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24/07/2009

LE CULTE DES IMAGES RACONTE

 
 
http://3.bp.blogspot.com/_IBaIlSjSEUQ/S3cOoQ94J3I/AAAAAAAAC6I/ivZzqAwmajA/s320/HH.bmpISTOIRE DU CULTE DES IMAGES

IMAGES TAILLÉES DANS LA BIBLE
 
 
«20, 3-4 Vous n’aurez point de dieux étrangers devant moi. Vous ne ferez point d’image taillée, ni aucune figure de tout ce qui est en haut dans le ciel, et en bas sur la terre, ni de tout ce qui est dans les eaux sous la terre».
 
EXPLICATIONS ICI : 
 
«18 Tu feras deux chérubins d'or; tu les feras d'or battu, aux deux extrémités du propitiatoire.
19 Fais un chérubin à l'une des extrémités et un chérubin à l'autre extrémité; vous ferez les chérubins sortant du propitiatoire à ses deux extrémités
».
 
8 Et Yahweh dit à Moïse: «Fais-toi un serpent brûlant et place-le sur un poteau; quiconque aura été mordu et le regardera, conservera la vie.»
 
Chapitre 6.
[...]
18 Le bois de cèdre à l'intérieur de la maison était sculpté en coloquintes et en fleurs épanouies; tout était cèdre; on ne voyait pas la pierre.
[...]
23 Il fit dans le sanctuaire deux chérubins de bois d'olivier sauvage, ayant dix coudées de haut.
24 Une des ailes de chaque chérubin avait cinq coudées, et la deuxième aile du chérubin avait cinq coudées; il y avait dix coudées de l'extrémité d'une de ses ailes à l'extrémité de l'autre.
25 Le second chérubin avait aussi dix coudées. Même mesure et même forme pour les deux chérubins.
26 La hauteur d'un chérubin était de dix coudées; et de même pour le deuxième chérubin.
27 Salomon plaça les chérubins au milieu de la maison intérieure, les ailes déployées; l'aile du premier touchait à l'un des murs, et l'aile du second chérubin touchait à l'autre mur, et leurs autres ailes se touchaient, aile contre aile, vers le milieu de la maison.
28 Et Salomon revêtit d'or les chérubins.
29 Il fit sculpter en relief, sur tous les murs de la maison, tout autour, à l'intérieur comme à l'extérieur, des chérubins, des palmiers et des fleurs épanouies.
30 Il revêtit d'or le sol de la maison, à l'intérieur comme à l'extérieur.
31 Il fit à la porte du sanctuaire des battants de bois d'olivier sauvage; l'encadrement avec les poteaux prenait le cinquième du mur.
32 Sur les deux battants en bois d'olivier sauvage, il fit sculpter des chérubins, des palmiers et des fleurs épanouies, et il les revêtit d'or, étendant l'or sur les chérubins et sur les palmiers.
33 De même il fit, pour la porte du temple, des poteaux de bois d'olivier sauvage, qui prenaient le quart du mur,
34 et deux battants en bois de cyprès; le premier battant était formé de deux feuillets qui se repliaient; le deuxième battant était pareillement formé de deux feuillets qui se repliaient.
35 Il y sculpta des chérubins, des palmiers et des fleurs épanouies, et il les revêtit d'or, adapté à la sculpture.
36 Il bâtit le parvis intérieur de trois rangées de pierres de taille et d'une rangée de poutres de cèdre.
[...]
Chapitre 7.
[...]
--Mobilier du Temple.--
[...]
29 sur les panneaux qui étaient entre les châssis, il y avait des lions, des taureaux et des chérubins; et sur les châssis, par en haut, un support, et au-dessous des lions, des taureaux et des chérubins pendaient des guirlandes.
[...]
 
 
 
1er SIÈCLE
 
 
 

SAINT LUC
 
Le plus ancien témoignage écrit(et il en existe d’autres), rapportant que saint Luc a peint les traits physiques de Notre Dame, remonte à 520 environ, ce qui n’est pas si mal si l’on songe que la plupart des documents des auteurs latins que nous possédons aujourd’hui remontent au neuvième, dixième ou onzième siècle. Il s’agit du témoignage de Theodorus lector, lecteur à Sainte Sophie de Constantinople qui écrit :
«Eudoxie envoya à Pulchérie, de Jérusalem, l’image de la Mère de Dieu qu’a peinte l’évangéliste Luc» (Theodorus Lector, Historia Ecclesiastica, 1,5 – in Patrologia Graeca : LXXXV, 165).
Eudoxie était la femme de l’empereur régnant d’Orient Théodose II (401-450) et Pulchérie, la sœur de ce même empereur.
La première s’était rendue en Terre Sainte pour accomplir un vœu et puisqu’il est connu par ailleurs qu’elle était de retour à Constantinople en 439, le mot «envoya» implique que l’image arriva à Constantinople avant cette date.  Sainte Pulchérie avait fait construire trois églises à Constantinople et dans la plus importante, celle des Hodigoi, elle fit installer avec honneur le portrait envoyé par sa belle sœur et appelé dès lors Hodigitria.

D’autres sources nous informent que cette image était peinte à l’encaustique sur une grande et lourde planche de bois et qu’il y a eu lieu de penser qu’il s’agissait d’une de ces imagines clipeatae, si appréciées à l’époque impériale, qui consistaient en une pièce de bois ronde portant la tête seule, peinte plus grande que nature. Il semble ajoute-t-elle qu’à Constantinople elle ait été «complétée» par des artistes locaux qui auraient inséré ce visage dans un tableau plus important comprenant aussi l’enfant Jésus.
Vénérée avec une intense dévotion par des foules venues même de Russie, d'Égypte ou de la Péninsule Ibérique, elle fut jusqu’en 1453 protagoniste de rites particuliers et couverte d’honneurs. A cette date les Turcs, ayant pris Constantinople, la brisèrent à coups de hache et la jetèrent dans les eaux du Bosphore. Heureusement diverses copies en avaient été faites.
L’une d’elles «la Vierge de la Passion» œuvre de l’artiste Grégoire est vénérée à Moscou et a été l’objet de miracles, mais la plus célèbre au monde est l’image connue sous le nom de «Notre Dame du Perpétuel Secours» aujourd’hui à l’égliseSaint Alphonse à Rome où elle est arrivée à la suite d’un nombre extraordinaire de prodiges, cause et conséquence de miracles exceptionnels que nous rapporte l’abbé Nicolas Pinaud dans le numéro 41 du «Sel de la Terre».
Selon des traditions, Saint Luc a peint à trois reprises la Vierge, ouvrant la voie aux icônes peintes. C’est à l’une de ces icônes, acquise en Palestine par la femme de Théodose II et rapportée à Constantinople, que remonterait le type, très populaire, de la «Vierge Hodigitria», Vierge qui indique la Voie (le Christ enfant sur le bras gauche, la main droite ramenée devant le buste, désignant le Christ).

Plusieurs icônes sont traditionnellement attribuées à Saint Luc. Entre autres, les icônes Russes de la Vierge de Vladimir, de Jérusalem, de Tikhvine, de Smolensk, ainsi que, en Pologne, la Vierge de Czestochowa. Les icônes russes de la Vierge correspondent à des compositions iconographiques différentes.
 
 
 
L'ICHTUS
En grec, la langue des évangiles, le mot poisson s'écrit s'écrit ΙΧΘΥΣ ou IXTHYΣ . La transcription en latin donne «ichtus». Chacune de ces lettres est la première de ces mots :
I de Iessous > Jésus
CH de CHristos > Christ
TH de THéou > Dieu
Y de hYios > Fils
S de Soter > Sauveur

On peut résumer cette formule par « Jésus Christ le sauveur et le fils de Dieu».
Le poisson, comme tout bon Chrétien, a toujours les yeux ouverts et est le seul animal dont la croissance ne s'arrête jamais, à l'image de la foi du Chrétien. D'autre part, le poisson était autrefois le symbole de l'eau du baptême.
Dans la culture juive biblique, l'eau évoque la bénédiction de Dieu, comme cette eau qui fait fleurir le désert, et calme notre soif. Le poisson est l'image même de la créature qui vit tout entièrement plongée dans l'eau, c'est ainsi une image du croyant qui vit tout entier plongé dans la bénédiction de Dieu.

Dans la culture grecque le dauphin (que l'on considérait comme un poisson) était l'image du sauveur puisqu'il arrivait que des dauphins sauvent des naufragés en les portant jusqu'à la rive.
L'ichtus est un symbole représentant un poisson formé de deux arcs. Les premiers chrétiens persécutés par les autorités romaines l'utilisaient comme code secret pour se reconnaître entre eux ; lors des rassemblements, les premiers chrétiens à arriver traçaient une courbe sur une roche, un arbre ou au sol, et les suivants traçaient une seconde coube, complétant l'ichtus et confirmant ainsi leur identité. À l'époque, les grecs utilisaient aussi un symbole similaire pour indiquer des funérailles, donc utiliser l'ichtus donnais une légitimité apparente aux rassemblements chrétiens.
 
 
 
IIème SIÈCLE
 
Dès les premiers siècles, les chrétiens représentaient graphiquement divers thèmes du mystère de notre salut. L'art des catacombes a un caractère symbolique ou «significatif» (Weidlé) décrivant l'expérience sacramentelle de l'Initiation chrétienne et de la Rédemption comme par exemple le Bon Pasteur, la colombe, le Poisson, la vigne, la lyre, l'ancre l'arche, le navire et surtout la croix.
 
LE CHRISME

Le chrisme est formé des lettres khi (X) et rhô (P) ; ces majuscules grecques sont les premières lettres du mot Christ ; les lettres alpha et omega signifient que le Christ est à l'origine de toute chose.
 
Au départ, le signe se Croix se faisait en traçant une petite croix sur le front avec un doigt, le pouce ou l'index de la main droite. Bien qu'il soit difficile de dire exactement quand le passage de la petite croix sur le front à la pratique moderne consistant à faire une croix plus grande partant du front à la poitrine et d'une épaule à l'autre
 
9 Et Moïse dit à Josué: «Choisis-nous des hommes, et va combattre Amalec ; demain je me tiendrai sur le sommet de la colline, le bâton de Dieu dans ma main»
10 Josué fit selon que lui avait dit Moïse, il combattit Amalec. Et Moïse, Aaron et Hur montèrent au sommet de la colline.
11 Lorsque Moïse tenait sa main levée, Israël était le plus fort, et lorsqu'il laissait tomber sa main, Amalec était le plus fort.
12 Comme les mains de Moïse étaient fatiguées, ils prirent une pierre, qu'ils placèrent sous lui, et il s'assit dessus ; et Aaron et Hur soutenaient ses mains, l'un d'un côté, l'autre de l'autre; ainsi ses mains restèrent fermes jusqu'au coucher du soleil.
13 Et Josué défit Amalec et son peuple à la pointe de l'épée.
14 Yahweh dit à Moïse: «Ecris cela en souvenir dans le livre, et déclare à Josué que j'effacerai la mémoire d'Amalec de dessous le ciel»
 
 
3 «Ne faites point de mal à la terre, ni à la mer, ni aux arbres, jusqu'à ce que nous ayons marqué du sceau, sur le front, les serviteurs de notre Dieu».
4 et on leur ordonna de ne point nuire à l'herbe de la terre, ni à aucune verdure, ni à aucun arbre, mais seulement aux hommes qui n'ont pas le sceau de Dieu sur leur front.
1 Je regardai encore et voici que l'Agneau se tenait sur la montagne de Sion, et avec lui cent quarante-quatre mille personnes, qui avaient son nom et le nom de son Père écrits sur le front.
 
 
 
 
TERTULLIEN (Quintus Septimus Florens Tertullianus), Père de l'Eglise(155/222-+)

«Au moment de sortir et dans nos déplacements, au début et à la fin de toutes nos activités, au moment de nous habiller et de nous chausser, au bain, à table, en allumant les lumières, quand nous nous couchons, quand nous nous reposons, à chacune de nos activités, nous nous marquons le front avec le signe de la Croix»
Les chrétiens sont appelés les «adorateurs de la croix» (Tertullien)
 
 

 
IIIème SIÈCLE
 
Le IIIème siècle marqua un tournant. Les catacombes et les sarcophages se couvrirent bientôt d'images. On y trouvait, notamment, la représentation du Bon Pasteur et celle de la Vierge à l'enfant. Désormais, les chrétiens acceptaient les images, du moment que celles-ci proposaient un enseignement catéchétique. Mais, ce type d'enseignement par les images ne faisait pas encore l'unanimité.
 
 
CONSTANTIN 1er
(Flauius Valerius Aurelius Constantinus) 272/337
Premier empereur romain à se convertir au Christianisme; marque la fin d'une ère de persécution des chrétiens et aide l'Eglise chrétienne à prendre son essor
Dès le triomphe du christianisme sous Constantin (280/337), se développe la coutume de représenter le Christ et les saints et de placer ces images dans les églises.
 
 
 
 
SAINT BASILE DE CÉSARÉE, Père et Docteur de l’Église (329/379)
Dans son panégyrique du martyr Barlaam, exhortait les peintres chrétiens à glorifier par leurs œuvres ce grand saint :
«Venez à mon aide, peintres fameux des exploits héroïques. Rehaussez par votre art l'image imparfaite de ce stratège ; faites briller avec les couleurs de la peinture l'athlète victorieux que j'ai représenté avec trop peu d'éclat ; je voudrais être vaincu par vous dans le tableau de la vaillance du martyr : je me réjouirais d'être aujourd'hui surpassé par votre talent.
Montrez-nous le lutteur brillamment en votre image ; montrez-nous les démons poussant des hurlements, car ils sont aujourd'hui, grâce à vous, abattus par les victoires des martyrs ; faites-leur voir encore cette main ardente et victorieuse. Et représentez aussi sur votre tableau Celui qui préside aux combats et donne la victoire, le Christ» (Oratio in S.Barlaam P.G. XXXI, col. 488-489).

Une autre parole de St. Basile eut une fortune particulière et devint l'un des arguments traditionnels les plus décisifs pour les défenseurs des images sacrées :«L'honneur rendu à l'image passe à celui que l'image représente» (De Spiritu Sancto, XVIII 45, P.G. 32, col. 149 C)
 
 
 
VIe SIÈCLE
 
 
Au VIe siècle, le culte des images est attesté par de nombreux monuments et témoignages d'écrivains ecclésiastiques.
 
 
LÉONCE, ÉVÊQUE DE NEAPOLIS A CHYPRE
«Je représente le Christ et sa passion dans les églises et les maisons et sur les places publiques, et sur les images, sur la toile, dans les celliers, sur les vêtements, en tout lieu, pour qu'en les voyant, nous nous souvenions... Car nous autres, les chrétiens, possédant des images du Christ, c'est le Christ que nous baisons intérieurement et ses martyrs... Celui qui craint Dieu honore par conséquent et vénère et adore comme Fils de Dieu le Christ notre Dieu, et la représentation de sa croix et les images de ses saints» (Cité au 2nd Concile de Nicée, P.G. XCVIII, col. 1600).
 
 
 
SAINT GRÉGOIRE LE GRAND, Pape et Docteur de l’Église (590/604)

Invitait Sérénus, évêque de Marseille, à remettre dans les églises les icônes qu'il avait fait enlever :

«Ce n'est pas sans raison que l'antiquité a permis de peindre dans les églises la vie des saints. En défendant d'adorer ces images, vous méritez l'éloge ; en les brisant, vous êtes dignes de blâme. Autre chose est d'adorer une image, autre chose d'apprendre par le moyen de l'image à qui doivent aller nos adorations. Or ce que l’Écriture est pour ceux qui savent lire, l'image l'est pour les illettrés...»

(SAINT GRÉGOIRE Epist. 1. 9 épist. IX P.L. LXXVII col. 949).

 
 
 
VIIe SIÈCLE :
 
 
Les abus
 
Souvent hélas, le culte des images se mêle de superstitions et d'abus qui expliqueront en partie la réaction iconoclaste :
 
 
SAINT ANASTASE LE SINAÏTE(?/700)

«Beaucoup pensent, que le baptême est suffisamment honoré par ceux qui entrent dans une église, baisant toutes les icônes, sans prêter attention à la liturgie et au service divin».
 
 
 

Le synode en Trullo en 691 et les icônes

 
 
Le concile in Trullo ou Quinisexte se réunit de 691 à 692 dans la prolongation des IIe et IIIe conciles œcuméniques de Constantinople, réunis en 553 puis en 680-681. Convoqué à l'initiative du seul l'empereur Justinien II, il ne rassemble que des évêques orientaux, et son but principal est la réforme des mœurs du clergé.
Le concile s'ouvre à l'automne 691 dans une salle à coupole du palais impérial, d'où le nom de in Trullo. Il rassemble 220 évêques, dans leur grande majorité (183) issus du patriarcat de Constantinople.
Le canon 82 du synode de Trullo semble indiquer que déjà à cette époque existaient des discussions sur le culte des icônes. Le texte du document se réfère à l'image de Christ, qui implique, selon les Pères du concile, une confession de foi dans le caractère historique du mystère de l'incarnation.
Le concile in Trullo déclare les images vénérables, mais prescrit de ne plus représenter Jésus-Christ sous la forme d'un agneau : « ...Nous décrétons de représenter désormais sur les images le Christ notre Dieu dans sa figure humaine (et non plus sous la figure d'un agneau) afin de considérer par cette représentation la hauteur de l'humiliation du Verbe de Dieu et de se rappeler sa vie dans la chair, sa passion, sa mort salvatrice et la Rédemption de tout l'univers qui en est résultée» (Canon 82).
 
 
 
VIIIème SIÈCLE
 
 
LA PREMIÈRE PÉRIODE ICONOCLASTE (723-780)
 
 
«Les courants d'opinion hostiles aux images auxquels le caractère purement spirituel du christianisme paraissait incompatible avec leur culte étaient surtout sensibles dans les régions orientales de l'empire où s'étaient maintenus des restes importants de monophysites... Mais il fallut le contact du monde arabe pour allumer l'incendie iconoclaste... Les Arabes qui sillonnaient l'Asie Mineure depuis des dizaines d'années n'avaient pas seulement apporté le glaive à Byzance, mais aussi leur culture et, avec elle, l'horreur propre à l'Islam pour la représentation du visage humain. Voilà comment la querelle des images naquit dans les provinces orientales de l'Empire d'un croisement singulier entre une foi chrétienne avide de pure spiritualité et les doctrines sectaires iconophobes, les conceptions des vieilles hérésies christologiques et, enfin, les influences de religions non-chrétiennes, Judaïsme et en particulier Islam. Après la victoire sur la ruée guerrière de l'Orient, c'est un engagement avec les infiltrations de la culture orientale qui commence sous la forme de la querelle des images»
(G. Ostrogorsky. Histoire de l’État byzantin, Paris 1956, pp.189-190).
 
 
 
Le mouvement iconoclaste part d'Asie Mineure
 
 
 
LE CALIFE YEZID (?/724)

Sarnta-Pechys, juif de Laodicée en Phénicie, persuada en haine des chrétiens, le calife Yézid, qu'en faisant effacer toutes les peintures qui étaient dans les églises des chrétiens, soit sur des planches de bois, soit en mosaïque sur les murailles, soit sur les vases sacrés et les ornements des autels, son règne serait de longue durée. le calife Yézid, ajoutant foi à cette promesse , publie en 723 un édit ordonnant de détruire toutes les images «soit dans les temples, soit dans les églises, soit dans les maisons». La campagne sauvage de destruction se propage rapidement parmi les évêchés des provinces orientales et atteint la cour impériale de Byzance.
 
 
Trois ans après :
 
 
L'EMPEREUR LÉON III L'ISAURIEN (675/741)
L'empereur Léon l'Isaurien, frappé de certains événements extraordinaires arrivés sur mer, et les prenant pour des marques de la colère de Dieu irrité, à ce qu'il pensait, de l'honneur que l'on rendait aux images de Jésus-Christ et des saints (car il regardait ce culte comme une idolâtrie, et il avait appris des Musulmans à penser ainsi), fit assembler le peuple, et dit hautement que faire des images était un acte d'idolâtrie, et qu'à plus forte raison on ne devait pas les adorer. Il n'en dit pas davantage alors ; mais au mois de janvier de l'an 730, il fit un décret contre les images, et en 726, voulant en commencer l'exécution par l'image de Jésus-Christ qui était placée dans le vestibule du grand palais, il la fit ôter, jeter au feu, et mit à la place une simple croix, avec une inscription qui marquait qu'on en avait ôté l'image
 
 
 
 
SAINT GRÉGOIRE III DE ROME (?/741)
En 731, Grégoire III préside un Concile au Vatican, 193 évêques y participent. Ils condamnent l'attitude de l'empereur à l'égard des icônes et des images qu'il ordonne de détruire. L'une des plus importantes résolutions du Concile consiste à excommunier ceux qui défigurent l'icône du Christ, de la Vierge Marie, des Apôtres et des saints.
(Hefele-Leclerc op. cit p. 677)
 
Saint Jean Damascène, moine de Saint Sabbas en Palestine, écrit ses Traités à la défense des saintes images dans lesquels il fournit aux défenseurs de la foi une base théologique qui sera reprise par les théologiens orthodoxes après lui. Il y déclare qu'il n'appartient pas à l'empereur de trancher la question de la légitimité des images : «c'est l'affaire des conciles et non des empereurs» (Saint Jean Damascène, Traité 1 à la Défense des saintes images. P.G. XCIV, col 1281).
 
«Il n'appartient pas aux empereurs de légiférer dans l’Église ; l'affaire des rois, c'est le bien-être politique, tandis que l'organisation de l’Église est l'œuvre des pasteurs et des docteurs»
(SAINT JEAN DAMASCENE, Traité 2 à la défense... par.12, P.G. XCIV, col. 1296).
 

 
 
SAINT JEAN DAMASCÈNE,Père et Docteur de l’Église (650/750)
«Je me représente Dieu, l’invisible, non pas comme invisible, mais en tant qu’il nous est devenu visible par la participation à la chair et au sang»
De sacris imaginibus 1,4, PG 94, 1236 C
«Je me prosterne (proskyneo) devant l’image du Christ, Verbe Incarné, de notre Dame, Theotokos et Mère du Fils de Dieu, et de tous les saints qui sont amis de Dieu»
De sacris imaginibus 1,21, PG 94,1252 D
 
 
 
 
SAINT ANDRÉ DE CRÊTE (660-740), moine et évêque
André de Crète raconte ces légendes :
«Le premier exemple est l'icône de notre Seigneur Jésus Christ, envoyée au roi Agbar. Cette image représente sur toile de chanvre les traits de Sa forme corporelle et elle n'était pas différente des images peintes en couleurs».
SAINT ANDRÉ DE CRÊTE«De sacrarum imaginum veneratione, PG97, 1301-1304»
 
 
 
«Un second exemple est l'image, non peinte de main d'homme, acheirographon c'est-à-dire acheiropoiète, de celui qui a été engendré sans semence. Cette icône se trouve à Lidda (Palestine), une ville appelée aussi Diospolis. L'icône est peinte de façon très claire sur une surface, et montre la Mère de Dieu, sur trois coudes de hauteur. Elle est vénérée depuis le temps des apôtres dans la partie occidentale du temple édifiés par eux. (...) On raconte aussi que ce temple fut édifié quand la Mère de Dieu était encore en vie. En montant au mont Sion, où elle habitait, les apôtres lui dirent: "Où tu étais, Notre Dame, quand nous avons édifié une église en ton honneur à Lidda"?. Marie leur répondit : "J'étais aussi avec vous et j'y suis encore ". Quand ils revinrent à Lidda et entrèrent dans le temple, ils trouvèrent son image complètement peinte, comme elle l'avait dit. Ceci est une ancienne tradition locale attestée depuis le début ; et aujourd'hui le phénomène existe encore».
SAINT ANDRÉ DE CRÊTE «De sacrarum imaginum veneratione, PG97, 1301-1304»
 
 
 
«Troisième exemple : tous témoignent que saint Luc, apôtre et évangéliste peignit de ses propres mains le Christ incarné et sa Mère immaculée et que ces icônes sont conservées à Rome avec un grand honneur».
SAINT ANDRÉ DE CRÊTE «De sacrarum imaginum veneratione, PG97, 1301-1304»
Il est probable que cette légende soit née quelque temps après la conversion du roi Abgar IX (179-214), et qu'elle ait été acceptée comme authentique en Orient, mais non en Occident. Nous devons reconnaître de toute façon qu'elle a aussi eu des défenseurs modernes parmi les spécialistes aussi bien catholiques que protestants :
A.LIPSIUS, Die edessenische Abgarsage kritisch untersucht, Braunschweig 1880 ;
L. J. TIXERONT, Les origines de l'église d'Edesse et la légende d'Abgar, Paris 1888;
E. von DOBSCHUTZ, Der Briefwechsel zwischen Abgar und Jesus, in Zeitschrift fur wissenschaftliche Theologie 43 (1900) pp. 422-486.
 
 
 
 
SAINT GERMAIN DE CONSTANTINOPLE (635/733)
«Qui, en contemplant tes icônes ne se sent pas immédiatement rempli de joie ?»
In Dedicationem, PG 98,381 B
«Les colorations matérielles de tes icônes, o Mère de Dieu, font resplendir la distribution que tu nous fais de tes biens.»
Epist. Ad Joannem de Sinada, PG 98, 160.
Saint Germain explique que le culte vise à la personne même et ne s’arrête pas à l’image peinte, et ce culte ne doit pas se confondre avec le culte qui est dû seulement à Dieu.
Epist. Ad Joannem de Sinada, PG 98, 160.
 
 
 

Le 2° concile de Nicée de 787 et le culte des icônes

 
 
Le second Concile de Nicée se déroula en l'an 787, et confirma la légitimité du culte des images sacrées :
«Nous définissons - déclarèrent les Pères de ces assises conciliaires - avec la plus grande rigueur et le plus grand soin que, à l'image de la représentation de la Croix précieuse et vivifiante, les images saintes et vénérées, qu'elles soient peintes, représentées sur mosaïque, ou sur tout autre matériau adéquat, doivent être exposées dans les saintes églises de Dieu, sur les objets sacrés, sur les ornements sacerdotaux, sur les murs et sur les tables, dans les maisons et dans les rues, qu'il s'agisse de l'image de Notre Seigneur Dieu et de Notre Sauveur Jésus-Christ, de celle de Notre Dame immaculée la Sainte Mère de Dieu ; des saints anges, ou encore de tous les saints et justes»
(2° Concile de Nicée, DS 600)
Le deuxième Concile de Nicée ne se limite pas à affirmer la légitimité des images, mais s'efforce d'en illustrer l'utilité pour la piété chrétienne :
«En effet, plus ces images sont contemplées fréquemment, plus ceux qui les contemplent sont portés au souvenir et au désir des modèles d'origine et à leur rendre, en les embrassant, respect et vénération»
(2° Concile de Nicée, DS, 601)
 
 
 
LA DEUXIÈME PÉRIODE ICONOCLASTE (813/843)
 
 
IXe SIÈCLE
 
 
Une lettre adressée en 824 par l'empereur Michel le Bègue à Louis le Débonnaire fait état de nombreux abus dans la piété populaire remontant à une époque plus ancienne :
 
 
 
MICHEL II L'AMORIEN Psellos (le Bègue), empereur (770/829)
«...Ils choisissent les images de saints pour servir de parrains à leurs enfants... Quelques prêtres ont pris l'habitude de racler la couleur des images, mêlant cette poussière aux hosties et au vin et distribuent le mélange aux fidèles après la messe. D'autres placent le corps du Seigneur dans les mains des images où ceux qui communient viennent le recevoir»
(Mansi, Conc. ampliss coll., t. XIV, p. 240).
 
 
 
 
SAINT THÉODORE LE STUDITE,
Moine Byzantin 759/826
Le moine imitera la douceur, la patience et les vertus du Christ ; il recevra les épreuves comme participation à sa passion. 
Ainsi le moine devient-il image de celui qu’il imite.
La confession de foi en faveur des icônes est capitale dans sa vie. C’était sa béatitude. Beaucoup sont morts pour les avoir défendues. Vouloir les supprimer serait nier l’incarnation du Christ.


«R.P. Julien Leroy o.s.b., Théologie de la Vie mystique, XX Saint Théodore Studite, Aubier 1961»

«Ce qui à toi te semble inconvenant et méprisable, à Dieu a semblé convenable et noble. Splendeur du mystère !.. Si la seule contemplation de l'esprit avait été suffisante, il se serait contenté de venir parmi nous de cette manière. À quel profit alors cette apparence et cette dissimulation, s'il ne voulait pas revêtir réellement notre corps?» Antirrheticus I, PG99, 336-337
«Et Dieu parut dans la chair pour être peint selon la chair, sans aucun doute il aime être contemplé dans la matière, lui qui a été vu dans la matière... O prodige ! Il se rend présent d'une certain façon lorsqu'il est peint» Antirrheticus III, PG99,414
 
 
 
XIe SIÈCLE
 
 
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/c/c1/Henry1.jpg/180px-Henry1.jpg
HENRY 1er D'ANGLETERRE (1066/1135)
 
 
Le Livre de Prière du roi Henry recommande de «marquer de la sainte croix les quatre cotés du corps».
 
 
 
XVIe SIÈCLE
 
 
SAINT JEAN DE LA CROIX (1542/1591)
2. Mais qu'on le remarque bien, ce que nous enseignons ici n'a rien à voir avec la doctrine de ces hommes pervers qui, sous l'influence de l'orgueil et l'envie de Satan, s'efforcent de soustraire aux regards des fidèles les images de Dieu et des saints, dont l'usage est nécessaire, dont la vénération est sainte. Notre doctrine est toute différente. Nous ne conseillons pas comme eux d'écarter les images et de supprimer l'honneur qui leur est dû ; nous montrons seulement quelle distance il y a de l'image à Dieu, et nous enseignons à passer de la peinture à l'objet spirituel qu''elle représente, en ne s'y arrêtant que précisément ce qu'il faut pour s'aider à passer au-delà.
Un moyen est utile et nécessaire lorsqu'il nous conduit à notre fin ; les images nous sont avantageuses quand elles nous rappellent le souvenir de Dieu et des saints. Si cependant on s'arrête à ce moyen plus qu'il en convient, il devient obstacle, tout autant qu'un objet profane. D'ailleurs, ce que j'ai ici en vue, ce sont les images et les visions surnaturelles qui sot sujettes à tant d'erreurs et de dangers.
Quant à l'estime et la vénération des images que l’Église catholique nous propose, elles n'offrent aucun péril, puisque l'estime va tout entière à ce qu'elles représentent. Leur souvenir en peut manquer d'être profitable quand on en les conserve que pour l'amour de ce qu'elles nous rappellent. Tant qu'on en s'y arrêtera que pour ce motif, elles aideront toujours à l'union avec Dieu. Mais que l'âme reste libre pour voler de la peinture au Dieu vivant, quand Dieu lui en fera la grâce, dans l'oubli de tout le créé et de tout ce qui tient à la créature.
MONTEE DU CARMEL LIVRE 3 Chapitre 15
 
 
 
XIXe SIÈCLE
 
 
SAINT JEAN MARIE VIANNEY CURE D'ARS (1786/1859)
 
 
Le culte que nous rendons à Dieu est bien différent de celui que nous rendons aux saints ; c'est un culte d'adoration, de dépendance ; nous honorons le bon Dieu par la foi (détail...), par l'espérance (détail) et par la charité (histoires édifiantes, p.170).
Nous honorons Dieu par un profond abaissement de notre âme devant sa majesté suprême, comme étant notre créateur et notre fin dernière ; mais le culte que nous rendons aux saints, est un sentiment de respect et de vénération pour les grâces que le bon Dieu leur a faites, pour les vertus qu'ils ont pratiquées, et pour la gloire dont Dieu les a couronnés dans le ciel. Nous nous recommandons à leurs prières, parce que Dieu leur a donné un grand pouvoir auprès de lui. Lorsque nous honorons les saints, nous ne faisons qu'adorer Jésus-Christ, c'est-à-dire que nous remercions le bon Dieu des grâces qu'il leur a faites pendant leur vie, et qu'il leur fait pendant toute l'éternité ; nous les reconnaissons pour les amis de Dieu et pour nos protecteurs. Nous pouvons dire que c'est pour les saints que Dieu a fait tout ce qu'il a fait. C'est pour eux que Dieu a créé le monde, qu'il le gouverne et le conserve, c'est pour eux qu'il a sacrifié sa vie en mourant sur la croix, c'est pour eux qu'il a opéré tant de miracles, c'est pour eux qu'il a établi cette belle religion, par laquelle il nous prodigue tant de grâces.

3 MAI INVENTION DE LA SAINTE CROIX SUR LA CROIX

«Prenons la résolution de porter un grand respect à toutes les croix qui sont bénites, et qui nous représentent en abrégé tout ce que notre Dieu a souffert pour nous. Rappelons-nous que de la croix découlent toutes les grâces qui nous sont accordées, et que, par conséquent, une croix bénite est une source de bénédictions ; que nous devons faire souvent sur nous le signe de la croix, et toujours avec un grand respect ; et enfin, que jamais nos maisons ne restent dépourvues de ce symbole salutaire. Inspirez à vos enfants, M.F., le plus grand respect pour la croix et, sur vous-mêmes, ayez toujours une croix bénite, elle vous gardera du démon, du feu du ciel et de tout danger. Ah ! M.F., que cette croix donne de forces à ceux qui ont la, foi !... Qu'à la vue de cet instrument de salut les souffrances sont peu de choses !... O belle et précieuse Croix ! que d'heureux vous faites, même en ce monde, et que de saints pour l'autre !... Ainsi soit-il»
 
 
 
 
 
 
Les images sont des moyens efficaces d'alimenter la vie de foi
«Avec cette dernière affirmation, les Pères conciliaires, sans entrer dans des déterminations particulières, entendaient réaffirmer la validité de certaines prières comme le Rosaire et l'Angelus, chères à la tradition du peuple chrétien, et fréquemment encouragées par les Souverains Pontifes comme moyens efficaces d'alimenter leur vie de foi et leur dévotion envers la Vierge. Le texte conciliaire poursuit en demandant aux croyants de «conserver religieusement toutes les règles portées dans le passé au sujet du culte des images du Christ, de la Bienheureuse Vierge et des saints» (LG, n. 67).
Rendre concrète et presque visible la tendresse maternelle de la Vierge
«Les images, les icônes et les statues de la Madone, présentes dans les maisons, dans les lieux publics et dans d'innombrables églises et chapelles aident les fidèles à invoquer sa présence constante et son patronat miséricordieux dans les diverses circonstances de la vie. En rendant concrète et presque visible la tendresse maternelle de la Vierge, elles invitent à se tourner vers Elle, à la prier avec confiance et à l'imiter dans l'accueil généreux de la volonté divine. Aucune des images connues ne reproduit le visage véritable de Marie, comme le reconnaissait déjà saint Augustin (De Trinitate, 8, 7) ; toutefois, elles nous aident à établir des relations plus profondes avec elle».
Il faut encourager la coutume d'exposer les images de Marie dans les lieux de culte
«C'est pourquoi il faut encourager la coutume d'exposer les images de Marie dans les lieux de culte et dans les autres édifices afin de ressentir son aide dans les difficultés et son rappel à une vie toujours plus sainte et fidèle à Dieu. Pour promouvoir l'utilisation correcte des effigies sacrées, le Concile de Nicée rappelle que « l'honneur rendu à l'image, appartient en réalité à celui qui y est représenté ; et celui qui vénère l'image, vénère la réalité qui y est représentée » (DS, 601). Ainsi, en adorant dans l'image du Christ la Personne du Verbe incarné les fidèles accomplissent un acte authentique de culte, qui n'a rien en commun avec l'idolâtrie. De même, en vénérant les représentations de Marie, le croyant accomplit un acte destiné en définitive à honorer la personne de la Mère de Jésus».