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Sa deuxième période commence en 1773. Elle est plus fructueuse parce qu'il a l'expérience de la première et que Dieu le soutien davantage par de nombreux miracles. De Constantinople, en passant par la Thrace et la Macédoine; il se rend au Mont Athos et enfin en Thessalie. Il y visite villes et villages, y compris les repaires des résistants. A Larissa, il doit affronter l'hostilité des Juif et des gens riches, qui ne l'acceptent pas. Son activité est vraiment révolutionnaire, car il est le premier à s'être ainsi mis en contact avec le peuple et nation. Il n'hésite pas à pénétrer dans les repaires inaccessibles pour initier les insurgés à la Grande Idée. |
Sa deuxième période commence en 1773. Elle est plus fructueuse parce qu'il a l'expérience de la première et que Dieu le soutien davantage par de nombreux miracles. De Constantinople, en passant par la Thrace et la Macédoine; il se rend au Mont Athos et enfin en Thessalie. Il y visite villes et villages, y compris les repaires des résistants. A Larissa, il doit affronter l'hostilité des Juif et des gens riches, qui ne l'acceptent pas. Son activité est vraiment révolutionnaire, car il est le premier à s'être ainsi mis en contact avec le peuple et nation. Il n'hésite pas à pénétrer dans les repaires inaccessibles pour initier les insurgés à la Grande Idée. De Thessalie, il se rend en Macédoine, en Serbie et à Kozani. Il lutte pour la culture et la langue grecques : . «que nos enfants apprennent le grec, car notre Église nation sont helléniques. Il vaut mieux avoir des école dans le pays, dit-il , que des fontaines»
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Lors de ses périples, il enseigne même l'arboriculture. Il avait dans sa ceinture du chapelet, un couteau et un sécateur. Après la prêche, il montrait aux paysans comment enter et cultiver les arbres. Tout cela par amour, de façon tout à fait désintéressée. En se dirigeant vers le centre de la Grèce, sur le Kalaritès, il rencontre une femme avec un bébé. Il bénit l'enfant et prophétise : . «Cet enfant gouvernera la Grèce et sera glorifié» . En effet, cet enfant était Jean Koletis devenu un grand homme politique. Il arrive à soulever les opprimés à l'insu des oppresseurs. . Son comportement envers les Turcs est très amical; quand il prêche, même les Turcs l'écoutent. Il conseille aux Grecs de bien leur obéir, il leur présente le Turc comme une bénédiction divine. Pour toutes ses missions, il demande aussi bien la bénédiction du patriarche que l'autorisation du gouverneur. Mais dans les villages perdus dans la montagne, il parle librement contre les Turcs : . «Antichrist, dit-il, celui que nous avons au dessus de nos têtes. Vous comprenez de qui je parle» . Un jour, comme il prêche à l'ombre d'un arbre, ses yeux clairvoyants aperçoivent des voleurs cachés dans un bosquet écoutant ses paroles. Il s'interrompt et leur dit d'approcher sans crainte pour l'écouter. Ses paroles les amèneront au repentir et ils cesseront leurs activités malhonnêtes. Le saint homme s'emploie à convaincre les hommes à gagner honnêtement leur vie, car à cette époque, beaucoup de gens vivaient du vol et de l'usure. . «Soyez heureux, vous qui gagnez votre pain avec votre peine, parce qu'il est béni, et, si vous voulez, partagez-le avec le pauvre, car ce «peu» donné vous fera gagner le paradis» . Il s'appuie sur l'évangile pour envisager le problème de la richesse : Le riche n'est pas propriétaire, mais seulement administrateur du trésor que Dieu lui a donné. Son salut dépend de la façon dont il administre ses biens. Nous devons nous contenter du nécessaire et distribuer le reste aux pauvres. Il parcourt le pays en disant partout : . «Comment allez-vous ? Avez vous l'amour parmi vous ? Si vous voulez vous sauver, ne cherche rien d'autre dans le monde que l'amour» . Il mange surtout des légumes, du lait et des oeufs. Été comme hiver, il marche toujours, sans ménager son corps. Il dort très peu. Sans relâche, il conseille, confesse, réunit le notables grecs, les sollicitant pour construire des écoles et nourrir les pauvres. Au bout d'une longue journée de service, il reçoit encore ceux qui désirent le voir. L'espion des Italiens (Benetis) raconte qu'il est parvenu à le voir à une heure du matin. Même après cela, il ne dort pas. Il récite les Complies et l'Office de Minuit. Après cela, on imagine le temps qui lui reste à dormir. Il ne s'intéresse plus à l'argent. Il dit : . «En lisant l'évangile, j'ai compris que le Christ nous dit : Je t'ai donné ma grâce gratuitement, tu la donneras aussi aux autres; enseigne gratuitement, conseille gratuitement, confesse gratuitement et si tu désires de l'argent, même un peu, je te punis et te voue à la damnation.» . Et aussi : . «Je rends grâce à Dieu pour n'avoir ni bourse, ni maison, ni coffre, ni soutane autre que celle que je porte»
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Comme salaire, il demande seulement aux fidèles de garder ses paroles dans leur coeur. Il a conquis les trois vertus ascétiques : la dépossession, la virginité et l'humilité. Il enseigne : . «Le premier fondement est de n'avoir aucune possession. Il faut aussi se consumer dans les jeûnes, les prières, les veilles, les travaux qui mortifient et soumettent le corps, ce loup, cette bête sauvage, ce lion; il faut fuir le monde et surtout les femmes. Si par hasard, tu arrives à une route où d'un côté il y a une femme et de l'autre un diable, passe du côté où se trouve le diable, car lui, tu peux le faire disparaître en faisant le signe de la croix. Vous me direz : Toi qui es moine, pourquoi es-tu en contact avec les laïcs ? Je vous réponds : mes frères, je pèche, moi aussi, mais puisque ma race est plongée dans l'ignorance, je me dis qu'il vaut mieux que Jésus Christ perde une brebis pour en gagner d'autres, et peut-être que Dieu dans sa grande miséricorde me sauvera grâce à vos ardentes prières et supplications» . Au plus haut degré de la vertu et de la sainteté, il se considère comme un grand pécheur, se croit tout petit, car Dieu lui a accordé beaucoup d'opportunités et beaucoup de connaissance : . «Je suis, mes frères, un homme pécheur, plus mauvais que vous tous et je ne suis pas digne de vous parler ni même de vous embrasser les pieds» . Quelle humilité ! Sa vie intérieure le protège de l'orgueil. Il s'accuse : . «Je me suis trompé, mes frères. Quand j'étais jeune, je disais : «Mon âme, fais ce que tu veux, et quand tu auras vieilli, lutte pour te sauver» Maintenant, j'ai vieilli, mes péchés ont fait pousser des racines et je ne suis plus capable de faire aucun bien. Prenez donc garde de ne pas souffrir comme moi» . Et aussi : . «Je vous prie, mes frères, de demander pour moi le pardon et la bénédiction de Dieu» . Père Cosme, suivi par des milliers de personnes, va de village en village pour prêcher. Il va à Étolie et à Messolonghi, puis à Naupacte, à Achaïe et par tout le Péloponnèse. L'enthousiasme du peuple est grand : ils le considèrent comme un saint : dix-mille fidèles et quarante prêtres le suivent. Avant d'arriver à une ville ou un village, il prévient les habitants pour qu'ils se préparent par des jeûnes et des confessions. Il leur dit de préparer du blé et du pain. Les gens sortaient tout cela dans la rue et il le distribuait aux fidèles. Quand il entrait dans un village ou une ville, les cloches des églises se mettaient à sonner. Il portait toujours deux grands chandeliers à cent cierges et les gens essayaient de l'approcher pour lui baiser la main, mais ils étaient si nombreux que cela le fatiguait beaucoup : . «Vous êtes très polis et vous voulez me baiser la main. Soyez bénis de Dieu, mais si vous me tombez tous dessus, je mourrai. . Mais pour ne pas vous chagriner, je vous pris de vous mettre à ma gauche et à ma droite et je vous donnerai ma main. Mais ne la tirez pas l'un vers un côté, l'autre vers l'autre, parce que vous me faites mal aux épaules et je mourrai. Je ne suis qu'un homme comme vous, pauvre de moi, et non pas un ange. Et ne criez pas tant, car vous me rendez sourd» . Il distribuait des cierges à tous, puis on chantait le Canon d'Intercession à la toute sainte Enfantrice de Dieu, puis des dizaines de prêtres faisaient l'onction des malades. Après toute cette préparation, il livrait son enseignement. Il faisait dresser une énorme croix de bois à chaque endroit où il prêchait et la laissait là à son départ pour que les fidèles se souviennent de ses paroles. Ses sermons étaient exemplaires tant par leur contenu que par leur méthode. Après l'analyse du sujet, il se mettait à dialoguer avec les paysans pour leur apprendre ses paroles. Puis, il faisait le résumé de ses sermons en écrit et le distribuait à son auditoire. Il donnait des croix et des chapelets, des peignes à ceux qui voulaient laisser pousser la barbe, des foulards aux femmes. Il arrivait à les convaincre de ne plus porter de bijoux. Tout cela, il achetait avec l'argent des riches qui le lui avaient donné pour le salut de leur âme. Il a convaincu les riches d'acheter quatre mille baptistères en cuivre et des livres des saints Pères sur la doctrine chrétienne. Quand on a demandé à un vieillard de 138 ans qui mourait dans un hospice quel était le plus beau moment de sa vie, il a répondu : . «C'était lorsqu'on m'a amené près du père Cosme et que je lui aie baisé la main» . L'époque de 1708-1770 est difficile. Les Grecs se réveillent : la Grande Idée a mûri dans leur coeur. Saint Cosme n'est plus suivi par personne. Il court tout seul d'un repaire à l'autre pour encourager les «voleurs» (insurgés réfugiés dans la montagne, vivant de vol aux dépens des Turcs et des gouverneurs grecs soumis. Là ceux-ci) à contre-attaquer l'armée turque. Mais puisque le Père Cosme travaillait en clandestinité, on ne peut suivre son activité. Au moment de la révolte d'Orloff, on le voit au Nord de la Grèce, où il encourage la lutte. Malheureusement cette révolte a échoué. Saint Cosme doit alors partir de là et va à Cephalonie où il reste pendant trois ans. Nombre de prophéties concernant les l9e et le 20e siècles datent de cette époque. Un jour, en passant près d'une jolie maison neuve il s'arrête, la regarde attentivement et dit : . «Vous construise des maisons que vous n'habiterez jamais» . En effet, les propriétaires sont morts peu après. Les aventures qu'il avait vécues lui donné de l'expérience. Il a compris que les Grecs ne deviendront libres qu' en s'instruisant. Grâce à son oeuvre, la Grèce remplit se d'écoles. . «Il ne doit pas exister un seul village sans école, parce qu'à l'école, on apprend ce qu'est Dieu, ce qu'est la Sainte Trinité, ce qu'est la nation. Ce n'est qu'à l'aide des lettres que vous améliorerez votre existence» .. disait-il. Père Cosme, en tant que prophète, avait prédit qu'un jour, les îles de la Mer Ionienne seraient libérées et feraient beaucoup de progrès dans la civilisation. .«Des écoles, sortiront des invention vous ne pouvez imaginer» . A Cephalonie, il avait prédit dans un de ses sermons qu'il viendrait un temps où la terre serait ceinte d'un fil et les hommes se parleraient entre eux de Constantinople à Moscou comme d'une chambre à l'autre. De Constantinople, centre de l'Orthodoxie, il part commencer son troisième périple. La situation politique est favorable. Il quitte la Ville en 1775 pour se rendre dans la Dodécanèse. On le voit prêcher dans les îles de la Mer Egée puis il retourne à la Sainte Montagne pour y étudier les écrits des saints Pères. Il enseigne dans les monastères et hermitages de la Sainte Montagne. Il visite les villages du Nord de la Grèce et exhorte les femmes à abandonner bijoux et autres futilités. Une femme qui persistait, malgré les exhortations du père Cosme, à parer de ducats la tête de son enfant, trouva celui-ci mort dans sa chambre un matin. Après cette leçon, les femmes, quand elles voyaient le père Cosme, jetaient leurs bijoux à ses pieds. Les femmes d'Epire ont pris l'habitude - et l'ont conservée jusqu'à nos jours - de porter un foulard blanc, comme saint Cosme leur avait dit, de manière à en couvrir un peu le visage. Il voulait soulager la condition féminine, idée révolutionnaire pour son époque. Il démontre, en se référant à l'évangile, que la femme n'est pas inférieure à l'homme. Il exhorte les hommes à la tolérance, les femmes à la modestie et à l'humilité . A Epire ou les Grecs perdent massivement leur foi, il accomplit des miracles, qui touchent aussi les Turcs. Certains d'entre eux voient un jour, à cinq heures du matin, une lumière céleste qui couvre le lieu où le saint était assis. Beaucoup se convertissent à la foi chrétienne. Il fait des guérisons miraculeuses : . un officier turc est guéri par l'eau bénite que lui donne saint Cosme. A cause de son humilité, il obtient le charisme de lire dans les pensées d'autrui. Un historien écrit : . «On voyait des familles divisées se mettre à vivre en bonne entente, des meurtriers pleurer avant de se confesser, des femmes de mauvaise vie renoncer à leur passé, des dames riches offrir leurs bijoux et leur trésor aux églises et aux pauvres, des voleurs et des brigands rendre aux propriétaires ce qu'ils leur avaient volé et toute la population de l'île devenir une seule grande famille» . Il va à Chimarra où les habitants vivent dans le luxe grâce au commerce maritime très florissant. Dissensions, jalousies et exploitation des uns par les autres seront bientôt supprimées par l'effet de la prédication de saint Cosme. Les femmes de Chimarra, en écoutant père Cosme parler des pauvres, rassemblent tous leurs objets de prix à ses pieds et lui promettent de ne plus porter de vêtements précieux. Depuis ce jour, les femmes de Chimarra s'habillent en noir. Saint Cosme a réconcilié les marchands de Chimarra entre eux. Il y avait, avant son arrivée, beaucoup de disputes et de bagarres causées par la concurrence et le caractère indiscipliné de ces hommes, et certaines aboutissaient à des meurtres. Pour ne pas risquer leur vie, les hommes de Chimarra évitaient les lieux publics et par conséquent, ils n'allaient pas à l'église non plus. D'autre part, leur sentiment religieux les poussant à construire des chapelles dans leurs maisons, ils avaient même des prêtres qu'ils nourrissaient chez eux. Saint Cosme, pour lutter contre les dissensions, prêche l'amour chrétien, réduit la tendance des hommes à la vengeance et finit par faire construire l'église de la Toussaint, commune à tous les chrétiens, ainsi que des écoles pour lesquelles il conseille de réunir le matériel en démolissant les chapelles privées. Quand certains chrétiens n'osent pas toucher à ces chapelles, saint Cosme monte lui-même et commence la démolition tout seul. Ailleurs en revanche , quand il voit le besoin d'une église, il pose lui-même les fondements, trace les dimensions de l'église et sollicite les hommes à l'aider. De là, il va à Drimades, à Palassa, à Doukat, à Kanina, à Valona puis à Berat, où il est accueilli par Kourt Pasha, le gouverneur turc, qui lui offre une chaire. Partout où il va, son premier souci est d'ériger des écoles. Il en érige au moins 1200. Son activité est admirable. Il a réuni, par exemple, en trois jours, 10000 grosi pour la construction de la faculté de Prebeza, et à Parga, 16000 grosi dans le même but. Sommes considérables, puisque le salaire mensuel d'un instituteur était seulement de 8 grosi à l'époque. De Berat, il monte à Tirana et plus haut. Puis, en passant par la Thessalie, il revient à Epire. Il est espionné par les Italiens qu'il traite avec politesse. Le père Cosme attribuait une très grande valeur au ministère du prêtre. Il disait : . «Il faut savoir qu'un prêtre est plus grand qu'un ange, car il est médiateur entre Dieu et l'homme et il lui est donné la grâce de faire la liturgie, que les anges contemplent en tremblant» Nous pouvons donc imaginer avec quelle dévotion et quelle attention il servait lui-même la liturgie. Il disait aux fidèles : «Allons, mes frères en Christ, bavardez-vous dans l'église ?» «Nous bavardons, saint de Dieu. Et vous, saints prêtres, qu'est-ce que vous leur dites ?» «Nous leur disons de ne pas parler, mais ils ne nous écoutent pas» «Et pourquoi ? Il me semble que c'est de votre faute. Mettez le lutrin au milieu de l'église et lisez paternellement et à voix haute pour que tous les chrétiens entendent. Car lorsqu'on écoute, on ne parle pas. Autrement, si vous lisez devant l'icône du Christ et en murmurant, les chrétiens, hommes ou femmes, puisqu'ils n'entendent pas, se mettent à parler entre eux. Elles, par exemple, discuteront laquelle est la mieux habillée ou qui porte les plus beaux bijoux, puis elles partiront et n'auront pas envie de revenir. Et elles pèchent à cause de vous et vous péchez aussi» . Ses paroles et sa volonté faisaient loi. Il a obtenu, entre autres, qu'on déplaçât le jour du marché du dimanche au samedi, malgré l'opposition acharnée des Juifs. Il travaille beaucoup à cette époque. On penserait qu'il sait que la fin de sa vie terrestre approche. Il écrit des lettres aux villes, aux villages, à son frère et il crée des centres de mission. En passant par Premeti et Tempeleni il aboutit à Berat. Il prêche sans cesse, suivi par 10000 personnes. Il fait encore plus de miracles. Il confesse les foules, sa vie intérieure, il la garde jalousement, comme la veut Dieu, et il la cultive. C'est elle qui lui donne la force de poursuivre sa mission. Saint Cosme ressemble à l'océan, qui s'agite à la surface, mais est calme au fond. Il s'applique avec passion à tenir la nation grecque attachée à la foi des saints Pères. Il leur dit : . «Je vous dis et vous commande : même si on vous brûle le corps, même si on vous le rôtit, même si on vous prend toutes vos possessions, ne vous indignez pas. Cédez-les : ils ne sont pas à vous. Tout ce dont vous avez besoin, c'est votre âme et le Christ. Ces deux, même si le monde entier tombe sur vous, personne ne peut vous les prendre, sauf si vous les donnez de votre propre gré» . Lui-même est décidé de se sacrifier pour sa foi. . «Je prie mon Christ - disait-il - de me donner l'occasion d'offrir mon sang pour son amour, comme Lui a offert le sien pour mon amour» . Et Dieu a exaucé son désir. En lutte avec les Juifs, qui étaient hostiles aux chrétiens, lorsqu'il change le jour du marché du dimanche au samedi, il les irrite encore plus contre lui-même. Il le savait bien puisqu'il écrivait : .. «Mille chrétiens m'aiment et un me déteste, mille Turcs m'aiment et un pas beaucoup, mille Juifs souhaitent ma mort et un seul ne la veut pas»
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Les Juifs donnent 25000 grosi au tourt Pasha pour le faire tuer. Père Cosme va au village de Talikodasi pour prêcher, puis se dirige avec d'autres vers le village de Sainte Trinité. Comme il y entre, il voit un khodja (prêtre turc). Il dit à ses compagnons de l'attendre dans l'église, pendant qu'il ira voir le khodja. A partir d'ici, c'est un diacre du père Cosme qui raconte : «Tout le monde attendait dans l'église pour écouter saint Cosme mais celui-ci a été enlevé par le khodja et sept autres Turcs. Ils l'ont pris, les impies, et ils étaient prêts à partir à cheval. J'ai dit au père Cosme : - Je te suivrai, même si je dois mourir dans la rue. - Il m'a dit : - Viens !, puis, comme nous marchions ensemble : «As-tu pris ma soutane ? Va, prends-la !» Et quand je revenais vers lui, les barbares m'ont pris la soutane, m'ont donné des coups de bâtons et ne m'ont pas laissé aller avec le saint. Ils l'ont emmené vers la rivière. Saint Cosme leur a demandé de le laisser dire une prière, et pendant qu'il la disait, il a marqué d'un signe de la croix les quatre points cardinaux : l'Est, l'Ouest, le Nord et le Sud. Sur la rive, il y avait un arbre. Ils ont noué une corde à la selle du cheval et lui ont passé la corde au cou. Ils allaient lui lier les mains, mais il les tenait croisées sur son coeur, avant de s'étrangler. Ainsi a-t-il livré son âme au Christ. Après l'avoir déshabillé, ils l'ont jeté à la rivière. Les chrétiens se sont précipités pour prendre son corps saint, mais ils ne l'ont pas retrouvé. Quelques jours plus tard, un prêtre, nommé Marc, a fait le signe de la croix et est allé au milieu de la rivière, et là, par miracle, a trouvé le corps de saint Cosme debout dans l'eau, les mains croisées sur sa poitrine. Il l'a porté jusqu'à l'église de Kalikondasi où il l'a enterrée» |