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02/09/2009

L'ASSOMPTION RACONTEE

 


L' http://1.bp.blogspot.com/_IBaIlSjSEUQ/S2YAHwsN4DI/AAAAAAAABs4/ZcU0nLnrEcU/s320/A5.jpgSSOMPTION RACONTÉE

 
 
 
APOCALYPSE DE SAINT JEAN
Chapitre 12



1. Puis il parut dans le ciel un grand signe : une femme revêtue du soleil, la lune sous ses pieds, et une couronne de douze étoiles sur sa tête.
2. Elle était enceinte, et elle criait, dans le travail et les douleurs de l'enfantement.
3. Un autre signe parut encore dans le ciel : tout à coup on vit un grand dragon rouge ayant sept têtes et dix cornes, et sur ses têtes, sept diadèmes;
4. de sa queue, il entraînait le tiers des étoiles du ciel, et il les jeta sur la terre. Puis le dragon se dressa devant la femme qui allait enfanter afin de dévorer son enfant, dès qu'elle l'aurait mis au monde.
5. Or, elle donna le jour à un enfant mâle, qui doit gouverner toutes les nations avec un sceptre de fer; et son enfant fût enlevé auprès de Dieu et auprès de son trône,
6. et la femme s'enfuit au désert, où Dieu lui avait préparé une retraite, afin qu'elle y fût nourrie pendant mille deux cent soixante jours.
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II/IIIème SIÈCLE
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La première trace de la foi en l'Assomption de la Vierge est présente dans les récits apocryphes intitulés «Transitus Mariae» , dont l'origine attribuée à Méliton, évêque de Sardes, remonte pour l'essentiel aux IIème IIIème siècles. Il s'agit de représentations populaires et parfois romancées qui, cependant, dans le cas présent, renferment une intuition de foi du peuple de Dieu.
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EXTRAITS
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Marie, allait, selon son habitude, à l'intérieur du tombeau de notre Seigneur pour brûler de l'encens… Un vendredi, sainte Marie se rendit comme d'habitude auprès du tombeau. Pendant qu'elle priait, les cieux s'ouvrirent, et l'archange Gabriel descendit vers elle et lui dit :

 

«Salut, ô toi qui as donné naissance au Christ, notre Dieu ! Ta prière, parvenue aux cieux auprès de celui qui est né de toi, a été exaucée. Dans peu de temps, selon ta demande, tu laisseras le monde, tu partiras vers les cieux, auprès de ton fils, pour la vie véritable et éternelle».
Ayant entendu ces paroles, elle retourna vers Bethléem, accompagnée de trois jeunes filles, qui la servaient. Après s'être reposée peu de temps…, elle adressa une prière, disant :
«Mon Seigneur Jésus Christ…, écoute ma voix et envoie-moi ton apôtre Jean, pour que sa vue me procure les prémices de la joie. Envoie-moi aussi tes autres apôtres… quel que soit l'endroit où ils se trouvent par ton saint commandement, afin que je puisse, en les voyant, bénir ton nom célébré par de nombreux hymnes. J'ai confiance, parce qu'en toute chose tu écoutes ta servante.»
Pendant qu'elle priait, moi, Jean, j'arrivai, le Saint-Esprit m'ayant enlevé d’Éphèse sur une nuée et posé là où demeurait la mère de mon Seigneur… Et la sainte Mère de Dieu glorifia Dieu de ce que moi, Jean, j'étais venu auprès d'elle, se rappelant la parole du Seigneur qui déclarait : «Voici ta mère !» et «Voici ton fils !». Moi, Jean, je lui dis :
«Notre Seigneur Jésus-Christ et notre Dieu viendra, et tu le verras comme il te l'a promis.»
A cela, la sainte Mère de Dieu me répondit, disant :
«Les Juifs ont juré que, lorsque j'arriverai au terme de ma vie, ils brûleront mon corps.»
Mais moi, je lui répondis :
«Ton corps saint et précieux ne connaîtra pas la corruption.»…
Une voix venant des cieux dit alors : « Amen ». Le Saint-Esprit me dit :
«Jean, as-tu entendu cette voix qui parlait dans le ciel à la fin de ta prière ?»
Je répondis en disant :
«Oui, je l'ai entendue.»
Et le Saint-Esprit me dit :
«Cette voix, que tu as entendue, est le signal de l'arrivée imminente de tes frères, les apôtres, et de la sainte Puissance, car aujourd'hui ils viendront ici.»…
Et le Saint-Esprit dit aux apôtres :
«Pierre de Rome, Paul des bords du Tibre, Thomas du centre de l'Inde, Jacques de Jérusalem, tous arrivés en même temps sur des nuées depuis les extrémités de la terre, soyez réunis dans la sainte Bethléem, à cause de la mère de notre Seigneur Jésus-Christ qui est profondément bouleversée.»
André, le frère de Pierre, Philippe, Luc, Simon le Cananéen et Thaddée, qui étaient déjà endormis, furent réveillés de leurs tombeaux par le Saint-Esprit… Marc, qui était encore vivant, vint de même, lui aussi, d'Alexandrie, avec les autres, qui, ainsi qu'il a été dit, arrivaient de chaque région. Pierre, soulevé par une nuée, resta entre ciel et terre, soutenu par le Saint-Esprit, ensemble avec les autres apôtres, qui eux aussi avaient été enlevés sur des nuées, pour se retrouver avec Pierre. Et ainsi, par le Saint-Esprit, comme il a été dit, tous ensemble, ils arrivèrent. Pierre dit aux autres apôtres :
«Que chacun raconte à la mère de notre Seigneur ce que le Saint-Esprit nous a annoncé et ordonné.»…
Les apôtres dirent tout à la sainte Mère de Dieu, comment et de quelle manière ils étaient arrivés. Ensuite, elle étendit les mains vers le ciel et pria en disant :
«J'adore, je loue et je glorifie ton célèbre nom, ô Seigneur, car tu as posé les yeux sur ton humble servante, et toi, le Puissant, tu as fait pour moi de grandes choses. Et voilà que toutes les générations m'appelleront Bienheureuse»…
Et voici qu'il y eut une armée d'une multitude d'anges et de puissances, et on entendit une voix comme celle d'un Fils d'Homme. Et les séraphins entourèrent la maison où demeurait la sainte et irréprochable Mère de Dieu et Vierge. Et, ainsi, tous ceux qui étaient à Bethléem virent toutes les merveilles ; et ils allèrent à Jérusalem, et annoncèrent toutes les merveilles qui s'étaient produites… Une grande foule de gens, provenant de toutes les régions et se trouvant à Jérusalem pour la prière, entendit parler des Signes qui se produisaient à Bethléem par la mère du Seigneur. Ils se rendirent sur place, pour implorer la guérison de leurs diverses infirmités. Et ils l'obtinrent. Il y eut ce jour une joie ineffable : la multitude des guéris et des spectateurs glorifiaient le Christ, notre Dieu, et sa mère. De retour de Bethléem, tout Jérusalem était en fête aux chants des psaumes et des hymnes spirituels…
Après toutes ces merveilles arrivées par l'intermédiaire de la Mère de Dieu et toujours vierge Marie, la mère du Seigneur, alors que nous, les apôtres, étions avec elle à Jérusalem, le Saint-Esprit nous dit :
«Vous savez que c'est un dimanche que la bonne nouvelle fut annoncée par l'archange Gabriel à la Vierge Marie ; un dimanche que le Seigneur est né à Bethléem ; un dimanche aussi que les enfants de Jérusalem sortirent à sa rencontre avec des branches de palme en disant : Hosanna, dans les hauteurs des cieux, béni celui qui vient au nom du Seigneur ; un dimanche encore qu'il ressuscita des morts ; un dimanche qu'il doit venir pour juger les vivants et les morts ; et un dimanche enfin qu'il doit venir du ciel pour glorifier et honorer le départ de la glorieuse vierge qui l'a enfanté».
Ce même dimanche, la mère du Seigneur dit aux apôtres :
«Jetez de l'encens, car le Christ vient avec une armée d'anges.»
Et voici, le Christ se présenta, assis sur le trône des chérubins. Et, pendant que nous étions tous en prière, apparurent une multitude innombrable d'anges et le Seigneur, arrivé au-dessus des chérubins avec une grande puissance. Et voici qu'un éclat de lumière se porta sur la Sainte Vierge par la venue de son Fils unique. Toutes les puissances célestes se prosternèrent et l'adorèrent. Le Seigneur appela sa mère et lui dit : «Marie !»
Elle répondit :
«Me voici, Seigneur !» Et le Seigneur lui dit : «Ne t'afflige pas, mais que ton coeur se réjouisse et soit dans l'allégresse, car tu as obtenu la faveur de contempler la gloire qui me fut donnée par mon Père.»
La sainte Mère de Dieu leva les yeux et vit en lui une gloire qu'une bouche humaine ne peut dire ni saisir. Le Seigneur, restant à côté d'elle, lui dit :
«Voici que maintenant ton précieux corps sera transféré au paradis, pendant que ton âme sainte sera aux cieux dans les trésors de mon Père, dans une clarté supérieure, où sont la paix et la joie des anges saints et plus encore.»
Alors, le Seigneur se tournant vers Pierre lui dit :
«Le moment est venu d'entonner l'hymne.»
Quand Pierre entonna l'hymne, toutes les puissances des cieux répondirent par l'Alléluia. Alors, le visage de la mère du Seigneur brilla plus que la lumière. Et, se levant, elle bénit de sa propre main chacun des apôtres. Et tous glorifièrent Dieu. Le Seigneur, étendant ses mains pures, reçut son âme sainte et irréprochable. Et, pendant que sortait cette âme irréprochable, le lieu fut rempli d'un parfum et d'une lumière indicible. Voici qu'on entendait une voix céleste qui disait :
«Bienheureuse es-tu parmi les femmes.»…

Les apôtres portèrent la bière et déposèrent le précieux et saint corps à Gethsémani, dans un tombeau neuf. Et voici qu'un parfum délicat se dégagea du saint tombeau de notre Maîtresse, la Mère de Dieu. Et, pendant trois jours, on entendit des voix d'anges invisibles qui glorifiaient le Christ, notre Dieu, né d'elle. Et, le troisième jour achevé, on n'entendit plus les voix. Dès lors, nous sûmes tous que son corps irréprochable et précieux avait été transféré au paradis.

 

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IVème SIÈCLE

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SAINT EPHREM LE SYRIEN DE NISIBE (306/373)
«Le corps de Marie est resté vierge après l’enfantement, ce corps ne connaît pas la corruption après la mort.
Elle est celle qui a porté le Créateur devenu enfant dans son sein, qu’elle habite désormais dans les
demeures divines, et que l’épouse de Dieu entre dans la maison du ciel.
Elle a vu son propre fils en croix, et reçu dans son corps la douleur qu’elle n’a pas soufferte durant l’enfantement. Elle le contemple siégeant à la droite du Père, et elle ne connaît pas la corruption après la mort. […]
Qu’elle soit honorée par toutes les créatures comme la mère et la servante de Dieu»
Cet hymne est traditionnel dans la liturgie syrienne (hymnes à Marie pour la liturgie des heures, n° 16)
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Vème SIÈCLE
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La fête de la dormition est célébrée le 18 Janvier particulièrement en Égypte et en Gaule.
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VIème SIÈCLE
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SAINT GRÉGOIRE DE TOURS, évêque (539/594)
 
 
«Enfin , lorsque la bienheureuse Marie eut accompli le cours de cette vie et fut sur le point d'être rappelée du siècle , ils accoururent tous, de chaque pays, vers sa maison. Apprenant qu'elle allait être enlevée au monde, ils veillaient avec elle, et voici quele Seigneur survint escorté de ses anges, et recevant l'âme de Marie , il la remit à l'archange Michel, et se retira. Au point du jour, les apôtres levèrent le corps avec la couche, le placèrent dans le tombeau et le gardèrent, attendant l'arrivée du Seigneur. Tout à coup Jésus leur apparut de nouveau, et , enlevant ce corps sacré sur un nuage , il le fit transporter ainsi dans le paradis , où maintenant , ayant repris son âme, Marie savoure avec les élus de Dieu les biens de l'éternité qu'aucune fin ne saurait atteindre».
(Livre des miracles de Georges Florent Grégoire de tours traduit par Henri Léonard Bordier édition 1857 . Livre 1 , chapitre 4 )
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MAURICE 1er TIBÉRIUS, empereur de Contantinople (539/602)
Maurice 1er empereur byzantin de 582 à 602 fait restaurer l’église de la dormition. Il fixe au 15 août la fête de la dormition et l’étend à tout l’empire d’Orient.
La pape T
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THÉOTECNO, ÉVÊQUE DE LIVIAS (=600) aux environs de la mer morte
L’homélie de Théotecno sur l’Assomption de Marie au ciel constitue une des premières, sinon la première homélie composée pour ce mystère.
Il donne à la fête une dénomination nouvelle par rapport à la précédente (Dormition) : il appelle «analepsis» : Ascension. Il utilise la terminologie qui est celle utilisée aussi pour l’Ascension du Seigneur. L’Assomption serait arrivée après la mort corporelle qui n’aurait pas connu la corruption.
Théotecno a recherché des références bibliques qui illustrent et donnent une plus grande signification à la vérité de l’Assomption de la Vierge :
1. Jésus avait promis à ses apôtres qu’il serait allé leur préparer une place au ciel (Cf Gv 14,2) ; à plus forte raison il devait préparer une place à sa Mère (Cf n°10).
 
 
2. Les prophètes Énoch et Élie. S’ils furent emportés au ciel, à plus forte raison Dieu a élevé en son corps et son âme celle qui fut proclamée bienheureuse entre les prophètes (Cf n°13-14).
3. La ceinture laissée par Marie est une analogie avec le manteau laissé par Élie (Cf. Chalcoprateia, sanctuaire de Turquie).
4. Si Jésus a ouvert d’une parole le paradis au larron repenti, il ne pouvait pas faire moins avec Marie sa Mère (Cf n°3). Par analogie avec la vie du Fils qui fut marquée de la souffrance et de la gloire, de même, la vie de Marie, marquée par la douleur, devait se terminer dans une joie ineffable (Cf n°7).
5. Une autre analogie biblique, mais de caractère antithétique, peut être l’application du parallélisme classique
Ève-Marie. Le comportement différent des deux femmes semble sous-entendre que leur sort aussi devait être différent : si Ève fut exclue du paradis, Marie devait y rentrer et être une garantie de salut pour tous (Cf n°4).
Théotecno donne des fondements dogmatiques :
Marie a donné un corps au Fils de Dieu ; il a demeuré en son sein ; Marie a été l’arche, le temple, le tabernacle dans lequel le Seigneur a pris domicile. Une dignité semblable explique sa glorification finale.
Sa virginité et sa sainteté extraordinaire, inséparables pour les premiers chrétiens, expliquent que son corps eût une espèce d’exigence à être préservé de la corruption du sépulcre.
«Tous ne cessaient d’adresser des hymnes de louange à Dieu pour tout ce qu’il avait accompli en sa Mère et à exalter la Vierge elle-même pour la vie de sainteté sublime qu’elle avait mené sur cette terre et qui maintenant trouvait son épilogue évident dans la gloire de son Assomption au ciel.
Pendant que son corps était transporté du mont Sion à Gethsémani, vinrent des habitants de Judée pour déshonorer et profaner le corps saint de la Mère du Seigneur en le jetant du mont Sion et en le brûlant; mais ils furent frappés de cécité. L’un d’eux réussit à toucher le cercueil, il eut les mains coupées. Devant cette punition prodigieuse, les Juifs finirent par reconnaître en Marie la Mère de Dieu et par la louer comme les croyants ; de sorte qu’ils furent guéris (cf. n°19-20).
Entre temps les apôtres veillaient le corps très saint, selon le commandement reçu par le Seigneur, quand soudain ils entendirent un bruit de tonnerre et de tremblement de terre et ils virent la Vierge monter au ciel, où elle prit place à côté de son Fils, retrouvant ainsi ce qu’Ève avait perdu (cf. n° 24)»
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VIIème SIÈCLE
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SAINT MODESTE DE JÉRUSALEM (+634)
«À titre de très glorieuse mère du Christ, l’auteur de la Vie et de l’Immortalité, Marie est vivifiée dans l’incorruptibilité éternelle de son corps, par celui-là même qui l’a ressuscitée du tombeau et l’a élevée jusqu’à lui de la manière que lui seul connaît»
(On comprend, relisant cela, toute la ferveur des chrétiens de Jérusalem à l’égard de la Dormition de la Vierge)
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THÉODORE I Pape (+649)
 
La pape Théodore (642-649) originaire de Constantinople apporte la fête de la «Dormition de Marie» à Rome.
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VIIIème SIÈCLE
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La fête de la la «Dormition de Marie» porte le nom de Pausatio (Repos de Marie) dans un évangéliaire de 740.
Elle s’appelle enfin l’Assomption dans un missel ou sacramentaire qu’on date de 770
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SAINT GERMAIN DE CONTANTINOPLE (635/733)
«Cela pouvait-il jamais arriver, Très Sainte Mère de Dieu, que le ciel et la terre se sentent honorés de ta présence, et que toi, avec ton départ, tu laisses les hommes privés de ta protection ? Non. Il est impossible de penser ces choses.
En effet, de même que lorsque tu étais dans le monde tu ne te sentais pas étrangère aux réalités du ciel, ainsi, après que tu sois partie de ce monde, tu n’es pas du tout devenue étrangère à la possibilité de communiquer en esprit avec les hommes… Tu n’as pas du tout abandonné ceux auxquels tu as garanti le salut… en effet, ton esprit vit pour l’éternité et ta chair ne subit pas la corruption du sépulcre.
Toi, ô Mère, tu es proche de tous et tu protèges chacun et, bien que nos yeux ne puissent pas te voir, nous savons toutefois, ô Très Sainte Mère, que tu habites parmi nous et que tu es présente selon les manières les plus diverses… Toi (Marie) tu te révèles entièrement, comme il est écrit, dans ta beauté. Ton corps virginal est totalement saint, tout chaste, entièrement une maison de Dieu si bien que, également pour cette raison, il est absolument réfractaire à toute réduction en poussière. Celui-ci est immuable, du moment que ce qui était humain en lui a été assumé dans l’incorruptibilité, restant vivant et absolument glorieux, intact et participant à la vie parfaite. En effet, il était impossible que soit gardée dans le sépulcre des morts celle qui était devenue vase de Dieu et temple vivant de la très sainte divinité du Fils unique. D’autre part, nous croyons de manière certaine que tu continues à marcher avec nous»
(Patrologie Grecque de Migne 98, coll. 344B-346B, passim).
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«La mort de Marie exprime aussi que Jésus «était aussi un homme complet, fils d’une vraie mère soumise aux nécessités physiques par ordre de la volonté divine et par la norme qui règle le temps de la vie»
SAINT GERMAIN DE CONTANTINOPLE
Homilia in Dormitionem II, PG 98,345 CD.
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«L’événement de la mort et de l’Assomption de Marie au ciel eut des témoins influents dans la personne des Apôtres»
SAINT GERMAIN DE CONTANTINOPLE
Homilia in Dormitionem II, PG 98,357 B.
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«Mère de Dieu, vraiment je te le redis avec action de grâces, ton Assomption ne t’a nullement éloignée des chrétiens... Comment la dissolution de la chair aurait-elle pu te réduire en cendre et poussière, toi qui as délivré l’homme de la ruine de la mort par l’Incarnation de ton Fils ?»
SAINT GERMAIN DE CONTANTINOPLE
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«La mère de la Vie devait elle-même demeurer avec la Vie ; la mort ne pouvait être pour elle qu’un sommeil, et l’Assomption comme un réveil pour la mère de la Vie».
SAINT GERMAIN DE CONTANTINOPLE
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«Ainsi, morte aux choses qui finissent, tu as émigré vers les demeures incorruptibles de l’éternité où Dieu réside. Tu as été corporellement sa demeure et maintenant c’est lui qui, en retour, est devenu le lieu de ton repos»
SAINT GERMAIN DE CONTANTINOPLE
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SAINT ANDRÉ DE CRÊTE (660-740), moine et évêque
«La mort naturelle de Marie ne comporte pas - comme pour toute l'humanité - un esclavage, mais elle consiste presque dans un sommeil extatique, semblable au sommeil d'Adam quand de son côté Ève a été formée».
SAINT ANDRÉ DE CRÊTE «Sermon sur la dormition»
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ROME Basilique saint Clément
La fête de l’Assomption de Marie a été célébrée au VIII° siècle à Rome ou se trouvait une fresque (encore visible) représentant l’Assomption dans la basilique souterraine de Saint-clément.
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SAINT AMBROISE D'AUPERT (+778), moine et évêque
«S'est levé un jour glorieux, plein de splendeur, dans lequel nous croyons que la Vierge Marie est montée de ce monde au ciel.
C'est pourquoi toute la terre, illuminée par la disparition d'une Vierge si excellente, avec une grande exultation entonne l'hymne de louange [...].
Ô bienheureuse Marie, très digne de toute louange ; ô glorieuse génitrice ; Ô sublime accouchée, à ton sein s'est agrippé le Créateur du ciel et de la terre...
Si je t'appelle ciel, tu es plus élevée ;
si je te dis mère des peuples, tu es supérieure ;
si je te définie forme de Dieu, tu en es digne [...].
Ô humilité vraiment glorieuse de Marie !
Je le répète : elle est devenue la porte du Paradis et l'échelle qui conduit au ciel.
De façon certaine l'humilité de Marie s'est transformée en une échelle céleste, par le moyen de laquelle Dieu est descendu sur la terre [...].
C'est pourquoi, frères très aimés, avec toute l'ardeur de l'âme, confions-nous à l'intercession de la bienheureuse Vierge».
SAINT AMBROISE D'AUPERT «De Assumptione sanctae Mariae ; PL 39, 2130-2134»
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SAINT JEAN DAMASCÈNE (650/750) Père et Docteur de l’Église
«Celle qui, pour tous, a fait jaillir la vraie vie, comment tomberait-elle au pouvoir de la mort ? Certes, comme fille d’Adam, elle se soumet à la sentence (de mort) portée contre son père, car son Fils, qui est la Vie même, ne s’y est pas dérobé.Mais, comme mère du Dieu Vivant, il est juste qu’elle soit élevée jusqu’à lui». Et il s’interroge : «Celle qui n’a commis aucun péché... comment le paradis pourrait-il ne pas la recevoir et le ciel ne pas lui ouvrir joyeusement ses portes ?» Il en conclut : «Il fallait que celle qui avait conservé sans tache sa virginité pendant l’enfantement, conservât son corps sans corruption même après la mort... Celle qui avait hébergé le Verbe de Dieu en son sein, ne pouvait qu’être logée dans la demeure de son Fils»
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PAUL DIACRE (+799) moine
Dans l'événement de l'Assomption de Marie au ciel, Paul Diacre voit un des mystères dans lequel est révélé en toute évidence la plénitude de l'amour de Jésus envers sa mère.
Paul Diacre applique à Marie les paroles du Cantique des Cantiques :
«Qui est celle-ci qui monte du désert, en exhalant des parfums suaves et en reposant sur son bien-aimé ?»
Il commente :
«De ce désert de misère déplorable, notre glorieuse Théotokos, le jour où le Seigneur s'est rappelé de la libérer du poids des gémissements dans lesquels elle se consumait à cause de l'absence de son Fils, elle est montée pleine de toute joie vers un désert bienheureux…»
Homélie XLV. In Assumptione, PL 95, 1491 B ; 752
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IXème SIÈCLE
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Saint LÉON III Pape (750/816)
 
En 813 , le concile de Mayence rend la fête de l'Assomption obligatoire dans tout l’empire franc.
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Saint LÉON IV (+855)
 
En 847 une octave est jointe à la solennité de l'Assomption par le pape Léon IV c’est à dire qu’on célèbre l’ Assomption pendant huit jours.
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SAINT THÉODORE LE STUDITE (759/826) Moine bizantin
«Au ciel, la Vierge continue à jouer un rôle de médiation et d'intercession auprès du trône de Dieu au service des croyants, en étant revêtue d'une dignité et d'un pouvoirroyal ; elle intervient aussi dans leur vie, en mettant en fuite le démon et en les protégeant du mal».
La dévotion mariale prêchée par Théodore comporte aussi une espèce de crainte révérencielle envers la Mère du Seigneur inspirée par sa grandeur, par sa dignité et son exaltation céleste.
Théodore est aussi le premier à nous renseigner sur la pratique du jeûne de quarante jours en préparation à la fête de l'Assomption, le 15 Août.
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XIIème SIÈCLE
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«S’il est pour toute chair un temps pour parler, s’écrie-t-il, c’est bien aujourd’hui où la Mère du Verbe fait chair est enlevée aux cieux... La piété ne souffre pas que nous taisions aujourd’hui la gloire de Marie».
Ce qui ne l’empêche pas de conclure, plein de sagesse à l’égard de la gloire qui n’a sa source qu’en Dieu :
«Il me paraît encore plus prodigieux de voir le Fils de Dieu s’abaisser jusqu’à nous que de voir la Mère de Dieu exaltée aujourd’hui jusqu’à lui par pure grâce»
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Bienheureux GUERRIC D'IGNY (1080-1157)
«Pendant neuf mois, le Christ a habité en elle ; pendant de nombreuses années, il a habité avec elle... Maintenant, en elle et avec elle à tout jamais, il la rassasie de la gloire de la bienheureuse vision»
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XIIIème SIÈCLE
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SAINT ANTOINE DE PADOUE (1195/1231) Docteur de l’Église
«Vous savez clairement que la Vierge Marie a été élevée au ciel dans son corps de la même façon que Jésus Christ est ressuscité en triomphant de la mort et est monté à la droite du Père, ainsi pareillement est ressuscitée aussi l’Arche de sa sainteté, lorsque la Vierge Marie a été élevée dans la demeure céleste»
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Ct 3, 11 : Il posa sur sa tête le diadème royal

Il posa sur sa tête le diadème royal
«Venez, dit le Cantique, contemplez, filles de Sion, le roi Salomon, avec le diadème dont sa mère l'a couronné, au jour de ses épousailles» (Ct 3, 11)
La Vierge Marie a couronné le Fils de Dieu avec le diadème de la chair humaine, le jour de ses épousailles, lorsque la nature divine fut unie, comme un époux, à la nature humaine, dans la chambre nuptiale de la Vierge Marie. Aujourd'hui, le Fils a couronné sa Mère du diadème de la gloire céleste.
Venez, admirez la Mère avec le diadème dont son Fils l'a couronnée, aujourd'hui, jour de son Assomption.
SAINT ANTOINE DE PADOUE Sermon pour l'Assomption
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SAINT ALBERT LE GRAND (1193/1280) Théologien
«Il est clair que la bienheureuse Mère de Dieu a été élevée en son âme et en son corps au-dessus du chœur des anges et nous croyons que cela est vrai de toutes façons»
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SAINT THOMAS D'ACQUIN (1224/1274) Théologien et Docteur de l'Église
«le corps de Marie a été élevé au ciel avec son âme»
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SAINT BONAVENTURE (1217/1274) Théologien et Docteur de l'Église
«Dieu n’a permis en aucune façon que le corps de Marie fut réduit à la corruption ou tombé en cendres, Il est donc évident que c’est en son âme et en son corps qu’elle se trouve au ciel : sans quoi elle n’aurait pas la jouissance béatifique achevée»
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XVème SIÈCLE
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SAINT BERNARDIN DE SIENNE (1380/1444)
«Elle est devenue Notre Dame à l'Assomption, quand elle «fut exaltée au-dessus des chœurs des anges dans les royaumes célestes» ; et elle devint reine des cieux et reine des anges. Mais elle fut déjà admirablement illuminée à l'instant de l'infusion de son âme dans le corps; en mesure plus admirable encore au moment de la conception du Fils de Dieu ; et de manière admirable superlativement au moment de son Assomption et de sa glorification»
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XVIIème SIÈCLE
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LOUIS XIII dit le Juste (1601/1643)
 
 
A la suite de prières à Marie, la menace d'une invasion espagnole est écartée. Louis XIII consacre sa personne et son royaume à la Vierge Marie par une déclaration donnée à Saint Germain en Laye et veille à ce que l’Édit du 10 février 1638, de la consécration de la France à Marie, soit enregistré par le Parlement comme un acte de l'autorité souveraine.
Il demande que des processions aient lieu en son honneur le 15 Août.

L’Assomption devient une fête nationale.
VŒU DE LOUIS XIII
Consécration de La France au Cœur Immaculé de Marie :

«A ces causes, nous avons déclaré et nous déclarons que, prenant la très sainte et très glorieuse Vierge Marie pour protectrice spéciale de notre royaume, nous lui consacrons particulièrement notre personne, notre État, notre couronne et nos sujets, et nous avertissons le sieur Archevêque de Paris,
et néanmoins lui enjoignons que tous les ans, fête et jour de l'Assomption, il fasse faire, commémoration de notre présente déclaration à la grand'messe, qui se dira en son église cathédrale, et qu'après les vêpres dudit jour, il soit fait une procession en la dite église, à laquelle assisteront toutes les compagnies souveraines et les corps de ville, avec pareilles cérémonies que celles qui s'observent aux processions générales les plus solennelles ; ce que nous voulons aussi être fait en toutes les églises, tant paroissiales que celles des monastères de la dite ville et faubourg, et en toutes les villes, bourgs et villages du dit diocèse de Paris. Exhortons pareillement les archevêques et évêques de notre royaume, et néanmoins leur enjoignons de faire célébrer la même solennité en leurs églises épiscopales, et autres de leurs diocèses entendant qu'à la dite cérémonie les cours de Parlement et autres compagnies souveraines, et les principaux officiers des villes y soient présents, et d'avertir tous les peuples d'avoir une dévotion particulière à la Vierge, d'implorer en ce jour sa protection afin que, sous une si puissante patronne, notre royaume soit à couvert de toutes les entreprises de nos ennemis, qu'il jouisse longtemps d'une bonne paix, que Dieu y soit servi et révéré si saintement que nous et nos sujets puissions arriver heureusement à la dernière fin pour laquelle nous avons tous été créés, car tel est notre plaisir»
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SAINT FRANÇOIS DE SALES (1567/1622) Docteur de l’Église
 
Ayez mémoire et souvenance, très douce Vierge, que vous êtes ma Mère et que je suis votre fils ; que vous êtes puissante et que je suis un pauvre homme vil et faible.
Je vous supplie, très douce Mère, que vous me gouverniez et me défendiez dans toutes mes voies et actions.
Ne dites pas, gracieuse Vierge, que vous ne pouvez ; car votre bien-aimé Fils vous a donné tout pouvoir, tant au ciel comme en la terre.
Ne dites pas que vous ne devez ; car vous êtes la commune Mère de tous les pauvres humains et particulièrement la mienne.
Si vous ne pouviez, je vous excuserais disant : il est vrai qu'elle est ma mère et qu'elle me chérit comme son fils, mais la pauvrette manque d'avoir et de pouvoir.
Si vous n'étiez ma Mère, avec raison je patienterais disant : elle est bien assez riche pour m'assister ; mais hélas, n'étant pas ma mère, elle ne m'aime pas.
Puis donc, très douce Vierge, que vous êtes ma Mère et que vous êtes puissante, comment vous excuserais-je si vous ne me soulagez et ne me prêtez votre secours et assistance ?
Vous voyez, ma Mère, que vous êtes contrainte d'acquiescer à toutes mes demandes.
Pour l'honneur et la gloire de votre Fils, acceptez-moi comme votre enfant, sans avoir égard à mes misères et péchés. Délivrez mon âme et mon corps de tout mal et me donnez toutes vos vertus, surtout l'humilité.
Enfin, faites-moi présent de tous les dons, biens et grâces, qui plaisent à la Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit.
Ainsi soit-il.
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XXème SIÈCLE
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http://eucharistiemisericor.free.fr/images/170608_pie_xii.jpgPIE XII (1876/1958)
1er novembre 1950
Le Dogme de l'Assomption a été promulgué par le Pape Pie XII dans sa Constitution apostolique Munificentissimus Deus
«Marie, l'Immaculée Mère de Dieu toujours Vierge, à la fin du cours de sa vie terrestre, a été élevée en âme et en corps à la gloire céleste».
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PAUL VI (1897/1963)
La Constitution dogmatique Lumen Gentium promulguée par le pape Paul VI le 21 Novembre 1964 précise :

«Enfin, la Vierge Immaculée, préservée de toute tache de la faute originelle, au terme de sa vie terrestre, fut élevée à la gloire du ciel en son âme et en son corps et elle fut exaltée par le Seigneur comme Reine de l'univers afin de ressembler plus parfaitement à son Fils, Seigneur des seigneurs (cf.
Apoc. 19, 16) et vainqueur du péché et de la mort».(Lumen Gentium 59).
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Je vis, dans la nuit, plusieurs apôtres et saintes femmes prier et chanter des cantiques dans le petit jardin qui était devant le tombeau. Une large voie lumineuse s’abaissait du ciel vers le rocher, et je vis s'y mouvoir une gloire formée de trois sphères pleines d'anges et d'âmes bienheureuses qui entouraient l'apparition de Notre Seigneur et de l'âme resplendissante de Marie. La figure de Jésus-Christ, avec des rayons partant de ses cicatrices, planait devant elle. Autour de l'âme de Marie, je vis, dans la sphère intérieure, de petites figures d'enfants ; dans la seconde, c'étaient comme des enfants de six ans, et, dans la sphère extérieure, comme des adolescents déjà grands. Je ne vis distinctement que les visages, tout le reste m'apparut comme des formes lumineuses resplendissantes. Quand cette apparition, devenant de plus en plus distincte, fut arrivée au rocher, je vis une voie lumineuse qui s'étendit depuis elle jusqu'à la Jérusalem céleste. Je vis alors l'âme de la sainte Vierge qui suivait la figure de Jésus descendre dans le tombeau à travers le rocher, et, bientôt après, unie à son corps transfiguré, en sortir plus distincte et plus brillante, et s'élever avec le Seigneur et le choeur des esprits bienheureux jusqu'à la Jérusalem céleste. Toute cette lumière s'y perdit, et je ne vis plus nu dessus de la terre que la voûte silencieuse du ciel étoilé.

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Je ne sais pas si les apôtres et les saintes femmes qui priaient devant le tombeau virent aussi tout cela ; mais je les vis, frappés d'étonnement, regarder le ciel comme en adoration ou se prosterner je visage contre terre. J'en vis aussi quelques-uns qui revenaient avec la civière, priant et chantant des cantiques, et qui s'arrêtaient aux diverses stations du chemin de la Croix, se tourner avec une pieuse émotion vers la lumière qui brillait sur le tombeau.
[...]
Mais Thomas et Jonathan désiraient se rendre au tombeau de la sainte Vierge. Alors les apôtres allumèrent des flambeaux, qu'on assujettit à des perches, et allèrent avec eux au tombeau en passant par le chemin de la Croix. Ils parlaient peu, s'arrêtaient quelques moments aux pierres des stations, et méditaient sur la voie douloureuse du Sauveur et sur la compassion de sa Mère, qui avait élevé ces pierres commémoratives et les avait si souvent arrosées de ses larmes. Arrivés à la grotte du tombeau, ils s'agenouillèrent tous ; mais Thomas et Jonathan se précipitèrent vers l'entrée du caveau, et Jean les suivit. Deux disciples écartèrent les branches des arbrisseaux qui étaient devant la porte : ils entrèrent, et s'agenouillèrent avec une crainte respectueuse devant la couche sépulcrale de la sainte Vierge. Alors Jean s'approcha du cercueil, qui faisait un peu saillie au-dessus de la fosse, détacha les bandes qui l'entouraient, et enleva le couvercle. Puis ils approchèrent la lumière du cercueil, et furent saisis d'un profond étonnement lorsqu'ils ne virent devant eux que les linceuls vides, conservant encore la forme du saint corps. Ils étaient séparés à la place du visage et de la poitrine ; les bandelettes qui avaient entouré les bras étaient déliées, mais le corps glorifié de Marie n'était plus sur la terre. Ils levèrent les yeux et les bras vers le ciel comme s'ils eussent vu le saint corps enlevé à ce moment même, et Jean cria à l'entrée du caveau : «Venez et voyez, elle n'est plus ici ». Alors ils entrèrent deux par deux dans l'étroit caveau, et virent avec étonnement les linges vides étendus sous leurs yeux. Étant sortis, tous s'agenouillèrent à terre, regardèrent le ciel en levant les bras, prièrent, pleurèrent et louèrent le Seigneur et sa mère, leur chère et tendre mère, lui adressant, comme des enfants fidèles, les douces paroles d'amour que l'Esprit saint mettait sur leurs lèvres. Alors ils se souvinrent de cette nuée lumineuse qu'après les funérailles ils avaient vue descendre vers le tombeau et remonter au ciel. Jean retira respectueusement du cercueil les linceuls de la sainte Vierge, les plia, les roula, les prit avec lui ; puis il remit le couvercle et l'assujettit de nouveau avec les bandes d'étoffe. Ils quittèrent ensuite le caveau, dont l'entrée resta masquée par le massif de verdure. Priant et chantant des psaumes, ils revinrent à la maison par le chemin de la Croix ; puis ils se rendirent tous dans la pièce qu'avait habitée Marie. Jean déposa respectueusement les linceuls sur la petite table qui était devant l'oratoire de la sainte Vierge. Thomas et les autres prièrent encore à la place où elle avait rendu le dernier soupir. Pierre se retira à part comme pour méditer ; peut-être faisait-il sa préparation, car je vis ensuite dresser l'autel devant l'oratoire de Marie où était la croix, et Pierre célébrer un service solennel. Les autres, rangés derrière lui, priaient et chantaient alternativement. Les saintes femmes se tenaient plus en arrière prés des portes et de la partie postérieure du foyer.


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