu :
«Un trône de bois auquel des ennemis s'attaquent avec des instruments tranchants pour le renverser. Mais dessous, c'est de la pierre sur laquelle ces instruments s'émoussent.... Beaucoup accourent pour protéger, orner et fleurir ce trône»
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Madame ROYER a vu aussi :
«Une toîle de tente abritant des méchants qui travaillent dans l'ombre, préparant des armes»
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«On amasse du bois, pour allumer l'incendie»
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«Une route lumineuse traverse une forêt épaisse, dominée par la Croix. Il est facile de la suivre pour atteindre le but, mais la multitude préfère suivre des sentiers qui l'égarent»
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Le symbole qui suit annonce la persécution prévue par la plupart des prophètes. La persécution même sanglante des religieux des deux sexes peut se placer ici, écrit le chanoine DESPINAY, mais il y a aussi la persécution du clergé séculier. Les deux clergés font l'objet de la vision suivante :
«Vision des degrés de pierre :
à chaque extrémité de degré, des personnes sont debout, revêtues de vêtements différents, parmi lesquels des vêtements sacerdotaux. En haut, au sommet, un vieillard vêtu de blanc (le Pape). Au milieu des degrés, l'Agneau couché sur une Croix, immolé, environné de rayons. Notre Seigneur adresse quelques reproches à ces personnes qui ne devraient ne faire qu'un avec l'Agneau, voir le même esprit, les mêmes vertus. Puis l'Agneau disparait et, à sa place, est une corbeille remplie de tiges de fleurs coupées, brisées, une inondation couvre tous ces degrés...... Les degrés seront à nouveau regarnis»
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M. le chanoine DESPINAY indique simplement indique simplement que c'est une «allusion à une persécution qui purifie et rénove»
Cette vision prophétique rejoint toutes les plaintes adressées aux âmes consacrées par Notre Seigneur et la Sainte Vierge, au cours de diverses apparitions. Elle parait terrible pour le clergé.
Les derniers symboles concernant de nouveau la FRANCE :
«Un personnage tient une couronne dans sa main pour la mettre sur sa tête. Beaucoup l'acclament, mais il n'est pas sympathique. Ce n'est pas celui que Dieu veut donner à la France»
«Notre Seigneur pleure sur PARIS, comme autrefois sur Jérusalem, et avec le mêmes plaintes» «Un prince vient de l'étranger pour délivrer la France» |
Madame ROYER voit :
«une lumière éclatante : les multitudes y accourent. Dieu dit qu'il amènera les nations à cette lumière (conversion générale)»
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«Le Divin Maître, -écrit Madame ROYER dans son cahier sur les origines de l'Association-, m'a montré (Oh ! Que je voudrais pouvoir le rendre !) la prédilection et l'intercession de la Sainte Vierge pour Paris et ses désirs miséricordieux pour cette ville...»
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«J'osai lever les yeux sur son visage, et je vis qu'Il pleurait..... comme autrefois sur Jérusalem. Il me semblait qu'Il disait pour PARIS
«Encore, s'il pouvait comprendre ce moment qui lui est donné ! Accepter cette planche de salut !» PARIS comprendra, je l'espère, il ne sera pas sourd à l'appel, aux désirs du Cœur de Jésus. L'Association réparatrice sera organisée, approuvée dans toute l'étendue que désire le Divin Cœur, on la soumettra à l'approbation du Saint Père et on la répandra partout» |
Le 6 août 1887, Madame ROYER écrivait à Monseigneur LECOT :
«Si le Sacré-Coeur appelle d'abord la France à la pénitence, c'est comme il a appelé Madeleine, parce que la France a beaucoup à expier, et doit en retour beaucoup aimer ! (chose que je n'avais point remarquée, c'est le 22 juillet, jour de la SAINTE MADELEINE, que j'ai eu les premières lumières pour l'association et les malheurs de la France). A Montmartre, en 1877, j'ai crû (et je l'ai écrit au révérend-Père REY), j'ai crû, dis-je, voir le Sacré-Coeur se préparant là, un trône éclatant de lumière, de gloire, d'où son amour, sa miséricorde, en rayons de feu, embrasait le monde entier.....»
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Plus tard, en 1915, Madame ROYER déclarait :
«Le Sacré-Coeur nous sauvera. Mais quand ? Avec qui ? Après quoi ? C'est son secret...»
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«Les mauvais, -disait-elle-, se détruiront eux-mêmes.... La FRANCE sera comme désemparée.... Alors arrivera celui qui doit tout restaurer..... Il faudra bien accepter celui que la providence enverra !»
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«Même avec un petit nombre, -a dit encore Notre Seigneur à Madame ROYER-, J'entraînerai les faibles et les indécis et je remporterai la Victoire.... Car voici l'heure où Je règnerai malgré Satan. Le monde entier verra que Je ne suis pas seulement l’Époux mystique des âmes pures et ferventes, leur consolateur, leur confident, mais Je suis aussi le Dieu, Roi de l’Église et du monde et que la victoire ne tient pas à la force des armes, ni au nombre, mais à Ma volonté»
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«Le monde croulera dans l'impiété, l'impureté et le complet oubli de Dieu et courra ainsi à son châtiment»
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13:20 Publié dans Conception Cabrera de Armida "CONCHITA" Journal, PROPHETIES EDITH ROYER | Lien permanent | Commentaires (0)
16/12/2006
I - LA TRÈS SAINTE TRINITÉ (CONCHITA)
I - VÉNÉRABLE
ONCEPTIÓN
CABRERA DE ARMIDA
SURNOMMÉE
SURNOMMÉE
LA GRANDE CONCHITA
(1862/1937)
(1862/1937)
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SAINT-SIÈGE
LE SECRET DES NOUVEAUX SAINTS Congrès à Rome les 6 et 7 décembre 1999 CITÉ DU VATICAN, 6 déc. (ZÉNIT) - «Eucharistie, sainteté et sanctification» : c'est le titre du Congrès organisé par la Congrégation vaticane pour la Cause des Saints, qui commence aujourd'hui au Vatican et se terminera demain. L'objectif de ce congrès est de faire une sorte de radiographie de l'esprit qui anime tous ceux que JEAN-PAUL II a béatifiés ou canonisés ou ceux dont le procès de béatification ou de canonisation est en cours. Cette rencontre servira à préparer le Congrès Eucharistique International qui aura lieu à Rome en l'an 2000. Après la présentation du Symposium par le préfet de la Congrégation, Monseigneur JOSÉ SARAIVA MARTINS, ce matin, l'intervention de différents professeurs des athénées pontificaux de Rome, spécialisés en théologie biblique, sacramentelle, en patristique, en spiritualité, était prévue. Des postulateurs de causes de béatification devraient par ailleurs illustrer la relation avec l'Eucharistie des personnes béatifiées ces dernières années par JEAN-PAUL II et de celles qui le seront bientôt. Parmi ces personnes figurent : la vénérable CONCEPCIÓN CABRERA DE ARMIDA, mère de famille (Mexique 1862-1937); la bienheureuse KATHARINA DREXEL, religieuse fondatrice (États-Unis, 1858-1955) ; FRANCISCO MARTO, voyant de Fatima (Portugal 1908-1919); AURELIANO DEL SANTISIMO SACRAMENTO, prêtre espagnol, missionnaire en Inde (1887-1963); CHARLES DE FOUCAULT (France-Algérie 1858-1916) et la bienheureuse REBECCA RAFQA, moniale maronite (Liban 1832-1914). ZÉNIT, 6 décembre 1999 - Le monde vu de Rome |
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VÉNÉRABLE CONCEPTIÓN CABRERA DE ARMIDA (CONCHITA) (†1937) mystique mexicaine. (½h) (D'après son Journal paru chez DDB grâce à M.M. PHILIPON, o.p.
VÉNÉRABLE CONCEPTIÓN CABRERA DE ARMIDA (CONCHITA) (†1937) mystique mexicaine. (½h) (D'après son Journal paru chez DDB grâce à M.M. PHILIPON, o.p.
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ANNÉE 1906
Le 11 février, publication de l'Encyclique VEHEMENTER NOS de PIE X, qui condamne la loi de séparation. La France compte à cette époque 36 millions de catholiques sur 39 millions d'habitants.
Le 25 mars, CONCEPCIÓN CABRERA DE ARMIDA (dite CONCHITA, 1862-1937), laïque mexicaine mère de neuf enfants, reçoit du Seigneur la grâce exceptionnelle de «l'incarnation mystique». Elle vit dès lors la présence réelle, les grâces et la mission extraordinaire qui lui sont confiées restant jusqu'à sa mort cachées sous le voile d'une extrême simplicité. Elle fonde deux instituts religieux, dont un sacerdotal : L'ALLIANCE DE L'AMOUR ET LA LIGUE APOSTOLIQUE et les MISSIONNAIRES DE L'ESPRIT-SAINT, reposant sur l'APOSTOLAT DE LA CROIX, et sera la promotrice de la consécration de la nation mexicaine à l'ESPRIT-SAINT en 1924. Elle a rédigé plus de 65.000 pages manuscrites (66 tomes), relatant les grâces et les douleurs de sa vie mystique, toute entière vouée à «sauver des âmes». |
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«L'APOSTOLAT DE LA CROIX est le travail qui continue et complète celui de mon Cœur révélé à SAINTE MARGUERITE-MARIE. Je te précise qu'il ne faut pas voir en ma Croix extérieure le seul instrument divin de Rédemption. Cette Croix est présentée au monde pour amener les âmes vers mon Cœur, transpercé sur cette Croix. L'essentiel de cette œuvre consiste à faire connaître les douleurs intérieures de mon Cœur, auxquelles on n'est pas attentif et qui constituèrent pour moi une Passion plus douloureuse que celle que mon corps a soufferte sur le Calvaire, à cause de son intensité et de sa durée, perpétuée mystiquement dans l'Eucharistie. Dis-le : jusqu'à ce jour, le monde a connu l'amour de mon Cœur manifesté à MARGUERITE-MARIE, mais il était réservé aux temps actuels de faire connaître sa souffrance dont j'avais seulement montré les symboles et d'une manière extérieure. Répète-le : on doit pénétrer à l'intérieur de cet océan sans limite d'amertume et le faire connaître au monde entier, afin d'obtenir que la souffrance des fidèles s'unisse à l'immensité des douleurs de mon Cœur, car cette souffrance se perd en sa plus grande partie»
JÉSUS à CONCHITA, Lettre adressée à JOSÉ ALZOLA, provincial des Jésuites, 4 novembre 1899, in M.-M. PHILIPON, CONCHITA - Journal spirituel d'une mère de famille, Paris, Desclée de Brouwer, 1974. |
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LA TRÈS SAINTE TRINITÉ |
TOUTE LA TRINITÉ EST AMOUR
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«La substance du PÈRE est Amour et si grand est son amour pour l'homme qu'il a donné son propre FILS pour la Rédemption du monde.
La substance du FILS est Amour et un amour si grand aussi bien pour le PÈRE que pour les hommes, qu'Il s'est livré Lui-même à la souffrance pour les sauver, à l'honneur du Père. Quant à moi (l'ESPRIT-SAINT), la troisième personne, ma substance est l'Amour, concourant avec le PÈRE et le FILS à la gloire de la TRINITÉ, prenant part au mystère de l'Incarnation, accompagnant JÉSUS durant toute sa vie, attestant sa divinité et scellant l’œuvre de la Rédemption, protégeant l’Église, mon épouse immaculée. La substance du PÈRE est Amour et puissance. Ma substance est Amour et vie, la substance du FILS est Amour et souffrance La substance de Trois Personnes divines est Charité, c'est-à-dire, l'Amour le plus pur qui se communique. Voilà pourquoi on L'appelle Charité, à cause de ce don de soi. C'est le plus parfait amour de charité. La souffrance, ou la Croix divinisée par le FILS, est la seule et unique échelle pour s'élever jusqu'à l'amour de charité. Comprends-tu maintenant la valeur de la Croix ? Les plus crucifiés sont ceux qui aiment le plus, parce que la souffrance, emblème de JÉSUS, attire à elle les Trois Personnes divines. Nous habitons dans cette âme et J'y établis ma demeure» (9juillet 1895)
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TRINITÉ ET INCARNATION
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«Je suis le Chemin -dit JÉSUS- nul ne va au PÈRE que par moi» (JEAN 14, 6)
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Le mystère de l'Incarnation conduit CONCHITA vers les profondeurs de DIEU.
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«Le Seigneur éleva ensuite mon esprit à la contemplation de l'Incarnation du Verbe. Il me fit comprendre des choses très profondes au sujet de la TRÈS SAINTE TRINITÉ, dont Il est la seconde Personne.
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«De toute éternité le PÈRE existait. Il a produit du tréfonds de Lui-même, de sa propre substance, de son essence même son VERBE. De toute éternité aussi, dès le commencement le VERBE était DIEU, comme le PÈRE était DIEU, les deux personnes ne constituant qu'une seule personne divine. Mais jamais en aucun instant ces Personnes divines, le PÈRE et le FILS, n'existèrent seules, ou ne furent que deux. En cette même éternité, bien que provenant du PÈRE et du FILS, existait l'ESPRIT-SAINT, reflet, substance, essence du PÈRE et du FILS, et, également, Personne. Le SAINT-ESPRIT est un reflet divin au sein de l'Amour Lui-même. Il est le reflet de la lumière au sein d'une même lumière, le reflet de la vie à l'intérieur de la Vie elle-même, et ainsi de toutes les perfections infinies au plus intime de la perfection éternelle.
Cette communication de la même substance, de la même essence, de la même vie et des mêmes perfections qui forment et qui sont en réalité une seule et même essence, substance, vie et perfection, constitue la félicité éternelle d'un unique DIEU et les complaisances sans fin des Personnes de l'auguste TRINITÉ» «Ô que notre DIEU est grand, immensément grand, et en Lui quels abimes incompréhensibles pour l'homme et même pour les anges ! En présence de cette grandeur, je me sens comme l'atome le plus minuscule ; mais à sentir mon âme infinie, capable de recevoir un faible reflet de cette même grandeur, elle se dilate, toute joyeuse de contempler la félicité, l'éternité, l'immensité incompréhensible de son DIEU. Et c'est là qu'est le VERBE ? Je me dis toute émue : c'est de ce trône qu'il descendra au vil atome de la terre ? Ô mon DIEU éternel comment accepter une telle condescendance ?» .
JÉSUS poursuivit :.
«Le VERBE, la seconde personne de la très SAINTE TRINITÉ est descendu dans le sein très pur de MARIE et, par l'opération du SAINT-ESPRIT, qui l'a rendue féconde, le VERBE s'est incarné et Il s'est fait homme ! Abaissement tellement profond que seul l'amour d'un DIEU pouvait le réaliser»
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«J'entendais sur ce merveilleux et si sublime mystère des choses si profondes qu'elles sont seulement pour mon âme, car je ne peux les expliquer, faute de parole» (25 février 1897)
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SES PREMIÈRES EXPÉRIENCES |
«J'ai eu dans quelques oraisons des points inexplicables de connaissance de DIEU (je ne sais comment le dire) dans la Très SAINTE TRINITÉ. Expérimenter ce qu'Il est (non le comprendre)...Sorte d'ébauche de son essence si pure...dans ce Tout-Unité.....dans sa génération éternelle....dans ses attributs...immensité... bonté... justice mais tout cela comme dans un point, point de lumière intérieure d'une douceur inexplicable : non pas d'une douceur comme celle provenant d'autres oraisons, mais beaucoup plus élevée et pure qui fait sortir l'âme ou la suspend mais avec une claire connaissance de DIEU qui l'enveloppe, oubliée de tout, même de soi.
Je souffre quand je vois certaines peintures ou représentations de la Très SAINTE TRINITÉ. Oh ! Ce n'est pas comme cela, ce que j'éprouve ! DIEU est lumière, pureté, parfum divin, rassemblement de beauté, foyer de toute perfection, paix, candeur ; Il est amour, amour, amour, bonheur incompréhensible, éternité sans temps, un point qui embrase et absorbe tout, éblouissant, majestueux et excessivement doux, qui attire tout et se communique toujours...sans jamais diminuer sa plénitude !... .
Oh ! Que cette éternité sans temps est profondément imprimée dans mon cœur ! Ce DIEU trois fois saint, saint, saint, que je ne comprend pas mais que j’expérimente, qui donc serait capable de dire ce qu'II est, si même au ciel il n'existe pas de langage pour l'expliquer ?
Sentir, cela me fait peur ; mais tout d'un coup, je me sens submergée dans cet océan de ravissantes perfections, dans cette éternité de beauté et de bonheur personnel ! Je vois les trois divines Personnes se communiquer cette complaisance éternelle qui se produit toujours (dirais-je pour m'expliquer) et à chaque instant en se contemplant elles-mêmes... Je sens ou je vois avec l'âme (je ne sais comment le dire) un éternel abime d'éternelles perfections, toujours nouvelles, dans lesquelles se réjouissent les trois divines Personnes. Toutes les trois ont, me dit le Seigneur, le très pur bonheur de la communication. Elles sont trois Personnes mais avec une seule substance divine, égales en pouvoir, sagesse, bonté et tous les autres attributs ! ... .
Oh ! que DIEU est immense, qu'Il est bon, qu'Il est Saint, qu'Il est pur ! l est Amour : à cela revient tout ce que je peux dire» .
(14 mai 1898)
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VERS L'UNION
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Comme préparation immédiate à la pleine vie d'union, CONCHITA reçoit de remarquables lumières sur la TRINITÉ.
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UN SEUL DIEU EN TROIS PERSONNES
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«Il n'existe pas deux DIEUX ni trois mais un Seul DIEU en Trois Personnes divines. J'ai compris cela avec une grande clarté. Je voyais qu'il devait être ainsi, et qu'il existait pour cela une raison admirable. (je ne sais si j'explique bien ce que je voudrais dire)»
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Le Seigneur a continué :
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«Il n'y a pas trois lumières, mais une seule lumière, éternelle et égale dans les trois Personnes divines. La formule «DIEU de DIEU» veut dire qu'il y a l'égalité ; en même temps elle veut aussi indiquer le même Être communiqué au VERBE ; et, dans un reflet de ce foyer éternel de grandeur, de lumière et de perfections infinies, est produit l'ESPRIT-SAINT, terme et pour ainsi dire conclusion de ce mystère divin, mais non moindre que le PÈRE et le FILS : rien, absolument rien, ne Lui manque, mais les trois Personnes égales, dans une seule et même essence divine, ne forment qu'un seul foyer, un seul Être sans commencement et sans fin. Aucune des Personnes n'est antérieure ou supérieure l'autre, mais les Trois éternelles dès le commencement, oui éternelles et dans une véritable communication, sublime, admirable, qui constitue la félicité du seul DIEU»
«J'explique cela en de pauvres paroles humaines parce qu'il n'existe -et je pense qu'il ne peut exister- aucun langage créé qui puisse exprimer l'inexprimable»
(2 février 1897
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L'INFINIE PURETÉ DE LA TRINITÉ |
«J'ai compris, je ne sais comment, quelque chose de l'infinie pureté de DIEU et comment, dans la génération éternelle du VERBE, le PÈRE éternel Lui communique sa propre substance et essence, l'essence du PÈRE étant la pureté même. Mais par ce mot «pureté» , au sens de transparence divine, je désigne une clarté, une blancheur, une lumière que je ne trouve aucune parole pour exprimer, car toute lumière est obscurité en comparaison de cette clarté divine : le blanc parait noir et le soleil lui-même comme un tâche d'encre. Ô mon DIEU ! Ô splendeur éternelle ! Comment expliquer l'inexplicable dans un langage humain ? Beauté sans tache toujours ancienne et toujours nouvelle, splendeur ineffable dont les sens corporels ne pourraient supporter l'éclat. Et moi, je voyais, ou je sentais tout cela, mais au plus profond de mon âme.
Je voyais DIEU le Père (goûtant une joie éternelle en lui-même dans ses perfections infinies, en une complaisance indicible) se reproduire avec toute l'ardeur de sa pureté en la seconde Personne divine, qui est le VERBE. Je voyais ce VERBE comme un reflet parfait et complet du Père. Dans l'élan éternel de ce très saint Amour divin qui existe entre le PÈRE et le FILS, je voyais leur lien de lumière et d'amour : l'ESPRIT-SAINT, inséparable du PÈRE et du FILS, bien que constituant une personne distincte, un véritable terme d'amour» -si l'on peut appeler «terme» ce qui est infini- oui «terme» , puisque dans cet échange entre les Personnes divines. Il parcourt son orbite, rendant par là les trois Personne divines parfaitement heureuses. Je ne sais comment expliquer cela. J'ai tout saisi en un instant, sans mesure de temps ni division, et cependant dans la distinction de ces Personnes de l'adorable et Très SAINTE TRINITÉ.
Ô TRINITÉ bienheureuse ! Qui donc sera capable de te comprendre, si par un seul rayon émanant de ta transparence l'âme est déjà toute absorbée ? Quelle est donc, oui, quelle est donc ta nature ?» (28 aout 1898)
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L'intimité avec le DIEU vivant, avec le PÈRE, le FILS et l'ESPRIT-SAINT est caractéristique de la vie d'union. CONCHITA a reçu des grâces éminentes de cet ordre-là. C'est pourquoi la Très SAINTE TRINITÉ constitue le centre de sa vie.
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«LA TRINITÉ : CENTRE DE MA VIE»
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«Dans l'abime de ma misère et à l'encontre de ma volonté, mon esprit brise les attaches qui le retiennent à la terre de mon néant, et s'échappe.
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Il s'élance vers le trône divin de la Très SAINTE TRINITÉ comme si c'était là son centre et sa vie, là, à l'intérieur de la Vie même Que dois-je faire si mon esprit ne peut trouver sa satisfaction dans les petites flaques d'eau que je lui présente, sinon chercher l'Océan sans limite et sans rivages, son DIEU et Seigneur ? J'enferme mon esprit dans le puits étroit de la connaissance de soi-même, mais de cette profondeur il prend son vol et s'élance jusqu'à cette immensité de son DIEU, lieu unique où il puisse trouver son rassasiement et respirer.
Pourquoi en moi qui suis si faible, si petite et si corrompue, pourquoi dans mon âme si misérable, ces envols, cette soif et cet étouffement en tout ce qui manque de grandeur et en tout ce qui n'est pas DIEU ? Si je ne suis pas capable de contenir une minuscule gouttelette d'eau, pourquoi ce désir d'envelopper l'océan ? Si je ne suis qu'un point dans l'espace, comment est-il possible, comment me vient-il à la pensée, d'étreindre l'immensité éternelle ? .
Ce qui se passe, ô mon DIEU -voilà que je le comprends- c'est- que la goutte d'eau se perd dans l'océan et le néant dans l’infini. C'est-à-dire ce n'est pas seulement DIEU qui entre en moi même quand Il y pénètre et prend possession de mon âme, c'est moi aussi qui entre en Lui. Mieux : je ne suis pas digne d'entrer et je m'arrête à la porte, mais Lui me prends dans ses bras et m'introduis dans ces régions inconnues au monde matériel. Et avec quelle rapidité l'âme parcourt ces distances ! Elle connait, elle voit, elle entend, sans connaitre, sans voir ni entendre. Elle se trouve toute rassemblée en un point, mais un point infini et éternel, un point d'amour incréé. Là seulement, elle respire la vie, elle est comblée et heureuse, en dehors du temps»
(31 mai 1899)
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«JE CONTEMPLE LES ABIMES DE LA TRINITÉ» |
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Le contact continuel, la vie d'intimité avec les Personne divines entrainent à leur suite un accroissement des principes dynamiques de la vie spirituelle. L'ESPRIT-SAINT par son action sanctificatrice et illuminatrice perfectionne les vertus théologales, et en raison de la connaturalité de l'amour, produit dans l'âme une quasi-expérience du DIEU-vivant.
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15/12/2006
II - INCARNATION DU VERBE ET REDEMPTION (CONCHITA)
II - VÉNÉRABLE
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INCARNATION DU VERBE ET RÉDEMPTION |
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INCARNATION DU VERBE |
L’ÂME DU CHRIST SOUS LA MOTION DEL'ESPRIT-SAINT
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Le CHRIST est le chef-d’œuvre de l'ESPRIT-SAINT. Comme VERBE, il est avec le PÈRE, son Principe éternel. L'ESPRIT-SAINT reçoit tout du FILS : son Être et ses perfections infinies. Il est l'Amour en Personne qui procède indivisiblement du PÈRE et du FILS dans l'Unité de la TRINITÉ.
Mais, en tant qu'homme, JÉSUS a tout reçu de l'ESPRIT-SAINT : son incarnation, son être, sa vie, son action sur tous les membres de son Corps mystique.
Mais, en tant qu'homme, JÉSUS a tout reçu de l'ESPRIT-SAINT : son incarnation, son être, sa vie, son action sur tous les membres de son Corps mystique.
«Tous les mouvements de mon âme en tant qu'homme ont été inspirés et accomplis sous la motion de l'ESPRIT-SAINT. C'est Lui qui animait mes facultés, mes sens, ma volonté, les gardant en sa possession pour la gloire du Père à qui, Moi, je rapportais tout.....L'ESPRIT-SAINT aime mon humanité avec une incomparable prédilection....Si tu savais avec quelle délicatesse, quelle tendresse, et quelle splendeur l'ESPRIT-SAINT orne mon âme, mes facultés, mes sentiments, mon corps et mon cœur ! Plus encore qu'une mère, il est tout Amour.
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Il a déployé sa puissance et toutes ses richesses à me former dans le sein de MARIE, comme un parfait modèle de tout ce qui est beau, pur et saint. Toutes les richesses et trésors qui ornent mon Cœur, je les dois à l'ESPRIT-SAINT.
Je n'aime pas que l'on prenne la dévotion à mon Cœur comme une fin, mais seulement comme un moyen pour s'élever jusqu'à ma Divinité, comme un degré pour atteindre l'ESPRIT-SAINT puisque c'est lui qui a créé, formé et enrichi mon Cœur d'homme, qui a déposé en lui toutes les délices de mon amour mais aussi toutes les souffrances intérieures et la manière de souffrir l'expiation universelle pour le pardon de l'humanité coupable. Le cœur de l'homme et son corps avaient péché : il fallait un autre cœur et un autre corps unis à la puissance d'un DIEU pour donner satisfaction à cet Autre qu'est DIEU. Ce plan, cette action, cette fin salutaire, glorificatrice de mon humanité et du salut du monde, on les doit à l'ESPRIT-SAINT» (29 janvier 1915)
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LA PREMIÈRE PLACE DANS L’ÉGLISE
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Ainsi, dans un tour d'horizon grandiose, le Seigneur découvrait à CONCHITA la place unique et primordiale du SAINT-ESPRITdans les œuvres de DIEU. L'ESPRIT-SAINT était là avant la création dans les conseils de la TRINITÉ, orientant avec le PÈRE et le FILS le sens du destin du monde. L'ESPRIT était là, préparant la venue du FILS et la réalisant au moment de l'Incarnation du VERBE, toujours présent et agissant dans son Église jusqu'à la fin des siècles.
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«Le SAINT-ESPRIT prenait une part extrêmement active à l'élaboration du plan éternel de la Rédemption ; puis, en son temps il réalisa l’œuvre de l'Incarnation, après avoir éclairé les prophètes en la leur annonçant. Durant ma vie d'homme c'est Lui qui me soutenait, c'est Lui qui présentait à mon PÈRE mon expiation infinie et touchait les âmes, les attirant vers la Vérité que Je suis moi-même. J'avais promis de L'envoyer et je l'ai fait, car, en chacun de ses actes, dans ses sacrements et son action infaillible, l'ESPRIT-SAINT occupe dans mon Église la première place»
(28 janvier 1915)
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La piété de CONCHITA est essentiellement dogmatique. Elle aime contempler la MÈRE DE JÉSUS dans le plan éternel de DIEU et dans son déroulement historique à travers les principaux mystères du salut. Son regard de foi la découvre déjà dans sa préexistance éternelle dans la pensée de la TRINITÉ.
Le Seigneur lui expliquait ainsi ce mystère :
La piété de CONCHITA est essentiellement dogmatique. Elle aime contempler la MÈRE DE JÉSUS dans le plan éternel de DIEU et dans son déroulement historique à travers les principaux mystères du salut. Son regard de foi la découvre déjà dans sa préexistance éternelle dans la pensée de la TRINITÉ.
Le Seigneur lui expliquait ainsi ce mystère :
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L’ÉGLISE DU VERBE INCARNÉ
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«L’Église a jailli de mon Cœur sur la Croix ; c'est de là que naquit l’Église si pure et belle, de mon côté, comme ÈVE naquit du côté d'ADAM, afin qu'Elle soit Mère de tous les chrétiens, de toutes les âmes, pour les sauver par les mérites infinis que J'ai déposés en son sein immaculé» (14 mars 1928)
Ce thème classique et fondamental de l’ecclésiologie est contemplé par CONCHITA dans l'optique caractéristique de sa propre grâce. L'expression «Croix» a une résonance infiniment personnaliste. La Croix signifie avant tout, le CHRIST crucifié, le CHRIST Prêtre et victime qui par amour s'offre au PÈRE pour notre salut. La Croix désigne aussi le chrétien qui veut se configurer au CHRIST en identifiant ses sentiments les plus intimes avec les siens, et fréquemment, CONCHITA affirmera que l'authentique chrétien doit être une «Croix vivante» Bien plus, la Croix qui a donné naissance à l’Église n'est pas seulement la croix externe et visible qui fut élevée au sommet du Calvaire, mais la croix intérieure, intime, du Cœur du CHRIST, qui commença avec son incarnation et qui se consomma quand Il remit son esprit entre les mains du PÈRE : «Par la croix extérieure que tous peuvent voir, je fus une victime agréable au PÈRE en répandant mon sang, mais c'est surtout par la croix intérieure que s'est achevée la Rédemption» (7 septembre 1896)
Nous avons déjà vu que la «croix intime» est un thème central de la doctrine de la Croix qui nous conduit au cœur et l'essentiel du mystère du salut. La croix interne est la douleur la plus pure, née et vivifiée uniquement par l'amour : «J'aimais mon PÈRE et je voulais Le glorifier en acquittant la dette de l'humanité coupable. J'aimais les hommes d'un amour infini et humain et je voulais les rendre heureux et les sauver» (23 janvier 1928)
Ces deux amours fondus en un seul, en l'Esprit-Saint, forment le cœur de la Rédemption. |
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LA CROIX SE PERPÉTUE DANS L'EUCHARISTIE
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«Si la Rédemption suffisait à ta justice pour effacer le péché, si avec elle la distance entre l'homme et la divinité était vaincue, pourquoi as-tu perpétué ce même sacrifice de la Croix sur les autels ?»
«Seulement par amour, seulement pour un but de charité. Je demeure sur les autels parce qu'une soif sublime consume le VERBE fait chair se réjouissant de son immolation en faveur de l'homme
Je suis resté là pour compléter dans les âmes avec ma vie de victime ce qui leur manque de sacrifice. Je suis resté là pour continuer l'expiation des ingratitudes de l'homme par un sacrifice perpétuel. Je suis resté là parce que Je suis la seule victime pure. Sans moi, toute immolation serait inutile, et en perpétuant mon sacrifice, le pardon se perpétue également, donnant sa valeur aux sacrifices de l'homme quand ils sont offerts en union avec le mien. Je suis resté là pour attirer les âmes, par mon exemple, à devenir amoureuses de la douleur sous toutes ses formes. Je suis resté là cause du plaisir que le VERBE incarné ressent de la proximité de sa créature Dans la messe se perpétue la même immolation de la même Victime. Moi, au Calvaire ; ce n'est pas une prolongation ou une répétition de mon sacrifice, mais le même sacrifice bien que non sanglant, la même crucifixion vivante avec la même et unique volonté amoureuse du PÈRE de donner son propre FILS, son Fils unique, pour le salut du monde» (2 août 1933).
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TOUTE L’ÉGLISE EST SACERDOTALE |
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«Le Christ, Prêtre Unique, a suscité une Église, un peuple sacerdotal tout entier, sacrement du salut du monde.
Elle est une nation élue, une résidence royale, une communauté sacerdotale, une nation sainte, un peuple que DIEU s'est acquis» La vision de l’Église toute sacerdotale est un aspect essentiel de la doctrine spirituelle de CONCHITA, cinquante ans avant VATICAN II.
«Il y a des âmes qui ont été consacrées par l'onction sacerdotale, mais il y a également, dans le monde, des âmes sacerdotales, qui, bien qu'elles n'aient ni la dignité ni la consécration du prêtre, ont une mission sacerdotale, et elles s'offrent au PÈRE, en union avec moi, pour s'immoler comme Il le désire. Ces âmes aident puissamment l’Église sur le plan spirituel.
Quant aux prêtres, ils doivent être des victimes, se transformer en don d'eux-mêmes, se renoncer et s'offrir à mon PÈRE en union avec moi, et s'offrir pour le salut des âmes, comme Je le fais» (8 janvier 1928
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SACERDOCE SPIRITUEL
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Il n'y a qu'un seul sacerdoce, celui du CHRIST, mais tous peuvent y participer car le sacerdoce spirituel est à la fois le caractère et le charisme de la communauté ecclésiale.
Le sacerdoce ministériel perpétue l'oblation du CHRIST en réalisant l'Eucharistie «in persona Christi», rendant possible à toute l’Église l'exercice du sacerdoce spirituel, l'offrande du CHRIST réellement présent au milieu de son peuple qui s'offre en union avec Lui. «Lorsque j'ai prononcé ces paroles :
- «Faites ceci en mémoire de moi», je ne m'adressais pas seulement aux prêtres. Certes, ils ont seuls le pouvoir de changer la substance du pain en mon Corps si saint et la substance du vin en mon sang. Mais le pouvoir d'unir en une seule toutes les immolations appartient à tous les chrétiens ; s'assimiler à la Victime de l'autel par la foi et par les œuvres, m'offrir comme Hostie de propriation à mon Père éternel, cela concerne tous les chrétiens, membres d'un seul corps» (7 juin 1916)
Cette double participation au Sacerdoce du CHRIST constitue la structure de l’Église de la Croix, de l’Église du CHRIST Prêtre et Victime.
«Je ne puis me séparer de cette attache sainte et céleste car c'est pour elle que je suis venu dans le monde : mon sacerdoce universel n'est autre chose que mon infinie charité pour sauver l'homme. Le PÈRE n'a pas trouvé, dirais-Je, une manière plus adéquate pour le salut du monde que le sacerdoce, qui forme le corps de l’Église et dont le centre ou le cœur est la TRINITÉ même ; et c'est pour cela que le VERBE s'est fait chair, tout particulièrement pour être prêtre et pour répandre son sacerdoce dans les âmes.
Car de là, procède le sacerdoce spirituel et mystique : les religieux et les laïcs dans le monde font partie du Sacerdoce mystique dans la mesure de leur union plus ou moins étroite avec moi» (29 novembre 1928)
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LE SACERDOCE MINISTÉRIEL, AXE DE L’ÉGLISE
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Le Sacerdoce ministériel configure au CHRIST comme chef de l’Église.
Le Sacerdoce ministériel configure au CHRIST comme chef de l’Église.
«Depuis toujours, Je vois mes prêtres d'un regard plein d'un amour qui les choisit et les enveloppe de toute éternité, englobant non seulement leurs âmes bien-aimées, mais aussi des milliers d'âmes, car chaque prêtre est la tête de beaucoup d'autres âmes.
(14 novembre 1927)En regardant éternellement le prêtre, J'ai contemplé en lui une foule d'âmes engendrées de lui par la générosité du PÈRE, rachetées par lui en union avec mes mérites, formées par lui, sanctifiées et sauvées par lui et qui Me rendront gloire éternellement. Ne crois pas que la vie d'un prêtre soit unique ou isolée ; non, dans la vie d'un prêtre, Je contemple beaucoup de vies dans le sens spirituel et saint, bien des cœurs qui donneront de la gloire éternellement» |
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LE PRÊTRE EST UN AUTRE CHRIST
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Dans la crise actuelle où l'identité sacerdotale semble se perdre, le message de CONCHITA est d'une actualité palpitante
«Quand J'ai pris la nature humaine, J'ai apporté l'amour à l'homme. Ayant le même sang, la fraternelle liaison unissant les deux natures, la
divine et l'humaine, J'ai divinisé l'homme, le mettant au contact du VERBE, le soulevant au-dessus des choses de la terre pour qu'il aspire vers le ciel. Mais parmi tous les hommes, J'en ai distingué quelques-uns qui devaient être les miens, «d'autres Moi», ceux qui continueraient la mission qui m'a amené sur la terre, celle de conduire vers mon PÈRE ce qui était sorti de Lui, des âmes qui le glorifient éternellement» (11 janvier 1928)
«Je ne finirais pas de dire tout ce que les prêtres sont pour moi : mes mains, mes ouvriers, mon Cœur même et le centre d'innombrables âmes.
Dans le prêtre, je contemple le reflet de mon PÈRE. Je me vois Moi-même et l'ESPRIT-SAINT. Dans le prêtre, Je contemple les mystères : celui de l'unité de son être intime avec la Très SAINTE TRINITÉ . Je contemple le mystère de l'Incarnation que le prêtre rend présent dans chaque messe. Je contemple celui de l'Eucharistie qui ne produirait pas sans son concours. Je vois enfin les Sacrements et mon Église aimée et des milliers d'âmes engendrées dans la sienne pour la gloire de DIEU. Je me contemple Moi-même à chaque instant dans mes prêtres. Mais Je devrais me contempler tel que Je suis en eux, Saint parmi les saints et non pas défiguré par leurs péchés» (20 novembre 1929)
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L’ÉGLISE DOIT CONTINUER LA PASSION
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«Je suis la Tête de l’Église, et tous ceux qui sont miens sont les membres de ce même Corps et doivent continuer en union avec Moi l'expiation et le sacrifice jusqu'à la fin des siècles.
Ma Passion s'est achevée au Calvaire, mais ceux qui forment mon Église doivent continuer en eux-mêmes la passion, s'offrant en réparation personnelle et pour autrui à la TRINITÉ en union avec Moi : victimes avec la Victime, mais ayant les qualités mêmes des victimes. Ceci est la loi de l'amour, loi qui régit mon Église : toujours amour, expiation et union» (24 juillet 1906)
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«Je n'ai besoin de personne pour sauver le monde ; mais tous les chrétiens doivent souffrir en union avec Moi, coopérant à cette même Rédemption pour la gloire de DIEU et pour leur propre glorification»
(16 mai 1907)
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Une prière de la -Liturgie des Heures- exprime cette même spiritualité :
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«Dieu tout puissant et éternel qui voulus que ton FILS souffrît pour le salut de tous, fais qu'enflammés de ton amour, nous sachions nous offrir comme victimes vivantes» |
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III - MARIE CO-REDEMPTRICE (CONCHITA)
III - VÉNÉRABLE
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. LIRE ICI L'ARTICLE |
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MARIE CO-RÉDEMPTRICE |
«J'ai mieux compris les peines indicibles du cœur très pur de MARIE, l'unique créature qui lisait et comprenait les douleurs intérieures, les souffrances de son divin FILS, comment elle fut la seule à pouvoir mesurer ses peines, à saisir sa pureté et son innocence, à subir aussi le poids infini de l'ingratitude humaine qui l'accablait ; sans être coupable, elle vécut une existence de souffrance en union avec son JÉSUS très saint et obtint les grâces pour les pêcheurs coupables. Dès que MARIE eu consenti à l'incarnation du VERBE, plus jamais le plan divin ne s'effaça de son esprit. Son cœur de mère, broyé, contempla le martyr innocent et Divin.
La vie de cette VIERGE-MÈRE fut la plus crucifiée après celle de JÉSUS. Sa constante méditation de l'avenir gardait toujours son âme déchirée en sa petite maison de Nazareth. Qui aurait pu soupçonne , à la vue de ces deux êtres si purs, mais vivant la même existence commune, qu'en réalité, ils supportaient au-dedans d'eux-mêmes le martyre le plus cruel en vue du salut du genre humain ! Oui, MARIE a occupé une place immense dans la rédemption de l'homme. Que MARIE est grande et combien nous lui sommes redevables !» |
La passion de JÉSUS fut aussi la passion de MARIE. Elle a été seule à comprendre ce cri de JÉSUS dans son abandon. La mesure de la douleur est celle de l'amour. La mesure de l'amour est celle de la grâce, et MARIE fut pleine de grâce, d'amour et de douleur.
«La mission personnelle de MARIE dans le mystère du salut est inséparable de celui de sa divine maternité comme l'est aussi le rôle rédempteur du CHRIST de son incarnation»
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«MARIE fut choisie parmi toutes les femmes pour que dans son sein virginal fut réalisée l'incarnation du VERBE divin et dès cet instant, elle, la toute pure, la VIERGE-MÈRE, celle qui a tout accepté avec amour et dans la plus haute soumission à mon PÈRE, elle n'a pas cessé de m'offrir à lui en victime qui venait du ciel pour sauver le monde, mais en sacrifiant son cœur de MÈRE à la divine volonté de ce PÈRE bien aimé.
Elle m'a nourri pour être victime, atteignant la suprême immolation de son âme quand elle m'a livré pour être crucifié. C'était un même sacrifice, le mien sur la croix et celui qui avait lieu dans son cœur. MARIE m'a toujours offert au PÈRE, elle a toujours rempli le rôle du prêtre ; elle immola toujours son cœur innocent et pur en union avec moi pour attirer des grâces pour l’Église»
(6 avril 1928)
.«Pour ces derniers temps, destinés au règne de l'ESPRIT-SAINT et au triomphe final de l’Église, était réservé le culte du martyre de la solitude de MARIE, son épouse très aimée. Durant ce martyre, seule la puissance et la force de cet ESPRIT de DIEU ont pu la maintenir en vie. MARIE, en effet, a vécu pour ainsi dire, miraculeusement et uniquement pour mériter les grâces requises pour sa maternité en faveur de l'humanité. Elle a vécu pour donner son témoignage sur moi en mon humanité, comme le SAINT-ESPRIT témoignait de ma Divinité. Elle a vécu pour être en quelque sorte l'instrument visible de l'ESPRIT-SAINT dans l’Église naissante, tandis que l'ESPRIT-SAINT agissait sur le plan Divin et tout spirituel. Elle a vécu pour fournir sa première nourriture à cette unique et véritable Église, et pour mériter dans le ciel les titres de Consolatrice, Soutien, Refuge de ses enfants.
Cette étape de la vie de MARIE, constituant pour son coeur une source d'amertume, quintessence du martyre, purification de son amour en même temps que source inépuisable de grâces et de miséricorde pour le monde est restée ignorée. Au pied de la croix, naquirent tous ses enfants. Ma mort leur a communiqué la vie dans le cœur de ma MÈRE ; mais avant de mourir Elle devait manifester cette maternité sur la terre, en achetant, par les souffrances de mon absence, une infinité de grâces présentes et futures pour ses enfants. Son titre de MÈRE DE L’HUMANITÉ, MARIE l'a conquis par le martyre de sa solitude après ma mort. Le monde en a-t-il conscience ?...MARIE a acheté des grâces pour tous et pour chacun des hommes» |
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LES VERTUS ET LES SOUFFRANCES DE MARIE SONT RESTÉES CACHÉES |
«De même que les vertus de MARIE sont restées cachées à cause de son humilité, par exemple à l'occasion de la Purification, puisqu'elle-même ne les extériorise pas, ainsi ses souffrances demeurèrent voilées. Ni plainte ni récrimination : elle les acceptait toutes, les accueillant toutes sans en perdre une seule , les aimant, adorant en elles la volonté de DIEU qui était sa vie. Cette adhésion à ma volonté adorable qu'elle pratiqua après mon Ascension, fut particulièrement intime, au cours de sa vie de souffrances sans nom, durant le martyre de mon absence et parmi les crucifiements de sa solitude. Adhésion, simplification, unification très élevée et très étroite de nos volontés, de mes vouloirs dans ses martyrs, soumission et parfaite conformité à mes désirs et à mes desseins de l'immoler, telle fut alors la forme de la vie de MARIE. Telle fut son adhésion sublime, très sainte et divine qui la maintenait absorbée dans ma volonté qui la conduisait par les voies d'humiliation, de souffrance, de déchirement du cœur dans l'amour même. On ne peut pas apprécier en MARIE son titre de REINE DES MARTYRS, parce que l'homme demeure très loin de comprendre son amour.»
.MARIE est co-rédemptrice, MÈRE de la Rédemption parce qu'elle est la MÈRE de JÉSUS, Mère de «YAHVEH qui sauve».
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La solitude de MARIE est l'association la plus parfaite à l'acte rédempteur du CHRIST. Le drame de notre salut sedécida au moment même où JÉSUS fut abandonné mystérieusement par son PÈRE, et que lui-même s'abandonna, en réponse, avec confiance et amour, entre ses mains. C'est le «oui» de l'homme dans la suprême angoisse..«Tu avais longuement considéré la première solitude de MARIE, c'est-à-dire l'extérieure, mais tu n'avais pas pensé à l'intérieure, la plus cruelle et amère, celle qui déchire et dans laquelle l'ESPRIT éprouve une agonie à cause de l'abandon
Le martyre de MARIE après mon Ascension ne fut pas causé seulement par mon absence matérielle : elle a souffert aux terribles creusets d'un abandon semblable à celui que j'ai éprouvé Moi-même sur la croix ; et mon PÈRE l'a uni au mien qui acheta dant de grâces. En tant que co-rédemptrice, MARIE éprouva dans son âme toute pure, l'écho de toutes mes agonies, humiliations, outrages et supplices, le poids des péchés du monde qui ont fait saigner mon cœur, et la vibrante douleur de l'abandon du ciel qui obtient des grâces. Il est évident que MARIE n'a rien eu à purifier en elle-même mais dans l'humanité, c'est-à-dire dans ses enfants, conquérant avec cette douleur une nouvelle couronne de MÈRE-MARTYRE. C'est ainsi qu'elle souffrit pour ses enfants, c'est ainsi qu'elle leur donnait la vie surnaturelle de la grâce, c'est ainsi qu'elle leur achetait le ciel»
(22 juin 1918)
. MARIE est vraiment la MÈRE des hommes, sa maternité spirituelle est une maternité engagée. Elle, l'Immaculée, souffre pour le péché de ses enfants. «Le Coeur de MARIE acheta ces grâces dans le martyre d'une solitude désemparée, non pas du fait des hommes (elle avait SAINT JEAN et les Apôtres et beaucoup d'âmes qui l'aimaient avec ferveur), non pas du fait de mon absence matérielle (elle se consolait avec l'eucharistie à cause de sa foi si vivante et parfaite), mais par l'abandon spirituel, l'abandon divin de la TRINITÉ qui se cachait à elle.....
MARIE a souffert plus que toutes les âmes désemparées, parce qu'elle a souffert un reflet de mon propre abandon sur la Croix, celui qu'on ne peut évaluer et qui n'a pas de termes pour être exprimé.
Cet abandon de MARIE, ce vif et palpitant martyre de sa solitude, le martyre désolateur du divin abandon, qu'elle a souffert avec une force héroïque, avec amoureuse résignation et sublime abandon à ma volonté, n'est pas honoré. C'est un grand honneur pour les âmes quand le PÈRE les appelle pour les associer : à la rédemption ; à la co-rédemption en s'unissant à moi et à Marie ; à l'apostolat de la Croix, c'est--dire à celui de la souffrance innocente, douleur pleine d'amour et pure, douleur expiatrice et salvatrice en faveur du monde coupable» (23 juin 1918)
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ILS NOUS PARLENT DE MARIE CO-RÉDEMPTRICE
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«MARIE est l'aide, la coopératrice de la Rédemption»
(Super Missus, q., 29, §3)
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«Comme ADAM et ÈVE ont de concert vendu le monde pour une pomme, ainsi c'est d'un seul et même cœur que mon FILS et moi nous l'avons racheté»
(Revelationes, Lib I, cap. XXXV) |
«Aussi, tandis que le FILS était suspendu mourant à la croix, la MÈRE s’offrait aux bourreaux afin de donner sa vie pour nous»
Liber de institutione Virginis, cap. VII, n°49 : cité dans les Gloires de Marie
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«Un homme et une femme ayant coopéré à notre ruine, il convenait qu'un homme et une femme coopérassent à notre réparation»
(Sermo de duodecim proerogativis B.V.M., n°1)
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«DIEU a bien pu créer le monde de rien, mais le monde s'étant, par le péché, précipité dans la ruine, DIEU n'a pas voulu l'en tirer sans le concours de MARIE»
(Oratio 52)
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«Il est vrai que JÉSUS voulut être seul à mourir pour le salut des hommes :
«Seul, dit-il, j’ai foulé le pressoir» (ISAÏE 53,3) Mais, devant l’ardeur de MARIE à vouloir, elle aussi, se consumer pour notre salut, voici ce qu’il arrêta : par le sacrifice et l’offrande de sa vie à lui JÉSUS, elle coopérerait à notre rédemption, et deviendrait ainsi la MÈRE de nos âmes» (Commentaire de Is 53,3 dans les Gloires de MARIE)
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«MARIE, qui a mérité le titre de Corédemptrice et celui de Médiatrice universelle, est le modèle des âmes réparatrices par ses souffrances au pied de la croix. Par elles, elle nous a mérité de congruo, ou d'un mérite de convenance, fondé sur la charité, tout ce que le VERBE fait chair nous a mérité en stricte justice. S. S. Pie X (Encycl. Ad diem illum, 2 févr. 1904) a approuvé cet enseignement commun des théologiens. Et BENOÎT XV a ratifié le titre de corédemptrice en disant que «MARIE, en union avec le CHRIST, a racheté le genre humain, ut dici merito queat ipsam cum Christo humanum genus redemisse»
(Lettre du 22 mars 1918, Acta Apost. Sed. X, 182).
C'est ainsi que MARIE est devenue la MÈRE spirituelle de tous les hommes».
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«Pendant tout le temps que dura le supplice [de la flagellation] du Sauveur, je vis la SAINTE VIERGE plongée dans l'extase. Elle voyait et ressentait en esprit, avec un amour et une douleur indicibles, tout ce qu'endurait son FILS. Souvent des cris plaintifs s'échappaient de sa bouche ; ses yeux étaient rouges de larmes. Elle était voilée et étendue dans les bras de sa sœur aînée, MARIE d'HÉLI, qui était déjà âgée, et ressemblait beaucoup à ANNE leur mère. MARIE DE CLÉOPHAS, fille de Marie d'HÉLI, était aussi là. Les saintes amies de MARIE et de JÉSUS étaient toutes enveloppées de leurs voiles, serrées autour de la SAINTE VIERGE, tremblant de douleur et d'angoisse : on eût dit qu'elles attendaient leur propre condamnation. MARIE portait une longue robe bleu d'azur, et par dessus un ample manteau de laine blanche ; son voile était d'un jaune pâle. MADELEINE était bouleversée et hors d'elle-même ; ses long cheveux flottaient épars sous son voile»
(VNSJC3 p272-273)
[...] «Il était à peu près onze heures de la nuit quand la SAINTE VIERGE, tourmentée par son attente, se leva et quitta le cénacle, enveloppée de son manteau. J'éprouvai une vive inquiétude en voyant cette SAINTE MÈRE, déjà brisée de fatigue et si affligée, parcourir seule les rues de la ville au milieu de la nuit. Elle alla d'abord à la maison de CAÏPHE, puis au palais de PILATE, et suivit ainsi toute la voie douloureuse à travers les rues, où régnait un profond silence. Elle s'arrêtait aux endroits où le Seigneur avait enduré les souffrances les plus cruelles ; on eût dit qu'elle cherchait un objet perdu. Souvent elle se prosternait par terre, touchait les pierres ou les baisait, comme si elle eût vu les traces du sang sacré de son FILS. Elle adorait pleine d'amour, et toutes les places sanctifiées lui apparaissaient lumineuses. Je l'accompagnai durant tout le chemin, et je ressentis tout ce qu'elle éprouva, selon la mesure de mes forces» (VNSJC3 p380-381)
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ROLANDE LEFEBVRE
«La VIERGE MARIE m'a fait comprendre ce que, jusqu'ici je n'avais pas compris en profondeur. C'est que, pendant la Passion, le SAINT-ESPRIT s'est comme incarné en MARIE. Par Lui, le PÈRE et MARIE se rejoignaient intimement et ne faisaient qu'Un.
La Passion de JÉSUS était aussi la Passion du PÈRE, la Passion du PÈRE était vécue dans MARIE. Le PÈRE, Lui, a emprunté, pour ainsi dire son cœur humain pour souffrir en Elle, avec Elle, par Elle, la Passion de leur FILS, de leur enfant, dans une seule fusion d'amour. La Passion du PÈRE et la Passion de MARIE n'étaient plus qu'une seule Passion humanisée, vécue en MARIE dans un amour et une intensité infinie, celle du PÈRE Lui-même. Pendant toute la Passion de JÉSUS, le SAINT-ESPRIT était le lien, la communication entre JÉSUS et MARIE et le PÈRE en Elle. C'est la TRINITÉ qui était en Passion avec MARIE. Tout ce que JÉSUS souffrait, tout ce qu'Il ressentait dans Son corps, dans Son âme, dans Son cœur humain, le SAINT-ESPRIT le transmettait dans MARIE qui éprouvait aussitôt les mêmes souffrances, les mêmes sentiments de désolation, d'amour pour le PÈRE, de pardon pour les hommes. Au pied de la Croix, Sa maternité, Son amour pour JÉSUS ont atteint le sommet de la plénitude car, en Elle, le PÈRE vivait et lui faisait partager la plénitude, la perfection l'infini de Sa paternité à Lui. De même, pour nous, parents (combien est faible la comparaison), c'est à la mort d'un de nos enfants, ou dans sa plus grande souffrance, que notre amour pour lui atteint son plus haut degré. Alors le père et la mère se rapprochent l'un de l'autre, même si leur union humaine n'est pas parfaite, dans un seul et même amour, dans une seule et même douleur, dans une seule fusion de paternité et de maternité ? [...] Il y avait aussi la présence invisible de SAINT JOSEPH qui partageait tout avec MARIE. MARIE avec JÉSUS, en même temps que Lui, disait, tout bas : «J'ai soif». Elle avait soif avec Lui, et pas seulement de cette soif physique, atroce, dans son corps meurtri, vidé de sang, brûlant de fièvre. MARIE a sûrement essayé de soulager cette soif-là. Mais combien fortement elle éprouvait avec JÉSUS cette soif spirituelle, cette soif de nous tous qu'Il voulait sauver par Sa mort. Ce que vivait JÉSUS, MARIE le vivait avec Lui. Dans sa maternité qui connaissait sa plus intense plénitude, Elle rassemblait en Elle ses enfants, absolument tous les enfants de DIEU, ses enfants de tous les temps depuis le commencement jusqu'à la fin du monde. Pas un seul ne manquait, bons et mauvais. Avec son JÉSUS bien-aimé, elle disait aussi : «PÈRE, pardonnez-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font». Ce n'était pas seulement pour ceux qui, au Calvaire, faisaient souffrir JÉSUS. Mais pour les hommes pécheurs de tous les temps. Avec Lui, son cœur disait inlassablement : «PÈRE pardon, Père pardon, Père pardon !» Elle présentait aussi à son FILS tous ceux qui L'ont aimé, attendu, tous ceux qui L'aiment actuellement, nous étions là, présents, ainsi que tous ceux qui L'aimeront jusqu'à la fin des temps, rassemblés dans une même unité dans le cœur de la VIERGE où brûlait le cœur du PÈRE. Notre amour a été le suprême réconfort de JÉSUS mourant». LA PASSION DE MADAME R. Plon 1993, p. 207-208
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«Aucun homme ne peut comprendre les souffrances de la MÈRE de DIEU pendant le chemin de la Croix. Ceci est un mystère, un secret de tous les temps»
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23:05 Publié dans Conception Cabrera de Armida "CONCHITA" Journal, III - MARIE CO-REDEMPTRICE (CONCHITA) | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marie co-redemptrice
IV - UNION ET INCARNATION MYSTIQUE (CONCHITA)
IV - VÉNÉRABLE
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L'incarnation mystique dont l'acte principal et l'attitude fondamentale consisteront dans l'oblation continuelle du VERBE incarné à son PÈRE, et dans l'offrande totale de notre propre vie par Lui, avec Lui et en Lui, pour la gloire du PÈRE et le salut du monde. C'est là une présentation nouvelle de l'évangile de la Croix.
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«DIEU a créé l'homme, heureux de le former – à son image- pour l'attirer vers le ciel».
(23 juillet 1906)
«Si l'homme comprenait sa divinisation, il ne pécherait plus. Il est le temple de l'ESPRIT-SAINT, et, dans son âme, une image de la TRINITÉ. Il a une origine divine, c'est pourquoi il est immortel. Il participe à DIEU en chacun de ses actes et mouvements. Il vit pour Lui. Par suite, comment ne pas vivre de lui ? Tel est précisément le désordre dans la créature qui tente, par le péché de se soustraire à DIEU, ce qui, d'ailleurs, est impossible, puisqu'elle ne pourrait pas vivre en dehors de DIEU ni effacer DIEU de son âme ni le reflet de DIEU, si grandes que soient la souillure et la noirceur de ses péchés» (23 avril 1913)
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«DIEU a créé l'homme uniquement pour la joie mais le péché a renversé ce plan, car un être souillé ne peut être appelé à un bonheur immortel. Une purification est nécessaire : c'est précisément le rôle de la douleur de blanchir les âmes. La souffrance unie à l'expiation divine du VERBE incarné, nous a ouvert le ciel, permettant de nouveau à l'homme de pouvoir posséder un éternel bonheur» (18 avril 1913)
«L'âme est immortelle ; elle porte en elle l'image de la TRINITÉ, le germe de l'Unité, une tendance vers l'infini et le divin. Voilà pourquoi, sur la terre elle ne trouve pas de satisfaction complète» (15 avril 1913)
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«Je suis homme. Si je n'avais pas existé, l'homme n'aurait jamais existé. DIEU aime l'âme comme reflet de la TRINITÉ et il aime le corps comme un reflet de Moi-même, homme parfait, type et modèle de tout homme»
(27 juillet 1906)
.«La pénitence est une grande vertu et l'esprit de pénitence est un don gratuit que DIEU accorde à qui Il lui plait....La pénitence désarme la justice de DIEU et la transforme en grâce. elle purifie les âmes, éteint le feu du purgatoire et reçoit dans le ciel une récompense très élevée. La pénitence rachète les fautes personnelles et celles des autres. La pénitence est sœur de la mortification ; les deux cheminent ensemble la main dans la main. La pénitence aide l'âme à s'élever au-dessus de la terre. La pénitence coopère à la Rédemption du monde. La pénitence humilie l'homme, elle le pénètre du sentiment intime de sa bassesse et de sa misère. La pénitence apporte à une âme la lumière. Elle consume et fait disparaître en elle tout ce qui est purement matériel. Elle la soulève plus haut que la terre, lui faisant goûter les délices jusque là inconnues et pures. Mais cette pénitence doit être fille de l'obéissance et exister dans l'âme, cachée à tous les regards humains»
(24 septembre 1895)
.Tous les maitres en spiritualité rappellent la nécessité d'un combat spirituel contre soi-même et contre les tendances qui demeurent en chacun de nous, même après une sincère conversion. Il faut lutter jusqu'à la mort.
«je dois travailler à déraciner ce -moi- tenace qui se redresse à chaque instant, voulant tout dominer. Avec le secours de la grâce je le sens déjà faible et prêt à se rendre, mais je voudrais le tuer et l'enterrer plus profondément.
En vérité, c'est le plus redoutable ennemi de la perfection,c'est ce -moi- avec son amour propre ses goûts, la recherche de ses commodités. Le -moi- abattu, la place est nôtre et ce JÉSUS aussi est tout à nous, Lui qui n'entre pas dans une maison déjà occupée. Alors le SAINT-ESPRIT devient tout à nous. Il n'établit son refuge que dans la solitude d'une âme pure. Alors le regard du PÈRE aime prendre son repos dans une demeure paisible où peut se refléter son image divine. Ô délicieux dépouillement de tout, vide absolu, tout envahi par DIEU ! Ô solitude et bienheureuse quiétude, oblation totale de la créature à son créateur ! Ô véritable et parfaite pauvreté spirituelle dans laquelle l'âme ne garde rien à soi ! Elle ne s'approprie pas ce que le Seigneur a déposé en elle. Humble et reconnaissante, elle fait tout remonter vers le Maître éternel de toute chose. . Bienheureux les pauvres en esprit ! Cette pauvreté possède le ciel dès cette terre puisqu'elle possède DIEU Lui-même-»
(septembre 1897)
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DANS L'HOMME PÊCHEUR, LA PURIFICATION DE TOUT L'ÊTRE HUMAIN PRÉPARE L'UNION DIVINE
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Les Pères du désert formaient leurs néophytes à la pureté totale pour les acheminer vers la contemplation divine. Alors «la pureté spirituelle parfaite» prend tout son sens.
«Elle ne consiste pas seulement dans l'absence de souillure dans le corps et dans l'âme, mais dans une séparation absolue de toute affection et de tout acte moins pur. C'est là, le degré le plus sublime de cette vertu divine qui nous rapproche le plus de la pureté des anges, c'est-à-dire de la ressemblance de DIEU. En DIEU, la pureté est naturelle. DIEU est comme un cristal sans tache et, je le comprends sans pouvoir l'expliquer, rien de moins que cette transparence divine n'est capable de refléter l'image de la Très SAINTE TRINITÉ».
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«L'amour est l'âme de toute vie de prière et de toute bonne œuvre. Si elles ne sont pas accompagnées par l'amour, toutes les oeuvres de l'homme sont mortes. L'amour est le feu qui enflamme tout. Quand une âme possède ce saint Amour, il avive en elle la foi et l'espérance, il la pousse à la pratique de toutes les vertus morales.
L'âme qui m'aime court à travers les chemins de la perfection sans se préoccuper des épines qu'elle foule aux pieds. Elle parvient ensuite à voler sans sans que l'en empêchent les mille obstacles qui s'y interposent. Elle les dépasse par l'ardeur intérieure d'une foi vive et d'une sainte espérance. Les vertus théologales ont leur siège et leur développement dans l'amour. La charité leur communique la vie et les emporte jusqu'au ciel. Le monde n'a pas idée de la grandeur de ces trois vertus théologales qui se fondent sur l'amour divin.
Les âmes ne m'aiment pas. Voilà pourquoi elles se perdent : et, parmi les âmes qui m'aiment et se disent «miennes», combien peu sont celles qui me donnent tout leur cœur ! Je ne reçois presque toujours, qu'une partie de leur cœur ; tout, c'est si rare ! Pourtant, Je veux que l'on m'aime avec .
«tout son cœur, toute son âme et toutes ses forces !». .
Le cœur humain se tourne en partie vers les créatures, vers le monde et vers lui-même. L'amour-propre le remplit pour la plus grande part ; il ne vit et ne respire que pour lui. J'exige, Moi, un amour qui dépasse tout. J'en ai imposé le précepte afin de rendre l'homme heureux et pour le sauver. .Malgré cela, combien peu nombreuses, Je le répète, sont les âmes qui accomplissent à la perfection ma souveraine volonté ! Je veux leur bien et elles résistent. Je leur présente un trésor et elles le dédaignent. Je leur donne la vie et elles courent à la mort. Aimer et se sacrifier : voilà l'unique bonheur de l'homme sur la terre Aimer et jouir : voilà l'éternelle félicité dans le ciel. Pour arracher les vices et pratiquer les vertus, il est nécessaire de se sacrifier, mais de se sacrifier en aimant. L'âme qui fait cela m'aime avec tout son cœur et Je serai son éternelle récompense. Donne-Moi un amour de ce genre, donne-Moi des âmes qui m'aiment dans la souffrance, qui trouvent leur joie sur la Croix. Mon Cœur a soif d'un tel amour. Je veux un amour pur, un amour désintéressé, un amour qui expie, un amour crucifié, un amour solide, qui n'existe pour ainsi dire plus sur la terre ; et pourtant, c'est le seul amour vrai, celui qui sauve, qui purifie et que J'exige dans mes commandements. . Tous les autres amours apparents ne me satisfont pas, tout autre amour est vain, factice, souvent coupable, excepté l'amour dont Je viens de t'entretenir. Aime-moi comme Je t'ai aimée, en ma Croix intérieure, depuis le premier instant de mon Incarnation. Aime-Moi dans la souffrance et dans le sacrifice par amour. Aime-Moi parce que Je suis DIEU et uniquement pour me faire plaisir. .
C'est vers cet amour que J'aspire, c'est l'amour que Je désire. Heureuse l'âme qui le possède.....Je lui promets que dès cette terre, elle commencera à goûter les délices du ciel.»(11 septembre 1900)
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VOLONTÉ DIVINE ET ABANDON TOTAL
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Le tableau des vertus et des vices contient non seulement des vertus spécifiquement distinctes ; elle y introduit des vertus synthétiques, qui sont comme l'harmonie de plusieurs vertus. Ainsi, elle fait entrer dans son énumération la volonté de DIEU et l'abandon total..
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LA VOLONTÉ DE DIEU |
«La volonté de DIEU est un bouquet qui renferme toutes les vertus pratiques d'une manière ordinaire ou à l'état parfait. Elle les divinise et les fait resplendir avec l'éclat en la présence de DIEU. Elle donne à chacune une valeur nouvelle dans la balance divine et, dans l'âme purifiée, elle les revêt d'une couleur spéciale où l'ESPRIT-SAINT se complaît. Cette soumission totale et parfaite à la très sainte volonté de son DIEU et Seigneur est la plus grande de toutes les vertus qu'une âme puisse posséder. Cette vertu sublime implique la pratique intégrale de toutes les autres vertus......C'est un point culminant.»
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Le Seigneur ajoute :
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«Je n'ai pas eu d'autre nourriture.....depuis le premier instant de mon incarnation, que cette volonté divine.......C'est par elle que Je suis venu en ce monde, par elle que J'ai été élevé sur la terre pour y achever ma vie dans le plus cruel des martyres, c'est elle qui adoucissait mon agonie. Elle fut mon unique soulagement lors de mon passage sur la terre. J'aurais subi mille fois la mort pour l'accomplir. L'Amour divin et agissant qui brûlait dans mon Cœur, avait pour motif principal de réaliser la volonté divine en faveur de l'homme. La Rédemption ne fut pas autre chose que l'accomplissement fidèle de cette volonté divine. Son écho se répercutait continuellement au fond de mon Cœur très aimant, le faisant vibrer pour le salut des âmes et la glorification de mon PÈRE.
Il y a un degré encore plus élevé dans cette volonté divine : c'est l'Abandon total à l'intérieur de cette même Volonté de DIEU. Cet abandon conduit au sommet le plus élevé de la perfection : c'est le degré suprême de toute vertu» .
(6 juin 1900
. On saisit la méthode, fruit d'une sagesse divine communiquée par l'expérience des choses divines, sous la motion personnelle des dons du SAINT-ESPRIT. Elle les analyse l'un après l'autre de la même manière d'ailleurs en un bref et savoureux traité des sept dons. Même méthode dans la présentation des Béatitudes évangéliques.
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L'AMOUR EST TOUT
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Pas la moindre trace de dolorisme dans cette spiritualité de la Croix où la souffrance est l'expression suprême de l'amour. Tout commence et s'achève dans l'amour, par la présence animatrice de l'ESPRIT-SAINT. Ce long traité des vertus et des vices, des dons du SAINT-ESPRIT et des Béatitudes, s'achève par l’affirmation éclatante de la valeur unique de l'amour. Ceci est significatif et rejoint le plus pur Évangile.
Quand le Seigneur eut fini ses «dictées» CONCHITA écrivit en conclusion dans son journal et en soulignant sa propre conviction :
«L'amour est ce qui donne la vie à toutes les vertus, à toutes les oeuvres qui sont bonnes. L'AMOUR EST TOUT». (21 septembre 1900)
Il n'y a pas une forme unique d'union transformante, mais mille formes variées, ou plutôt une infinité de réalisations possibles, selon la liberté créatrice de l'ESPRIT DE DIEU et les besoins variés, selon les époques, du Corps mystique du CHRIST. CONCHITA nous présente un type nouveau d'union transformante.. L'incarnation mystique, malgré sa suprême rareté, est une grâce de transformation dans le CHRIST reçue en germe dès le baptême. Les spécialistes de la vie mystique auront à examiner minutieusement ce point-là qui ouvre à la science des voies spirituelles des horizons nouveaux. En 1913, quand CONCHITA fut examinée à Rome, le Seigneur lui manifesta le sens profond de l'Incarnation mystique. |
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L'INCARNATION MYSTIQUE EST UNE GRÂCE DE TRANSFORMATION DANS LE CRUCIFIÉ
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«L'incarnation mystique, est une grâce de transformation en vue d'une assimilation de la créature avec son modèle JÉSUS, que Je suis. C'est une grâce transformante d'union qui ne répugne en rien à mes miséricordes infinies. Le VERBE incarné prend possession intime du cœur de la créature. Il prend vie en elle pour réaliser cette union transformante.
Cependant c'est Lui toujours qui communique la vie, cette vie de grâce assimilatrice, surtout par la voie de l'immolation.
JÉSUS s'incarne, grandit et vit dans l'âme, non pas au sens matériel mais par la grâce sanctifiante, unitive et transformante. C'est une faveur très spéciale. L'âme qui la reçoit sent, plus ou moins par périodes, les étapes de la vie de JÉSUS en elle. Ces étapes sont toujours marquées par la souffrance, des calomnies et des humiliations, en sacrifice et en expiation comme le fut la vie de ton JÉSUS sur la terre. Quand l'ESPRIT-SAINT s'empare d'une âme de cette manière, Il modèle en elle, petit à petit, la physionomie de JÉSUS, au sens où Je te l'ai indiqué. Parler d'Incarnation mystique, c'est donc considérer l'âme comme entrant dans une phase de grâces de transformation qui l'amèneront, si elle correspond, à l'identification de sa volonté avec la Mienne et à se simplifier afin que son union avec DIEU parvienne à la plus parfaite ressemblance possible. Telle est la fin de l'Incarnation mystique dont l'ESPRIT-SAINT fait le don à certaines âmes. Dans le concret, l'Incarnation mystique n'est autre chose qu'une grâce très puissante de transformation qui simplifie et unit à JÉSUS par la pureté de l'immolation, rendant l'être tout entier, autant qu'il est possible, semblable à Lui. A cause de cette ressemblance de l'âme avec le VERBE incarné, le PÈRE éternel se complait en elle, et le rôle de Prêtre et de Victime que JÉSUS eut sur la terre lui est communiqué, afin qu'elle obtienne des grâces du ciel pour le monde entier. Voilà pourquoi, plus une âme me ressemble, plus le PÈRE éternel l'exauce, non par égard à sa valeur mais à cause de sa ressemblance et de son union avec Moi et en vertu de mes mérites qui constituent ce qui compte pour obtenir les grâces.» (11 décembre 1913)
En bref, l'Incarnation mystique est une grâce d'identification au CHRIST Prêtre et Hostie, grâce qui le fait continuer dans les membres de son corps mystique sa mission de glorificateur du VERBE et du Sauveur des hommes ; c'est une grâce spéciale de transformation dans l'âme sacerdotale du CHRIST.Tel est le type d'union transformante décrit par la doctrine de la Croix |
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L'OFFRANDE D'AMOUR
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L'acte principal de l'Incarnation mystique est une offrande qui réalise, non pas en deux actes mais dans un même élan indivisible, l'offrande du CHRIST à son PÈRE et, en union avec Lui, par Lui et en Lui, l'offrande totale de notre propre vie pour le salut du monde et la plus grande gloire de la TRINITÉ ; le mouvement principal consiste dans l'oblation du VERBE à son PÈRE, accompagné de l'offrande personnelle et inséparable de nous-mêmes, celle-ci sans réserve, continuellement renouvelée, portant sur tout notre être, au cours de toutes les étapes de notre vie spirituelle, en union avec le CHRIST.
Le Seigneur a clairement expliqué, à maintes reprises, ce double aspect de l'unique offrande d'amour du CHRIST avec son Église. Mais cette offrande d'amour, quintessence de la spiritualité de la Croix, n'est qu'une oblation indivisible du VERBE incarné et de tous les membres de son corps mystique. Le CHRIST était seul sur la Croix à s'offrir à son PÈRE en expiation de tous les péchés du monde : .
maintenant, Il s'offre avec toute son Église, consciente de l'unité de cette offrande d'amour du CHRIST total..
«Le VERBE ne s'est incarné et ne s'incarne encore dans les âmes que pour être crucifié. C'est la fin de toutes les incarnations mystiques... Ton VERBE vient de s'incarner mystiquement dans ton cœur.... Pour y être continuellement sacrifié non sur un autel de pierre, mais dans un temple vivant de l'ESPRIT-SAINT, par un prêtre et une victime qui, en une grâce inconcevable, a reçu de pouvoir participer à l'amour du Père. En effet, le PÈRE veut que Moi-même, uni à ton âme de victime, Je fasse que tu me sacrifies et m'immoles avec l'amour même du PÈRE en faveur d'un monde qui a besoin de ce choc spirituel et d'une grâce de ce genre pour se convertir, embrasser la Croix et se sauver.»
(22 octobre 1907)
L'âme ainsi crucifiée est appelée à vivre, non avec les perspectives étroites de ses soucis quotidiens, mais en union avec le CHRIST et sous les vastes horizons de la Rédemption du monde. Sa vie est valorisée à l'infini ; bien qu'elle soit si peu de chose par elle-même, elle acquiert une valeur infinie de glorification de DIEU et de salut des hommes à cause de son union avec la Personne même du VERBE incarné, Prêtre et Hostie. D'où l'incalculable valeur apostolique d'une telle vie. C'est le secret de la fécondité sans limites de la communion des saints. L’existence obscure et silencieuse de la MÈRE DE DIEU, au soir de sa vie, revêtait dans l'application des mérites du CHRIST, au bénéfice de l’Église naissante, une immense valeur co-rédemptrice incomparablement supérieure à tous les travaux des apôtres et aux souffrances de tous les martyrs. .
«L'incarnation mystique -déclarait le Seigneur- a pour fin l'offrande de moi-même dans ton cœur, comme victime expiatoire arrêtant à chaque instant la justice divine et obtenant les grâces du ciel.»
(2 février 1911).
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«CECI EST MON CORPS»
«J'ai renouvelé mon offrande à la volonté de DIEU et je lui ai dit -Seigneur, j'accepte cette grâce de l'incarnation mystique avec toutes ses conséquences de joies et de peines, puisque Tu le veux ainsi et non parce que j'en suis digne.-
Insistant sur ce que Lui-même indiquera de la manière d'employer cette grâce, Il m'a dit : .
«La fin principale de cette grâce est une transformation qui unisse tes vouloirs aux miens, ta volonté à la mienne, ton immolation à la mienne. Toute pure et toute sacrifiée dans ton corps et dans ton âme, tu dois t'offrir et M'offrir au PÈRE céleste à chaque instant, à chaque respiration, en faveur d'abord de mes prêtres et de mon Église, puis des Œuvres de la Croix, du monde entier, des bons et des méchants. Tu dois te transformer en charité, c'est à dire en Moi, qui suis tout Amour, tuant le «vieil homme», ne faisant avec Moi qu'un seul cœur, et une seule volonté»
«Ceci est mon Corps, ceci est mon Sang» Je répète cela au PÈRE éternel, à chaque instant, sur les autels.
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«Rends-toi digne, autant que possible, d'offrir ton corps, ton sang, ton âme et tout ce que tu es, comme je te l'ai dit, en union avec cette immolation continuelle en faveur du monde. Reproduis ma vie en toi avec la marque du sacrifice, devenant un holocauste vivant à sa gloire. Seule, tu ne vaux rien, mais en union avec Moi tu accompliras ta mission sur terre en sauvant les âmes dans un holocauste secret connu de DIEU seul. La fin de l'incarnation mystique c'est la fusion de ma vie en toi, selon tout son déroulement sur la terre. Laisse-toi faire, t'ai-Je dit un jour, et aujourd'hui Je te répète : laisse-Moi venir à toi, et t'identifier avec Moi et te transformer par le moyen de ma vie divine dans ton coeur. Laisse-moi te posséder, te simplifier en DIEU, dans notre indivisible unité par l'ESPRIT-SAINT.
J'attends tout cela de toi pour la réalisation de mes desseins très élevés. Si tu y correspond, tu seras le canal de nombreuses grâces pour le monde, car ce ne sera plus toi seule qui demandes et qui t'immoles mais Moi en toi, attirant dons et charismes pour les âmes. Tu dois sauver beaucoup d'âmes, les conduire à la perfection, attirer des vocations, obtenir pour les prêtres beaucoup de faveurs céleste, mais tout cela par le moyen que je t'ai donné, c'est-à-dire par le Verbe avec l'ESPRIT-SAINT.» (30 juin 1914)
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«Je veux que tu soies mon hostie et que tu aies l'intention, renouvelée le plus souvent possible de jour et de nuit, de t'offrir avec Moi sur toutes les patènes de la terre. Je veux que transformé en Moi par la souffrance, par l'amour et par la pratique de toutes les vertus, monte vers le ciel ce cri de ton âme en union avec Moi :
«Ceci est mon Corps, ceci est mon Sang» Ainsi ne faisant qu'un par l'amour et la souffrance avec le VERBE Incarné, avec ses mêmes intentions d'amour, tu obtiendras des grâces pour le monde entier, tu m offriras Moi-même et toi aussi tu t'offriras, avec le ESPRIT-SAINT et par MARIE, au PÈRE éternel. Telle est la fin et l'essence de mes œuvres de la Croix : un rassemblement de victimes unie à la grande Victime, Moi-même, toutes pures, sans le levain de la concupiscence ; elles seront marquées par le reflet de ma Passion, afin que s'élève vers le ciel un cri unanime : «Ceci est mon Corps, ceci est mon Sang» Transformées en prêtres en union avec le Prêtre éternel, elles offriront au ciel, en faveur de l’Église et des prêtres, leurs frères, leurs corps crucifiés ne formant qu'un seul Corps avec le mien, parce qu'ils sont les membres de Celui qui est la Tête, le Christ Rédempteur. . ...une seule Hostie, une seule Victime un seul Prêtre s’immolant et M'immolant dans ton cœur en faveur du monde entier. Le Père recevra avec complaisance cette offrande présentée par l'ESPRIT-SAINT, et les grâces du ciel descendront comme une pluie sur la terre. Voilà le noyau central, le centre, l'ensemble concret et l'essence de mes Œuvres de la Croix. Il est évident que mon immolation, à elle seule, suffit et avec surabondance pour apaiser la justice de DIEU. Le plus pur christianisme, la fleur de l’Évangile, est-ce autre chose qu'unir toutes les victimes en une seule, toutes les souffrances, toutes les vertus et tous les mérites dans l'UN, c'est à dire en Moi, afin que tout cela prenne de la valeur et obtienne des grâces ? Que vise l'ESPRIT-SAINT dans mon Église sinon à former en Moi l'unité des volontés, des souffrances et des cœurs dans mon Cœur ? Quel fut le désir de mon cœur au cours de ma vie, sinon de réaliser l'unité en Moi par la charité, par l'amour ? Pourquoi le VERBE est-il descendu en ce monde sinon pour former avec sa Chair et son Sang très pur un seul sang afin d'expier et gagner les âmes ? .
L'Eucharistie a-t-elle un autre but que d'unir les corps et les âmes avec Moi, en les transformant et les divinisant ?Ce n'est pas seulement sur les autels de pierre, mais dans les cœurs, ces temples vivants de l'ESPRIT-SAINT, que l'on doit offrir au ciel cette victime en Lui ressemblant, les âmes elles aussi s'offrant en hosties, en victimes.....DIEU en sera profondément touché.» (6 juin 1916)
En définitive l'offrande d'amour est l'exercice continuel du «sacerdoce royal» du Peuple de DIEU» Si l'on relit attentivement les textes bibliques et les passages classiques de SAINT PIERRE et de SAINT PAUL sur le «sacerdoce des fidèles» on verra que cette doctrine est de l'essence meme du christianisme. SAINT PIERRE rappelle aux premiers chrétiens leur «sacerdoce saint» en vue d'offrir des sacrifices spirituels, agréables à DIEU par JÉSUS-CHRIST (I PIERRE 2,5) |
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«Vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis, pour annoncer les louanges de Celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière, vous qui jadis n'étiez pas un peuple et qui êtes maintenant le Peuple de DIEU» (I PIERRE 2,9-10).
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SAINT PAUL, à son tour, exorte ainsi les disciples du CHRIST :
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«à offrir leur personne en hostie vivante, sainte, agréable à DIEU» (ROMAINS 12,1). Mieux encore : «Cherchez à imiter DIEU comme des enfants bien aimés et suivez la voie de l'amour, vous offrant à DIEU en sacrifice d'agréable odeur.»(ÉPHÉSIENS 5, 1-2)
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La doctrine du«sacerdoce royal»de tout le Peuple de DIEU, fut l'un des points sommet de VATICAN II. On est frappé de l'identité de certaines expressions conciliaires avec les textes mêmes de CONCHITA. La concordance même verbale est frappante :
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«C'est l'assemblée eucharistique qui est le centre de la communauté chrétienne présidée par le prêtre. Que les prêtres apprennent donc aux chrétiens à offrir la divine Victime à DIEU le PÈRE dans le sacrifice de la Messe et à faire avec elle l'offrande de leur propre vie.»
(Presbyterorum Ordinis N° 5)
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On sent que nous sommes ici au coeur du christianisme et qu'un même Esprit anime la foi de tous.
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