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11/10/2009

III - LA GRANDE TRIBULATION



IENHEUREUSE

ANNE-CATHERINE EMMERICH

(1774/1824)

 

 

LIRE LES QUATRES PAGES ANNE-CATERINE EMMERICH

 

 

 

III - LA GRANDE TRIBULATION

 

LA SCISSION DE L'EGLISE

 

«J'ai eu encore une vision sur la grande tribulation, soit chez nous, soit dans des pays éloignés. Il me semblait voir qu'on exigeait du clergé, une concession qu'il ne pouvait pas faire. J'ai vu beaucoup de vieux prêtres et quelques vieux franciscains qui toutefois ne portaient pas l'habit de leur ordre et notamment un eccesiastique très agé, pleurer bien amèrement». (12 avril 1820)

 

«J'en vis d'autres, parmi lesquels tous des tièdes, se prêter volontiers à ce qu'on demandait d'eux.

Je vis les vieux, qui étaient restés fdèles
(et que s'ils demeuraient fidèles à leur foi, c'est que les autres la blessaient, et que donc, ils étaient entachés d'heresie) se soumettre à la défense avec une grande affliction et fermer leurs églises. Je vis beaucoup d'autres gens pieux, paysans et bourgeois, s'attacher à eux : c'était comme si l'on se divisait en deux partis, un bon et un mauvais».

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LE ROSAIRE, ARME DU COMBAT ESCHATOLOGIQUE

 

«Comme les propagateurs des lumières portaient une haine toute spéciale à la dévotion du rosaire, l'importance de cette dévotion me fut montrée dans une vision d'un sens très profond».

 

Après cela (la vision des propagateurs des lumières, ennemis du rosaire), Anne-Catherine fit la description du Rosaire ; mais il fut impossible au Pélerin de reproduire ses paroles, elle-même, à l'état de veille. D'Espagne, Anne-Catherine est transportée en Irlande.......ne pouvant bien exprimer ce qu'elle avait vu.

 

 

 

 

....«Les divers AVE MARIA étaient des étoiles formées de certaines pierres précieuses sur lesquelles les Patriarches et les ancêtres de Marie étaient figurés dans des scènes qui se rapportaient à la préparation de l'Incarnation et de la Rédemption. Ainsi, ce rosaire embrassait le ciel et la terre, Dieu, la nature, l'histoire, restauration de toute chose et de l'homme par le Rédempteur qui est né de Marie ; et chaque figure, chaque matière, chaque couleur, suivant sa signification essentielle, était employée à l'accomplissement de cette oeuvre d'art divine».

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LA TRANSLATION DE L'EGLISE

 

«J'arrivai chez saint Pierre et saint Paul (Rome) et je vis un monde ténébreux plein de détresse, de confusion et de corruption.

Je vis le saint Père dans une grande tribulation et une grande angoisse touchant l'Eglise.

Je vis l'Eglise de saint Pierre qu'un petit homme portait sur ses épaules.

Il avait quelque chose de juif dans les traits du visage. La chose semblait très dangereuse. Marie se tenait debout sur l'Eglise du côté du Nord et étendait son manteau pour la protéger.

Le petit homme paraissait succomber. Il paraissait être encore laïque et je le connaissais.


Les douze apotres que je vois toujours comme de nouveaux apotres devaient l'aider à porter son fardeau : mais ils venaient un peu trop lentement. Il paraissait au moment de tomber sous le faix, alors enfin, ils arrivèrent tous, se mirent dessous et plusieurs anges leur vinrent en aide. C'était seulement le pavé
(les fondations) et la partie postérieure de l'Eglise (le choeur et l'autel), tout le reste avait été démoli par la secte et par les serviteurs de l'Eglise eux-memes.

Ils portèrent l'Eglise dans un autre endroit
(que le Vatican ?) et il me sembla que plusieurs palais tombaient devant eux comme des champs d'épis qu'on moissonne».

 

Il nous est ici montré ce petit homme laïque, nouveau saint françois, porteur de l'Eglise.

 

Eh quoi ! Jésus-Christ confierait-il la charge officielle de son Eglise à des laïques ? La chose, on le sait, est en soi impossible !

Par contre, ne peut-on craindre une époque où l'Eglise -à tout le moins ce qui parait être l'Eglise et en revendique le titre- ne vienne à tomber entre les mains de l'ennemi ? N'est-ce pas là d'ailleurs ce que nous donnent à redouter ces sombres prophéties ? Alors ? Il n'y aurait plus d'Eglise ? Non, plus d'Eglise visible mais....

 

«Quand même il ne resterait qu'un seul chrétien catholique, l'Eglise pourrait triompher de nouveau».

 

Il se pourrait aussi que dans ce pressentiment d'une église des ténèbres, laquelle aurait supplanté la véritable église, ou bien même se serait implantée en son lieu, un Pape -ou plutôt, en la conjoncture, un anti-Pape- ait été installé.....

 

«Lorsque je vis l'Eglise de saint Pierre dans son état de ruine et comment tant d'ecclesiastiques travaillaient, eux aussi, à l'oeuvre de destruction, sans qu'aucun d'eux voulut le faire ouvertement devant un autre, j'en ressentis une telle affliction que je criai vers Jésus de toutes mes forces, implorant sa miséricorde.

Alors je vis devant moi mon époux céleste sous la forme d'un jeune homme et il me parla longtemps. Il dit, entre autres choses, que cette translation de l'Eglise d'un lieu à un autre signifiait qu'elle paraitrait en complète décadence, mais qu'elle reposait sur ces porteurs et qu'elle se reléverait avec leur aide. Quand même il ne resterait qu'un seul chrétien catholique, l'Eglise pourrait triompher de nouveau, car elle n'a pas son fondement dans l'intelligence et les conseils des hommes.

Il me montra alors comme quoi il n'avait jamais manqué de personnes priant et souffrant pour l'Eglise. Il me fit voir tout ce que lui-même avait souffert pour elle, quelle vertu il avait donné aux mérites et aux travaux des martyrs et comment il endurerait de nouveau toutes les souffrances inimaginables s'il lui était possible de souffrir encore.

Il me montra aussi dans des tableaux innombrables la déplorable conduite des chrétiens et des ecclésiastiques, dans des sphères de plus en plus vastes s'étendant à travers le monde entier et où mon pays était compris, puis il m'exhorta à persévérer dans la prière et la souffrance.

C'était un tableau immense et indiciblement triste qu'il est impossible de décrire. Il me fut aussi montré qu'il n'y a presque plus de chrétiens dans l'ancien sens du mot, de même que tous les juifs qui existent encore aujourd'hui sont de purs pharisiens, seulement encore plus endurcis que les anciens : il n'y a que le peuple de Judith en Afrique qui ressemble aux Juifs d'autrefois.

Cette vision m'a remplie de tristesse».

 

Quelle est donc la forme moderne du mystère d'iniquité reçu avec tant de complaisance par certains dans l'Eglise ?....Et l'on en viendra -et l'on en est déjà venu- à pratiquer une religion où Dieu, vague, philosophique, impersonnel, est rejeté dans l'abstraction, tandis que le Christ est rapetissé à la suprême grandeur que puisse atteindre l'homme ! Que le nombre est donc grand de ces égarés qui prétendent unir ce que le Christ a formellement séparé...

Le chrétien authentique regarde en haut, là où il veut atteindre le dépassement de ce monde. Le chrétien abusé regarde au loin, à l'horizon, là où se dressera la cité harmonieuse ; là déjà dans le Nord, où s'élabore le nouveau monde universel, juste et pacifique. Et qu'importe la nécessité de bouleverser le monde pour refaire le monde !

Oui, en vérité, là-bas, dans le Nord, quelque chose s'est levé, et qui grandit, et qui emplit le ciel , un orage immense, et qui va gonfler la mer, saisir et rouler dans ses tourbillons la barque de Pierre.

Et pendant ce temps, Dieu feindra de dormir.....

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L'ORAGE

 

 

 

 

«Je vis un grand orage venir du Nord. Il s'avançait en demi-cercle vers la ville à la haute tour (Vienne) et il s'étendit aussi vers le couchant. Je vis au loin des combats et des raies de sang dans le ciel au-dessus de plusieurs endroits, et je vis approcher des malheurs et des misères infinies pour l'Eglise.

J'ai vu sur cette ville
(Rome) de terribles menaces venant du Nord".

 

Le malheur est-il toujours appelé venir du Nord ! Quelle est donc cette fatalité qui fait venir du Nord le malheur ?

 

«Je vis le sacrifice d'Isaac sur le mont Calvaire. Le derrière de l'autel était tourné au Nord : les patriarches plaçaient toujours ainsi l'autel parce que le mal était venu du Nord.

O ville, ô ville (Rome) De quoi es-tu menacée ? L'orage est proche. Prends ben garde ! Mais j'espère que tu resteras inébranlable.

Je vis Rome dans un état si déplorable que la moindre étincelle pouvait mettre le feu partout. Je vis la Sicile sombre, effrayante et quittée par tous ceux qui pouvaient s'enfuir».

 

Un jour, étant en extase, elle s'écria à haute voix et gémissant :


«Je vois l'Eglise complètement isolée et comme tout fait délaissée. Il semble que tout le monde s'enfuit. Tout est en lutte autour d'elle. Partout je vois de grandes misères, la haine, la trahison et le ressentiment, le trouble, l'abandon et un aveuglement complet».

 

...On s'était dans l'Eglise fabriqué un Christ à sa convenance, on l'avait revêtu de ses utopies, en sorte qu'il ne lui restait d'autre grandeur que l'exacerbation de l'orgueil de l'homme. Et l'on voit là, soudain, au plus fort du désastre, que ce Dieu ne peut rien. Car ceui-là n'est plus le Christ....

 

«Je vois d'un point central et ténébreux (et situé semble-t-il, à Rome même) partir des messagers pour porter quelque chose en plusieurs lieux : cela sort de leur bouche comme une vapeur noire qui tombe sur la poitrine des auditeurs et allume en eux la haine et la rage».


Le contenu global de la vision prophétique nous parait faire état d'une double crise : d'une part une invasion étrangère venant du Nord ; d'autre part une confusion sans exemple dans le sein de l'Eglise.

Or, si les deux choses n'étaient liées, comment concevoir cette rage dont sont saisis les responsables de la ténébreuse Eglise?.......Toutefois, comme l'autorité légitime, le Pape ne peut faillir, il s'ensuit qu'il n'y a plus de Pape ou que ce dernier a été mis dans l'impossibilité d'exercer son magistère.

Mais l'Eglise demeure, fût-ce au plus profond des catacombes : l'Eglise des opprimés.

 

«Je prie ardemment pour les opprimés. Sur des lieux où prient quelques personnes, je vois descendre la lumière, sur d'autres d'épaisses ténèbres. La situation est terrible. Combien j'ai prié».

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VIENNE

 

«J'ai eu la vision d'une grande église avec une tour très haute et très artistement travaillée, située dans une grande vile, près d'un large fleuve. Le patron de l'église était saint Etienne et je vis près de lui un autre saint qui fut martyrisé après lui.

Auprès de cette église, je vis beaucoup de gens de distinction,
parmi lesquels plusieurs étrangers, avec des tabliers et des truelles. Ils semblaient envoyés là pour démolir cette église qui était couverte en ardoise et sa belle tour. Toute sorte de gens du pays se réunissaient à eux : il y avait là jusqu'à des prêtres et des religieux».

 

Il n'est trop clair qu'il s'agit là des attaques menées par la Franc-Maçonnerie dont le but inlassablement poursuivi a toujours été la destruction de l'Eglise....

 

«Je vis ensuite cinq figures d'hommes entrer dans cette église (la cathédrale de Vienne), trois qui semblaient prêtres étaient revêtus d'ornements sacerdotaux pesants et antiques ; les deux autres étaient des ecclesiastiques tout jeunes qui paraissaient appelés aux saints ordres. Il me sembla aussi que ceux-ci reçurent la sainte communion et qu'ils étaient destinés à réveiller la vie dans les âmes.

Tout à coup, une flamme partit de la tour, se répandit sur le toit et il semblait que tout dût être consumé. Je pensai alors au large fleuve qui longeait l'un des côtés de la ville, me demandant si on ne pourrait pas avec son eau éteindre le feu. Mais les flammes blessèrent beaucoup de ceux qui avaient mis la main au travail de démolition : elles les chassèrent et l'Eglise resta debout. Cependant je vis qu'elle ne serait ainsi sauvée qu'après le grand orage qui approchait.

Cet incendie dont l'aspect était effrayant, indiquait en premier lieu un grand danger, en second lieu une nouvelle splendeur de l'Eglise après la tempête. Dans ce pays, ils ont déjà commencé à ruiner l'Eglise au moyen des écoles qu'ils livrent à l'incrédulité.

Je vis un grand orage venir du Nord. Il avançait en demi cercle vers la ville à la haute tour et il s'étendit aussi vers le couchant (l'Italie et la France ?). Je vis au loin des combats et des raies de sang dans le ciel au-dessus de plusieurs endroits, et je vis approcher des malheurs et des misères infinies pour l'Eglise».


Ce paroxysme atteint, Anne-Catherine parait revenir en arrière afin d'en souligner les causes :

 

«Les protestants se mirent partout à attaquer l'Eglise».

 

Les monarchies catholiques définitivement abolies (la dernière ayant été celle d'Espagne dont la chute allait marquer le départ de la seconde phase de la guerre et révolution universelle) les royaumes protestant furent, eux, épargnés, dans la mesure où ils étaientles complices -ou les otages- des Loges........Mais il est une autre manière subtile et combien pernicieuse d'amoindrir l'Eglise : c'est de la séduire en infusant en son sein l'esprit de la Réforme. N'est-ce pas justement ce que nous voyons depuis quelques années ? N'est-ce pas le naturalisme, l'humanisme, le moralisme protestant qui se sont substitués à la pure et surnaturelle doctrine de la foi catholique ?

 

«Mais les serviteurs de l'Eglise sont si lâches ! Ils ne font pas usage de la force qu'ils possèdent dans le sacerdoce. Je ne pus m'empêcher de pleurer amèrement à cette vue».

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PARIS

 

«Dans un endroit, il me sembla qu'on minait en-dessous une grande ville où le mal était à son comble. Il y avait plusieurs diables occupés à ce travail. Ils étaient déjà très avancés et je croyais qu'avec tant et de si pesants édifices elle allait bientôt s'effondrer. J'ai souvent eu, à propos de Paris, l'impression qu'il devait être ainsi englouti : je vois tant de cavernes au-dessous, mais qui ne ressemblent pas aux grottes souterraines de Rome avec les sculptures dont elles sont ornées».

 

Ici, semble-t-il, se juxtaposent visions symboliques et tableaux réels : les menées souterraines des ennemis de la France traditionnelle et la vue du sol de Paris creusé de galeries ou tout entier sillonné de tunnels du métro.


La chose est suffisamment étrange, en 1820, pour qu'une fille de ce temps là n'en fut pas frappée.

 

«Elle vit une affreuse corruption, de grandes misères et des abominations horribles dans la capitale (de la France). Il lui sembla qu'elle était près de s'engloutir : elle eut l'impression qu'il n'y resterait pas pierre sur pierre».

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LA CRISE UNIVERSELLE

 

«Quand j'arrive dans un pays, je vois le plus souvent dans sa capitale, comme dans un point central, l'état général de ce pays sous forme de nuit, de brouillard, de froid ; je vois aussi de très près les sièges principaux de la perdition, je comprends tout et je vois en tableaux où sont les plus grands dangers. De ces foyers de corruption, je vois des écoulements et des bourbiers se répandre à travers le pays comme des canaux empoisonnés et je vois au milieu de tout cela les gens pieux en prière, les églises où repose le saint sacrement, les corps innombrables des saints et des bienheureux, toutes les oeuvres de vertu, d'humilité, de foi, exercer une action qui soulage, qui apaise, qui arrête le mal, qui aide où il le faut. Ensuite j'ai des visions où des méchants comme des bons passent devant mes yeux.

Je vois planer sur certains lieux et certaines villes, des apparitions effrayantes qui les menacent de grands dangers ou même d'une destruction totale. Je vois tel lieu s'enfoncer en quelque sorte dans la nuit : dans un autre, je vois le sang couler à flots dans des batailles livrées en l'air, dans les nuages.

Et ces dangers, ces chatiments, je ne les vois pas comme des choses isolées, mais je les vois comme des conséquences de ce qui se passe dans d'autres contrées où le péché éclate en violences et en combats acharnés et je vois le péché devenir la verge qui frappe les coupables
».


Une nuit (Anne-Catherine «voyageait» surtout la nuit) elle fut transportée par toute la terre.

 

«Je traversai la vigne (le diocèse) de saint Ludger (Munster) où je trouvai toutes choses en souffrance comme auparavant et je passai par la vigne de saint Liboire (Paderborn) où j'ai travaillé en dernier lieu et que je trouvai en voie d'amélioration».


Il s'agit de travaux mystiques accomplis dans la mystérieuse économie de la Communion des Saints, l'extatique compensant par le mérite de ses souffrances consenties, les dommages causés dans l'Eglise par le péché de ses membres.

 

«Je passai par le lieu (Prague) où reposent saint Jean Népomucène, saint Wenceslas, sainte Ludmile et d'autres saints. Il y avait beaucoup de saints, mais parmi les vivants peu de prêtres pieux et il me sembla que les personnses bonnes et pieuses se tenaient cachées ordinairement.

J'allai toujours vers le midi
(après être montée au nord-est) et je passai devant la grande ville (Vienne) que domine une haute tour et autour de laquelle il y a beaucoup d'avenues et de faubourgs. Je laissai cette ville à gauche et je traversai une région de hautes montagnes (les Alpes autrichiennes) où il y avait encore ça et là, beaucoup de gens pieux, spécialement parmi ceux qui vivaient dispersés : puis, allant toujours au midi, j'arrivai dans la ville maritime (Venise) où j'ai vu récemment saint Ignace et ses compagnons. Je vis, là aussi, une grande corruption : je vis saint Marc et d'autres saints. J'allai dans la vigne de saint Ambroise (le diocèse de Milan). Je me rappelle à ce sujet beaucoup de visions et de graces obtenues par l'intercession de saint Ambroise, notamment l'action exercée par lui sur saint Augustin. J'ai appris beaucoup de choses sur lui et, entre autres, qu'il avait connu une personne ayant, à un certain degré, le don de reconnaitre les reliques. J'eus des visions ce sujet et je crois qu'il a parlé de cela dans un de ses écrits.

J'arrivai chez saint Pierre et saint Paul
(Rome) et je vis un monde ténébreux plein de détresse, de confusion et de corruption......J'ai vu sur cette ville de terribles menaces venant du Nord.

Partant de là, je traversai l'eau
(la Méditerranée), touchant à des iles (Sicile ? Sardaigne ? Corse ? les Baléares ?) où il y a un mélange de bien et de mal et je trouvai que les plus isolées étaient les plus heureuses et les plus lumineuses : puis j'allai dans la patrie de saint François Xavier (l'Espagne), car je voyageais dans la direction du couchant. J'y vis beaucoup de saints et je vis le pays occupé par des soldats rouges.

Son maître
(celui de l'Espagne) était vers le midi au-delà de la mer. Je vis ce pays (il s'agit vraissemblablement de celui où se trouvait "le maître") passablement tranquille en comparaison de la patrie de saint Ignace où j'entrai ensuite et que je vis dans un état effrayant.

Je vis les ténèbres répandues par toute cette contrée sur laquelle reposait un trésor de mérites et de grâces venant du saint
(saint Ignace). Je me trouvais au point central du pays. Je reconnus l'endroit où, longtemps auparavant, j'avais vu dans une vision des innocents jetés dans une fournaise ardente».

 

La vision de la fournaise ardente est peut-être symbolique. Sans doute y faut-il discerner le martyre d'innocentes victimes, prêtres, religieux et religieuses, torturés, mis à mort, dans le déferlement contre l'Eglise de la haine satanique.


Ici, le Pélerin rappelle :

 

Le mois de mars d'auparavant, elle avait vu sous la figure d'une fournaise ardente où l'on jetait des innocents, la condamnation de gens irréprochables et la destruction de la foi et des bonnes moeurs dans la patrie de saint Ignace : sur quoi elle fut infomée que ceux qui chauffaient la fournaise, les satellites et les juges iniques auraient un sort pareil à celui qu'ils préparaient maintenant aux innocents.

 

«Je vis de nouveau les ennemis du dedans (il s'agit donc bien d'une guerre civile) savançant de tous les côtés et ceux qui attisaient le feu jetés eux-mêmes dans la fournaise».

 

Selon qu'il arrive fréquemment dans la vision prophétique, les faits sont moins enchaînés chronologiquement que reliés dans leurs causes et leurs effets.

 

«Je vis d'énormes abominations se répandre sur le pays. Mon guide me dit : «Aujourd'hui, Babel est ici». Et je vis par tout le pays une longue chaine de sociétés secrètes, avec un travail comme à Babel, et je vis l'enchaînement de ces choses, jusqu'à la construction de la tour, dans un tissu fin comme une toile d'araignée, s'étendant à travers tous les lieux et toute l'histoire : toutefois le produit suprème de cette floraison était Sémiramis, la femme diabolique».

 

Et, certes, s'étendant à tous les lieux et à toute l'histoire, quoique centrée sur l'Espagne, la vision la déborde infiniment. Mais c'est en Espagne que la crise universelle a pris consistance. C'est en Espagne que le communisme et nazisme, ces deux pôles du mystère d'iniquité avant que ne paraisse l'Homme de pêché, se sont mesurés pour la première fois.

Quelques année plus tard, au terme du gigantesque affrontement, le Nazisme vaincu, le Communisme se dressa dans son effrayante puissance. Et tandis que les vieilles nations chrétiennes, ébranlées par le choc des deux géants, se désagrégeaient de l'intérieur, le Communisme édifiait par toute la terre la cité terrestre dont l'emblème scripturaire nous est figuré dans Babylone. Or, sur Babylone règne la reine de Babylone, Sémiramis, la Courtisane de l'Apocalypse. Le temps de la fin étant promis par Dieu à la Vierge Marie, comment s'étonner que Satan ne lui oppose la grande Prostituée ?

 

«Je vis détruire tout ce qui était sacré et l'impiété et l'hérésie faire irruption.

On était aussi menacé d'une guerre civile prochaine et d'une crise intérieure qui allait tout détruire».

 

C'est donc bien en Espagne que la Russie et l'Allemagne vont se dresser face à face, premier acte du conflit gigantesque qui va embraser le monde.

 

D'Espagne, Anne-Catherine est transportée en Irlande

 

 

«De ce malheureux pays (l'Espagne) je fus conduite par-dessus la mer, à peu près vers le nord, dans une ile où a été saint Patrice. Il n'y avait guère que des catholiques, mais ils étaient très opprimés : ils avaient pourtant des rapports avec le Pape, mais en secret. Il y avait encore beaucoup de bons dans ce pays parceque les gens étaient unis entre eux».

 

Et maintenant, l'Angleterre :

 

 

 

«De l'île de saint Patrice, j'arrivai par-dessus un bras de mer (mer d'Irlande) à une autre grande ile. Elle était sombre, brumeuse et froide».

 

Nous savons comment il faut entendre cela : non dans un sens phsique mais symbolique.

 

«Je vis ça et là quelques groupes de pieux sectaires».

 

Pour Anne-Catherine, toute forme de christianisme qui n'était pas catholique romaine était au moins entachée de schisme, et donc constituait une "secte". Toutefois, ici, dans l'Eglise anglicane, elle voit de pieux fidèles.

 

«du reste tout y était dans une grande fermentation».

 

S'il y eut dans l'Europe moderne, une nation stable, équilibrée, sure d'elle-même, ce fut bien la grande-Bretagne. Impératrice de la terre parce que reine de la mer, sa puissance, comme jadis celle de Rome, paraissait inattaquable. Mais les deux guerres qui ont ébranlé le monde ont lézardé l'Empire. A l'issue de la seconde, il s'effrita et tomba en lambeaux. La secousse ne fut pas moindre dans le sein même du Royaume-uni, à présent si désuni. Dans ce vieil Occident, rongé de toutes sortes de lèpres, l'orgueilleuse Angleterre n'est pas la moins défigurée. Une sourde fermentation, en vérité. Tout s'y désagrège de l'intérieur.

Moins atteinte que les autres nations par les assauts de l'extérieur, l'ordre moral qui se corrompt y pourrit les bases de l'ordre social. Encore une fois, la vision nous reporte au temps -notre temps- si nouveau pour la solide Angleterre où, brusquement, elle se voit saisie dans le grand remous de la décomposition universelle. Née sous Elisabeth, elle meurt sous Elisabeth.

 

«Presque tout le peuple était divisé en deux partis, et ils étaient occupés d'intrigues ténébreuses et dégoutantes».

 

C'est surement une caractéristique de l'Angleterre d'être divisée en deux partis ou deux fractions rivales ; en religion : la Haute Eglise, sorte de catholicisme sans le Pape et la Basse Eglise, inclinant vers le calvinisme. En politique : une manière d'équilibre et d'alternance qui va s'établir entre conservateurs et travaillistes.

 

«Le parti le plus nombreux était le plus mauvais ; le moins nombreux avait les soldats à ses ordres ; il ne valait pas non plus grand chose, mais pourtant il valait mieux. Je vis une grande confusion et une lutte qui approchait et je vis le parti le moins nombreux avoir le dessus».

 

Ces lignes semblent présager une révolution, peut-être une guerre civile.

 

«Il y avait dans tout cela d'abominables manoeuvres : on se trahissait mutuellement, tous se surveillaient les uns les autres et chacun semblait être l'espion de son voisin.


Au-dessus de ce pays je vis une grande quantité d'amis de Dieu appartenant aux temps passés : combien de saints rois, d'évêques, de propagateurs du christianisme qui étaient venus de là en Allemagne travailler à notre profit ! (Anne-Catherine parle ici en allemande). Je vis sainte Walburge, le roi Edouard, Edgar et aussi sainte Ursule (tous saints britanniques). J'ai vu beaucoup de misères dans le pays froid et brumeux : j'y ai vu de l'opulence, des vices et de nombreux vaisseaux.

De là, j'allai au levant, par-delà la mer, dans une contrée froide où je vis sainte Brigitte (de Suède), saint Canut (Knud : roi de Danemark et patron de ce pays) et saint Eric (roi de Suède). Ce pays était plus tranquile et plus pauvre que le précédent, mais il était aussi froid, brumeux et sombre. Il y avait beaucoup de fer (les gisements de fer, d'un minerai très pur, en Suède centrale et en Laponie) et peu de fertilité. Je ne sais ce que j'y ai fait ou vu. Tout le monde y était protestant».

 

Anne-Catherine décrit de façon fort claire la Scandinavie.....Comment d'ailleurs ne pas constater que les peuples protestants -qui ont amputé le christianisme de sa dimension surnaturelle, après l'avoir vidé de ses mystères pour le réduire à une simple morale- sont ceux précisément où la décomposition des moeurs atteint son paroxysme d'infamie, le flot nauséabond parti de Suède et du Danemark a gagné le reste de l'Europe.

 

 

 

«De là, j'allai dans une immense contrée (la Russie) tout à fait ténébreuse et pleine de méchanceté, il y montait de grands orages. Les habitants étaient d'un orgueil inoui».

 

Et sans doute, s'agit-il du suprême orgueil : l'orgueil de Lucifer qui lança le «non serviam !». à la face de Dieu. Or, y eut-il jamais dans toute l'histoire un peuple comme le peuple russe pour avoir fondé ses loi sur la haine de Dieu ?

 

 

«Ils bâtissaient de grandes églises et croyaient avoir la raison pour eux. Je vis qu'on armait et qu'on travaillait de tous les côtés : tout était sombre et menaçant. Je vis là saint Basile et d'autres encore. Je vis sur le chateau aux toits étincelants (la cathédrale saint Basile sur la place Rouge) le malin qui se tenait aux aguets».

 

Mais quelle sorte d'églises pouvaient bien, dans la vision, construire les russes ? Non pas, bien sur, des églises de pierre, mais selon ce que ce mot désigne aussi : un édifice spirituel et doctrinal : ici des églises où c'est la raison et non Dieu qu'on y adore ! Le marxisme-Léninisme n'est-il pas devenu une vraie religion ?

 

«Je vois planer sur certains lieux et certaines villes, des apparitions effrayantes qui les menacent de grands dangers ou mêm d'une destruction totale. Je vois tel lieu s'enfoncer en quelque sorte dans la nuit ; dans un autre, je vois le sang couler à flots dans des batailles livrées en l'air, dans les nuages, et souvent, il s'en détache un tableau séparé d'un aspect plus frappant qui a sa signification propre. Et ces dangers, ces châtiments, je ne les vois pas comme choses isolées, mais je les vois comme des conséquence de ce qui se passe en d'autres contrées où le péché éclate en violences et en combats acharnés, et je vois le péché devenir la verge qui frappe les coupables».

 

On remarque, en toutes ces visions, un constant mélange de réalité et de symbolisme : ainsi de cette réalité d'aujourd'hui qui devait paraitre fort étrange aux yeux de l'extatique : la guerre des temps futurs menée non plus sur terre, mais dans les airs !
Quant à Dieu, il semble qu'il n'entre point directement en tout cela, les maux se déchainant sur les hommes selon les fatales conséquences engendrées par leurs crimes. Et que si Dieu, ayant mis toute sa justice dans cette création qu'il fit parfaite, peut encore intervenir, il ne le peut plus faire que par la miséricorde qu'il s'est réservée.

 

«Pendant que tout cela sort comme un développement des tableaux ténébreux que je vois sur la terre dans ces pays, je vois les bons germes lumineux qui sont en eux, donner naissance à des tableaux placés dans une région plus élevée. Je vois au-dessus de chaque pays un monde de lumière qui représente tout ce qui s'est fait pour lui par des saints, enfants de ce pays, ce qu'ils ont fait descendre sur lui par les mérites de Jésus-Christ des trésors de grace de l'église.


Je vois au-dessus d'églises dévastées (sans doute moins ruinées matériellement que spirituellement !) planer des églises dans la lumière, je vois les évêques et les docteurs, les martyrs, les confesseurs, les voyants et tous les privilégiés de la grace qui ont vécu là ; j'entre dans des tableaux où figurent leurs miracles et les graces qu'ils on reçus, et je vois les visions, les révélations, les apparitions les plus importantes qu'ils aient eues ; je vois toutes leurs voies et leurs relations l'action qu'ils ont exercée de près et de loin, l'enchaînement de leurs travaux et les effets produits par eux jusqu'aux distances les plus éloignées. Je vois tout ce qui a été fait, comment cela a été anéanti ; et comment toutefois la bénédiction demeure toujours sur les voies qu'ils ont parcourues, comment ils restent toujours en union avec leur patrie et leur troupeau par l'intermédiaire de gens pieux qui gardent leur mémoire et particulièrement comment leurs ossements, là où ils reposent, sont, par suite d'un rapport intime qui les rattache à eux, des sources de leur charité et de leur intercession».

 

Aussi bien, l'Ennemi qui sait, lui, où sont ses adversaires les plus efficaces après la très redoutable Vierge Marie, s'est-il acharné, par théologiens interposés, à abolir le culte des saints et à vider les églises de leurs images. Quant aux reliques, cette cendre de superstition, on ne les trouve plus que chez les antiquaires, quand on a dédaigné, tant la chose était insignifiante, d'en vider les reliquaires bradés par les curés dans le vent.

 

«Sans le secours de Dieu, on ne pourrait pas contempler tant de misères et d'abominations auprès de cette charité et de cette miséricorde, sans en mourir de douleur».

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LA NATURE FRAPPEE DE MORT

 

«Je vis la terre comme une surface ronde qui était couverte d'obscurité et de ténèbres».

 

Et c'est là, sans doute, vision allégorique de la nuit spirituelle tombée sur le monde et des ravages causés dans les âmes au terme de la grande apostasie. Mais parallèlement, l'homme ayant maudit Dieu, la malédiction impuissante contre Dieu, retombe sur l'homme et sur toute la nature.

Dieu avait fait don à l'homme pour qu'il la gouverne avec sagesse, de la création tout entière. Son premier péché déjà la lui rendit, sinon hostile, à tout le moins avare et dure. Mais voilà qu'une chose toute nouvelle est pour lors en train de se produire : l'homme qui s'est spirituellemnt suicidé en se coupant de Dieu, et comme pris d'une frénésie de meurtre est en train d'assassiner la nature ! Et ce n'est pas là figure ni symbole ! ....

Hélas ! Sucée jusqu'au sang, vidée jusqu'à la moelle, cette terre n'est point tuée pour les besoins de l'homme, mais pour combler ses plaisirs dans un monde infernal, celui de la "consommation", où toute la science de l'homme concourt à lui inventer de nouveaux besoins......

Et voici le spectacle que vit prophétiquement Anne-Catherine, assurément incompréhensible à une femme contemporaine de Napoléon mais pour nous, hélas ! trop prévisible. Et déjà, çà et là, les hideuses taches d'une lèpre qu'on ne peut plus combattre et qui menace de gagner les continents et les mers. D'ailleurs, il se pourrait que, née de la mer, la terre mourût de la mort de la mer.

 

«Tout se desséchait et semblait périr. Je vis cela avec des détails innombrables chez des créatures de toutes espèces, telles que les arbres, les arbrisseaux, les plantes, les fleurs et les champs. C'était comme si l'eau était pompée dans les ruisseaux, les fontaines, les fleuves et les mers, ou comme si elle retournait à sa source, aux eaux qui sont au-dessus du firmament et autour du paradis. Je traversai la terre désolée et je vis les fleuves comme des lignes menues, les mers comme de noirs abimes où l'on ne voyait plus qu'au centre quelques flaques d'eau. Tout le reste était une vase épaisse et trouble dans laquelle je voyais des animaux et des poissons énormes embourbés et luttant contre la mort. J'allai assez loin pour pouvoir reconnaitre le rivage de la mer où j'avais vu autrefois noyer saint Clément. Je vis aussi des lieux et des hommes dans le plus triste état de confusion et de perdition et je vis, à mesure que la terre devenait plus désolée et plus aride, les oeuvres ténébreuses des hommes aller croissant. Je vis beaucoup d'abominations dans un grand détail ; je reconnus Rome et je vis l'Eglise opprimée et sa décadence à l'intérieur et à l'extérieur.

L'Eglise était toute rouge de sang, et il me fut dit qu'elle serait lavée dans le sang».

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50 OU 60 ANS AVANT L'AN 2000


Au milieu de l'enfer était un abime affreux : Lucifer y fut précipité chargé de chaines, une épaisse fumée l'environnait de toutes parts. Sa destinée était réglée par une loi que Dieu lui-même avait posée ; je vis que cinquante ou soixante ans, si je ne me trompe, avant l'an 2000, Lucifer devait sortir pour quelques temps de l'abime.

 

«Je vis plusieurs autres dates que j'ai oubliées, d'autres démons devaient aussi être mis en liberté à une époque plus ou moins éloignée, afin de tenter les hommes et de servir d'instruments à la justice divine. Plusieurs de ces démons doivent sortir de l'abime à cette époque-ci et d'autres d'ici à peu de temps.

Je vis que les apotres furent envoyés dans la plus grande partie de la terre pour y abattre partout le pouvoir de satan et pour y apporter la bénédiction, et que les contrées où ils opèrèrent étaient elles celles qui avaient été le plus fortement empoisonnées par l'ennemi.

 

Si ces pays n'ont pas persévéré dans la foi chrétienne et sont maintenant laissés à l'abandon, ça a été, comme je l'ai vu, par une sage disposition de la providence. Ils devaient être seulement bénis et en quelque sorte fumés pour l'avenir, et ils restent en friche afin qu'ensemencés à nouveau, ils portent des fruits abondants quand les autres (donc ceux chez lesquels la semence a levé, les nations chrétiennes) seront à leur tour laissés sans culture».

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