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11/10/2009

IV - LA GLOIRE CREPUSCULAIRE DE L'EGLISE


 

 

IENHEUREUSE

ANNE-CATHERINE EMMERICH (1774/1824)

 

 

LIRE LES QUATRES PAGES ANNE-CATERINE EMMERICH

 

 

IV -LA GLOIRE CREPUSCULAIRE DE L'EGLISE

 

LA RECONSTRUCTION DE L'EGLISE

 

«Alors je vis rebâtir l'Eglise très promptement et avec plus de magnificence que jamais.

Je vis une femme pleine de majesté s'avancer dans la grande place qui est devant l'Eglise. Elle avait son ample manteau relevé sur les deux bras et elle s'éleva doucement en l'air. Elle se posa sur le dôme et étendit sur toute l'étendue de l'Eglise son manteau qui semblait rayonner d'or. Les démolisseurs venaient de prendre un instant de repos, mais, quand ils voulurent se remettre à l'oeuvre, il leur fut absolument impossible d'approcher de l'espace couvert par le manteau.

Puis je vis, dans le lointain, s'approcher de grandes cohortes, rangées en cercle tout autour de l'Eglise, les unes sur la terre,les autres dans le ciel. La première était composée de jeunes hommes et de jeunes filles, la

seconde de gens mariés de toute condition parmi lesquels des rois et des reines, la troisième de religieux, la quatrième de gens de guerre. En avant de ceux-ci, je vis un homme monté sur un cheval blanc. La dernière troupe était composée de bourgeois et de paysans dont beaucoup étaient marqués au front d'une croix rouge.

Alors la bataille s'engagea dans le ciel : Michel et ses anges combattirent le Dragon. Celui-ci riposta, appuyé par ses Anges, mais ils eurent le dessous et furent chassés du ciel. On le jeta donc, l'énorme Dragon, l'antique Serpent, le Diable ou Satan, comme on l'appelle, le séducteur du monde entier, on le jeta sur la terre et tous ses Anges furent jetés avec lui». (Apoc XII 7-9)

J'ai vu l'Eglise de saint Pierre :
elle était dénudée, à l'exception du choeur et du maître-autel. Puis il vint de toutes les parties du monde des prêtres et des laïques qui refirent les murs de pierre.

Pendant qu'ils s'approchaient, des captifs et des opprimés furent délivrés et se joignent à eux.

Tous les démolisseurs et les conjurés furent chassés de partout devant eux et furent, sans savoir comment, réunis en une
seule masse confuse et couverte d'un brouillard. Ils ne savaient ni ce qu'ils avaient fait, ni ce qu'ils devaient faire, et ils couraient, donnant de la tête les uns contre les autres, ce que je les vois souvent faire.

Lorsqu'ils furent tous réunis en une seule masse, je les vis abandonner leur travail de démolition de l'Eglise et se perdre dans les divers groupes.

Alors je vis rebâtir l'Eglise très promptement et avec plus de magnificence que jamais : car les gens de toutes les cohortes se faisaient passer des pierres d'un bout du monde à l'autre. Lorsque les groupes les plus éloignés s'approchèrent, celui qui était le plus près du centre se retira derrière les autres, C'était comme s'ils présentaient divers travaux de la prière et les groupe de soldats les oeuvres de la guerre. Je vis dans celui-ci des amis et des ennemis appartenant à toutes les nations. C'étaient purement des gens de guerre comme les nôtres
(la voyante veut dire comme les soldats de son temps) et revêtus de même (c'est-à-dire d'uniformes).

Le cercle qu'ils formaient n'était pas fermé, mais il y avait vers le nord un grand intervalle vide et sombre : c'était comme un trou, comme un précipice. J'eus le sentiment qu'il y avait là, une terre couverte de ténèbres.

Je vis aussi une partie de ce groupe
(celui, semble t'il, des gens de guerre) rester en arrière : ils ne voulaient pas aller en avant et tous avaient l'air sombre et restaient serrés les uns contre les autres. Dans tous ces groupes, je vis beaucoup de personnes qui devaient souffrir le martyre pour Jésus : il y avait encore là beaucoup de méchants

(ce qui implique que la conversion, pour être générale n'était cependant pas totale)

et une autre séparation devait plus tard avoir lieu.
Cependant, je vis l'Eglise complètement restaurée ; au-dessus d'elle, sur une montagne, l'Agneau de Dieu entouré d'une troupe de vierges tenant des palmes à la main, et aussi les cinq cercles formés des cohortes célestes correspondant à ceux d'en bas qui appartiennent à la terre
».

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LA GUERRE SPIRITUELLE

 

«Je vis de grandes troupes venant de plusieurs pays se diriger vers un point et des combats se livrer partout. Je vis au milieu d'eux une grande tache noire comme un énorme trou ; ceux qui combattaient à l'entour devenaient de moins en moins nombreux, comme si plusieurs y fussent tombés sans qu'on le remarquât.

Pendant ce temps, je vis encore au milieu des désastres les douze hommes dont jai déjà parlé, dispersés en diverses contrées sans rien savoir les uns des autres, recevoir des rayons de l'eau vive. Je vis que tous faisaient le même travail de divers côtés ; qu'ils ne savaient pas d'où il leur était commandé et que quand une chose était faite, une autre leur était donnée à faire. Ils étaient toujours douze dont aucun n'avait plus de quarante ans......


Je vis que tous recevaient de Dieu ce qui s'était perdu et qu'ils opéraient le bien de tous les côtés ; ils étaient tous catholiques. Je vis aussi, chez les ténébreux destructeurs, de faux prophètes et les gens qui travaillaient contre les écrits des douze nouveaux apotres.


Comme les rangs de ceux qui combattaient autour de l'abime ténébreux allaient s'éclaircissant de plus en plus, et comme pendant le combat toute une ville avait disparu, les douze hommes apostoliques gagnaient sans cesse un grand nombre d'adhérents, et de l'autre ville
(Rome la véritable ville de Dieu) partit comme un coin lumineux qui entra dans le disque sombre».

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LES DEUX CITES

 

«Je vis dans deux sphères opposées l'empire de Satan et l'empire du Sauveur. Je vis la ville de Satan et une femme, la prostituée de Babylone, avec leurs prophètes et leurs prophétesses, leur thaumaturges et leurs apotres. Là tout était riche, brillant, magnifique, comparé à l'empire du Sauveur. J'y ai vu des rois, des empereurs, des prêtres superbement vêtus et montés sur des chars . Satan avait un trône magnifique.


En même temps je vis l'empire du Sauveur, pauvre et à peine visible sur la terre, plongé dans le deuil et la désolation. L'Eglise me fut présentée tout à la fois sous les traits de la Vierge et sous ceux du Sauveur sur la Croix, dont le côté entr'ouvert semblait indiquer au pêcheur l'asile de la grace
»

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MARIE, PROTECTRICE DE L'EGLISE

 

«Je vis au-dessus de l'Eglise (Saint Pierre de Rome, constante allégorie de l'Eglise en ces visions) fort amoindrie, une femme majestueuse revêtue d'un manteau bleu de ciel qui s'étalait au loin, et portant une couronne d'étoiles sur la tête.

J'aperçus une sorte de large manteau qui allait toujours en s'élargissant et qui finit par embrasser touit un monde avec ses habitants. En même temps, ce symbole fut pour moi une image du temps présent, et je vis des prêtres faire des trous dans ce manteau et regarder à travers.

Je vis dans une grande ville une église qui était la moindre devenir la première.


Les nouveaux apotres se réunirent tous dans la lumière. J'ai cru me voir au premier rang avec d'autres que je connaissais. Maintenant, tout refleurissait. Je vis un nouveau Pape très ferme ; je vis aussi le noir abime se rétrécir de plus en plus : à la fin, il était arrivé à ce point qu'un seau d'eau pouvait en couvrir l'ouverture.


En dernier lieu, je vis encore trois groupes ou trois réunions d'hommes s'unir à a lumière. Is avaient parmi eux des gens de bien éclairés, et ils entrèrent dans l'Eglise

(Il s'agit probablement d'églises chismatiques rentrant dans le sein de l'Eglise catholique).


Les eaux abondaient de toutes part : tout était vert et fleuri. Je vis batir des églises et des couvents.

Mais je vis aussi le secours arriver au moment de la plus extrême détresse.


«Je vis de nouveau la sainte Vierge monter sur l'Eglise et étendre son manteau. Lorsque j'eus ce dernier spectacle, je ne vis plus le Pape actuel. Je vis un de ses successeurs. Je le vis à la fois doux et sévère. Il savait s'attacher les bons prêtres et repousser loin de lui les mauvais.


Je vis tout se renouveler et une Eglise qui s'élevait jusqu'au ciel
».

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LE COMBAT DE SAINT MICHEL

 

«Déjà toute la partie antérieure de l'église était abattue : il n'y restait plus debout que le sanctuaire avec le Saint sacrement. J'étais accabée de tristesse et je me demandais toujours où était donc cet homme que j'avais vu autrefois se tenir sur l'Eglise pour la défendre, portant un vêtement rouge et tenant une bannière blanche.


Je vis de nouveau l'église de saint Pierre avec sa haute coupole. Saint Michel se tenait au sommet, brillant de lumière, portant un vêtement rouge de sang et tenant à la main un grand étendard de guerre.


Sur la terre, il y avait un grand combat. Des verts et des bleus combattaient contre des blancs, et ces blancs qui avaient au-dessus d'eux une épée rouge et flamboyante, paraissaient avoir le dessous ; mais tous ignoraient pourquoi ils combattaient.

L'Eglise était toute rouge de sang comme l'ange, et il me fut dit qu'elle serait lavée dans le sang.

Plus le combat durait, plus la couleur sanglante s'effaçait de l'Eglise et elle devint de plus en plus transparente. Cependant, l'ange descendit, alla aux blancs et je le vis plusieurs fois en avant de toutes leurs cohortes. Alors, ils furent animés d'un courage merveilleux sans qu'ils sussent d'où ça leur venait ; c'était l'ange qui multipliait ses coups parmi les ennemis, lesquels s'enfuirent de tous côtés. Le glaive de feu qui était au-desss des blanc victorieux, disparut alors.

Pendant le combat, des troupes d'ennemis passaient continuellement de leur côté et une fois il en vint une très nombreuse.

Au-dessus du champ de bataille, des troupes de saints parurent dans l'air : ils montraient, indiquaient ce qu'il fallait faire, faisaient des signes avec la main : tous étaient différents entre eux, mais inspirés d'un même esprit et agissant dans un même esprit.


Lorsque l'ange fut descendu du haut de l'Eglise, je vis au-dessus de lui dans le ciel une grande croix lumineuse à laquelle le Sauveur était attaché ; de ses plaies sortaient des faisceaux de rayons resplendissants qui se répandaient sur le monde. Les plaies étaient rouges et semblables à des portes éclatantes dont le centre était de la couleur du soleil. Il ne portait pas de couronne d'épine, mais de toutes les plaies de la tête partaient des rayons qui se dirigeaient horizontalement sur le monde. Les rayons de ses mains, du côté et des pieds avaient les couleurs de l'arc en ciel ; ils se divisaient en lignes très menues, quelquefois aussi ils se réunissaient et atteignaient ainsi des villages, des villes, des maisons sur toute la surface du globe. Je les vis ça et là, tantôt de loin, tantôt de près, tomber sur divers mourants et aspirer les âmes qui, entrant dans un de ces rayons colorés, pénétraient dans la plaie du Seigneur. Les rayons de la plaie du côté se répandaient sur l'Eglise placée au-dessous, comme un courant abondant et très large. L'Eglise en était toute illuminée, et je vis la plupart des âmes entrer dans le Seigneur par ce courant de rayons.


Je vis aussi planer à la surface du ciel un coeur resplendissant d'une lumière rouge, duquel partait une voie de rayons blancs qu conduisaient dans la plaie du côté...

...Et une autre voie qui se répandait sur l'Eglise et sur beaucoup de pays...

...Ces rayons attiraient à eux un grand nombre d'âmes qui, par le coeur et la voie lumineuse, entraient dans le côté de Jésus. Il me fut dit que ce coeur était Marie.

J'eus encore la vision d'une immense bataille. Toute la plaine était couverte d'une immense fumée : il y avait des taillis remplis de soldats d'où l'on tirait continuellement. C'était un lien bas : on voyait de grandes villes dans le lointain. Je vis saint Michel descendre avec une nombreuse troupe d'anges et séparer les combatants. Mais cela n'arrivera que quand tout semblera perdu. Un chef invoquera saint Michel et alors la victoire descendra.
Elle ignorait l'époque de cette bataille. Elle dit une fois que cela arriverait en Italie, non loin de Rome où beaucoup danciennes choses seraient détruites et où beaucoup de saintes choses nouvelles (c'est-à-dire inconnues jusqu'alors) reparaitraient un jour.


Saint Michel descendit dans l'église (démolie à l'exception du choeur et du maître-hôtel) revêtu de son armure, et il arrêta en les menaçant de son épée, plusieurs mauvais pasteurs qui voulaient y pénétrer. Il les chassa dans un coin obscur où ils s'assirent, se regardant les uns les autres. La partie de l'Eglise qui était démolie fut en peu d'instants entourée d'un léger clayonnage, de manière à ce que l'on put y célébrer parfaitement le service divin. Puis il vint de toutes les parties du monde des prêtres et des laïques, qui refirent les murs de pierre,; car les démolisseurs n'avaient pas pu ébranler les fortes pierres des fondements».

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LA FEMME FORTE

 

«Je vis la fille du roi des rois attaquée et persécutée. Elle pleurait beaucoup sur tout le sang qui allait se répandre et promenait ses regards sur une tribu de vierges fortes qui devaient combattre à ses côtés. J'eus beaucoup à faire avec elle et je la suppliai de penser à mon pays et à certaines contrées que je lui recommandai. Je demandai pour les prêtres quelque chose de ses trésors ; elle me répondit :

 

«oui, j'ai de grands trésors, mais on les foule aux pieds.»

 

Elle portait un vêtement bleu de ciel.

Là-dessus, je reçus de mon conducteur une nouvelle exhortation à prier moi-même et à exciter tout le monde, autant que possible, à prier pour les pêcheurs et en partculier pour les prêtres égarés.

 

«De bien MAUVAIS TEMPS vont venir»

me dit-il.

«Les non-catholiques séduiront bien des gens et chercheront par tous les moyens imaginables à tout enlever à l'Eglise. Il s'ensuivra une grande confusion»

J'eus une autre vision où je vis comment on préparait l'armure de la fille du roi. Une multitude de personnes y contribuaient. Et ce qu'elles apportaient consistait en prières en bonnes oeuvres, en victoires sur elles-mêmes et en travaux de toute espèce. Tout cela allait de main en main jusqu'au ciel, et, là, chaque chose, après avoir subi un travail particulier, devenait une pièce de l'armure dont on revêtait la Vierge. On ne pouvait qu'admirer à quel point tout s'ajustait bien et l'on était frapé de voir comment chaque chose en signifiait une autre. La Vierge fut armée de la tête aux pieds. Je reconnus plusieurs des personnes qui donnaient leur concours et je vis avec surprise que des établissements entiers et de grands et savants personnages ne fournissaient rien, tandis que des pièces importantes de l'armure provenaient de gens pauvres et de petite condition.

Je vis la bataille. Les ennemis étaient infiniement plus nombreux mais la petite troupe fidèle abattait des rangs entiers. Pendant le combat, la Vierge armée se tenait sur une colline ; je courus à elle et lui recommandai ma patrie et les endroits pour lesquels j'avais à prier.

Son armure avait quelque chose d'étrange ; tout y avait un signification ; elle portait un casque, un bouclier et une cuirasse. Quant aux gens qui combattaient ils ressemblaient à nos soldats d'à présent. C'était une terrible guerre : à la fin, il ne resta plus qu'une petite troupe de champions de la bonne cause, lesquels remportèrent la victoire».

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LA PURIFICATION

 

«L'incrédulité de l'époque est à son comble : il y aura encore une confusion incroyable ; mais APRES L'ORAGE, la foi se rétablira.

Cependant, de l'autre côté, ceux qui rebatissaient se mirent à travailler avec une incroyable activité. Il vint des hommes d'un très grand age, impotants, oubliés, puis beaucoup de jeunes gens forts et vigoureux, des femmes, des enfants, des ecclesiastiques et des séculiers, et l'édifice fut bientôt restauré entièrement.

Je vis alors un nouveau Pape venir avec une procession. Il était plus jeune et beaucoup plus sévère que le précédent. On le reçut avec une grande pompe. Il semblait prèt à consacrer l'Eglise
(saint Pierre de Rome) mais j'entendis une voix disant qu'une nouvelle consécration n'était pas nécessaire, que le très saint Sacrement y était toujours resté.

On devait alors célébrer très solennellement une doube fête : un jubilé universel et la restauration de l'Eglise. Le Pape avant le commencement de la fête, avait déjà disposé ses gens qui repoussèrent et renvoyèrent de l'assemblée des fidèles, sans trouver aucune contradiction, une foule de membres du haut et du bas clergé.

Je vis qu'ils quittèrent l'assemblée en murmurant et pleins de colère. Le Pape pris à son service de tout autres personnes, ecclesiastiques et même laïques. Alors commença la grande solennité dans l'Eglise de saint Pierre.

Les hommes au tablier blanc continuaient à travailler à leur oeuvre de démolition sans bruit et avec circonspection, quand les autres ne les voyaient pas : ils étaient craintifs et avaient l'oeil au guet
».

 

A la fête de la Purification, en 1822, elle raconta ce qui suit :

 

«J'ai vu ces jours-ci, des choses merveilleuses touchant l'Eglise. L'Eglise de saint Pierre était presque entièrement détruite par la secte : mais les travaux de la secte furent aussi détruits et tout ce qui leur appartenait, ses tabliers et son attirail furent brulés par le bourreau sur une place marquée d'infamie. C'était purement du cuir de cheval et la puanteur en était si grande qu'elle m'a rendue malade. J'ai vu dans cette vision la Mère de Dieu travailler de telle manière pour l'Eglise que ma dévotion envers elle s'en est encore accrue.»

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LA MAISON DES NOCES

 

L'Epoux célèbre son mariage, c'est à dire son indissoluble union avec l'Eglise, comme se renouvelant constamment, et pour la présenter à Dieu le Père, pure et sans tache dans tous ses membres, il verse incessamment des torrents de grace. Mais chacun de ses dons doit être porté en compte, et, parmi ceux qui les reçoivent, un petit nombre seulement pourrait se trouver en règle pour cette reddition de comptes, si l'Epoux de l'Eglise ne préparait pas à toutes les époques des instruments qui recueillent ce que d'autres laissent perdre, qui font valoir les talents que d'autres enfouissent, qui paient les dettes contractées par d'autres.

Avant de s'être manifesté en chair dans la plénitude des temps pour conclure dans son sang le nouveau mariage, il avait, par le mystère de l'Immaculée Conception, préparé Marie pour être le type primordial et éternellement immacué de l'Eglise.

 

«Il y a vingt ans maintenant que mon fiancé m'a conduite dans la maison nuptiale et m'a mise sur rude lit de fiancée où je suis encore gisante» .

 

«Tout ce qui touche l'Eglise lui est montré en visions d'une simplicité et d'une profondeur merveilleuses dans les chambres de la Maison des Noces où elle est conduite journellement par son ange, afin de s'instruire de ce qu'elle a à faire pour l'Eglise, en détournant les maux, en portant secours, en avertissant en guérissant, en expiant pour elle.

Elle devait faire pénitence pour la trahison, l'abandon des biens et privilèges de l'Eglise, la lacheté se mettant au service du monde, les caresses faites à l'esprit de l'époque du côté des serviteurs de l'Eglise
».

 

«Je me trouvai dans la Maison des Noces et je vis un bruyant cortège matrimonial arriver dans plusieurs carosses (d'où de multiples complicités et de tous ordres conspirant à sa venue). La fiancée qui avait près d'elle beaucoup d'hommes et de femmes, était une personne de grande taille, à l'air effronté et avec une parure de courtisane.(Son arrivée ne sera donc pas subreptice -fini le temps des dissimulations !- mais éclatante, dans le grand appareil d'un assentiment universel).

Elle avait sur la tête une couronne, sur la poitrine beaucoup de bijoux, trois chaines et trois agrafes de clinquant auxquelles étaient suspendues une quantité d'instruments, de figures représentant des écrevisses, des grenouilles, des crapauds, des sauterelles, et aussi de petites cornes, des anneaux, des sifflets, etc. Son vêtement était écarlate. (Ne serait-elle pas amenée par la révolution ?). Sur son épaule s'agittait un hibou, lui parlant à l'oreille, tantôt à gauche, tantôt à droite : il semblait être son esprit familier.

Cette femme, avec toute sa suite et de nombreux bagages, entra pompeusement dans la maison de noces et en chassa tous ceux qui s'y trouvaient.

Les vieux messieurs et les ecclesiastique eurent à peine le temps de ramasser leurs livres et leurs papiers, tous furent obligés de sortir, les uns plein d'horreur, les autres plein de sympathie pour la courtisane. Quelques uns allèrent à l'Eglise
(probablement de petits noyaux restés fidèles, minuscules églises du silence), d'autres dans diverses directions, marchant en groupes séparés.

Elle renversa tout ce qui était dans la maison, jusqu'à la table et aux verres qui étaient dessus.
Il n'y eut que la chambre où étaient les habits de la fiancée et la salle que j'avais vu se transformer en une église consacrée à la Mère de Dieu qui restèrent fermées et inates.

Chose remarquable, la courtisane, tout son attirail et ses livres fourmillaient de vers luisants, et elle avait l'odeur infecte de ce scarabée brillant qui sent si mauvais. Les femmes qui l'entouraient étaient des prophétesses magnétiques : elles prophétisaient et la soutenaient.


Mais cette ignoble fiancée voulait se marier et, qui plus est, à un jeune prêtre pieux et éclairé. Je crois que c'était un des douze que je vois souvent opérer des oeuvres importantes sous l'influence de l'Esprit-Saint. Il s'était enfui de la maison devant cette femme. Elle le fit revenir en lui adressant les paroles les plus flatteuses.

Quand il arriva, elle lui montra tout et voulait tout remettre en ses mains
».

(La partie purement, mais aussi fort clairement symbolique, a donc cessé pour aborder un thème plus étroitement prophétique).

 

La courtisane donnerat-elle à ce point le change qu'un saint se laisserait surprendre par ses artifices ? Quel est ce prêtre, apotre des derniers temps ? Il serait vain de chercher à en percer le mystère, tant il est vrai -tant il est raisonnable et nécessaire- qu'une prophétie ne doive s'ouvrir que dans l'heure opportune.

 

«Il s'arrêta quelques temps (donc il entra dans l'église de la courtisane !) : mais comme elle se montrait avec lui pressante et sans retenue, et qu'elle employait tous les moyens imaginables pour le porter à la prendre pour femme, il prit un air très grave et très imposant : il la maudit ainsi que tous ses manèges, comme étant ceux d'une infâme courtisane, et se retira».

(Sans doute ce jeune prêtre jouira-t-il d'une autorité considérable, soit par sa sainteté, soit par le rang qu'il occupera dans l'Eglise -Pape, peut-être ?- soit par les deux choses ensemble. L'on comprend alors combien la courtisane attend de lui confirmation de la doctrinede perdition qu'elle a introduite dans la Maison des Noces : telle parait bien être le sens de ce mariage si ardemment désiré par elle. Mais les yeux de l'apotre s'ouvrent enfin et il maudit la Prostituée qui s'est substituée à la Fiancée.)

«Alors je vis tout ce qui était avec elle s'enfuir, céder la place, mourir et noircir. Toute la Maison des Noces devenait en un instant sombre et noire, et les vers qui y fourmillaient commencèrent à piquer et à ronger tout. Et la femme elle-meme, rongée entièrement par les vers, tomba par terre et resta étendue sur le sol, conservant sa forme extérieure : mais tout en elle était décomposé et comme de l'amadou.

(Ainsi gardant sa forme extérieure, l'église de l'Abomination demeurera quelques temps encore, faisant illusion. Mais la mort achevant son oeuvre, l'apparence elle-même va s'effondrer et le corps maudit se répandre en poudre).

Alors, quand tout fut réduit en poussière et que le silence régna partout, le jeune prêtre revint et avec lui deux autres dont l'un, qui était un homme agé, semblait envoyé de Rome.

(La Prostituée aurait-elle transporté le siège de l'Eglise ? Et maintenant, on presserait le jeune et saint prêtre -Le Pape ?- de faire retour à Rome ?)

Il
(le vieillard) portait une croix qu'il planta devant la Maison des Noces, devenue toute noire : il tira quelque chose de cette croix, entra dans la maison, ouvrit les portes et les fenêtres, et il sembla que les autres qui étaient devant la maison priaient, consacraient et exorcisaient.

Il s'éleva un orage impétueux qui passa à travers la maison et il en sortit une vapeur noire qui s'en alla au loin vers une grande ville où elle se partagea en nuages de diverses grandeurs.

(Cette vapeur noire : les doctrines détestables qui avaient obscurci l'Eglise. Le tout, hier, hideusement cohérent, se sépara en hérésies distinctes (en petites chapelles) qui trouvèrent refuge dans une ville lointaine ?)

Quant à la maison, elle fut de nouveau occupée par un nombre choisi parmi les anciens habitants (les prêtres et les fidèles qui avaient résisté à l'infâme séduction). On y installa aussi quelques-uns de ceux qui étaient venus avec l'impure fiancée et qui s'étaient convertis. TOUT FUT PURIFIE ET COMMENCA A PROSPERER, Le jardin, les peuples, les diocèses aussi redevint en son premier état».

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L'EGLISE DE PHILADELPHIE

 

«Je vis une grande fête dans l'Eglise qui, après la victoire remportée, rayonnait comme un soleil.


Je vis un nouveau Pape très austère et très énergique.
Je vis avant le commencement de la fête, beaucoup d'évêques et de pasteurs chassés par lui pace qu'ils étaient mauvais.


Je vis alors tout près d'être exaucée, la prière
«QUE TON REGNE VIENNE"

Le 27 décembre, jour de la fête de saint Jean l'Evangéliste, elle vit l'Eglise romaine BRILLANTE COMME UN SOLEIL. Il en partait des rayons qui se répandaient sur le monde entier

 

«Il me fut dit que cela se rapportait à l'Apocalypse de saint Jean, sur laquelle diverses personnes dans l'Eglise doivent recevoir des lumières et cette lumière tombera tout entière sur l'Eglise.

Pendant que le combat s'achevait sur la terre, l'église et l'ange, qui disparut bientôt, étaient devenus blancs et lumineux. La croix aussi s'évanouit et à sa place se tenait debout sur l'église une grande femme brillante de lumière qui étendait au loin au-desss d'elle son manteau d'or rayonnant
» .


Ap 3,12
12 Celui qui vaincra, j'en ferai une colonne dans le temple de mon Dieu, et il n'en sortira plus; et j'écrirai sur lui le nom de mon Dieu, et le nom de la ville de mon Dieu, de la nouvelle Jérusalem, qui descend du ciel d'auprès de mon Dieu, et mon nom nouveau.

 

«Je ressentis une profonde impression de l'approche du royaume de Dieu. Je sentis une splendeur et une vie supérieure se manifester dans toute la nature, et une sainte émotion s'emparer de tous les hommes, comme au temps où la naissance du Seigneur était proche, et je sentis tellement l'approche du royaume de Dieu que je me sentis forcée de courir à sa rencontre et de pousser des crix de joie».

« J'ai eu déjà le sentiment de l'avènement de Marie dans ses premiers ancêtres. Je vis leur souche s'ennoblir à mesure qu'elle approchait du point où elle produirait cette fleur. Je vis arriver Marie ; comment cela, je ne puis l'exprimer ; c'est de la même manière que j'ai toujours le pressentiment d'un rapprochement du royaume de Dieu. Je ne puis le comparer qu'à cet autre sentiment dont je parlais. Je l'ai vu s'approcher, attiré par l'ardent désir de beaucoup de chrétiens, pleins d'humilité, damour et de foi ; c'était le désir qui l'attirait».

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LE RENOUVEAU DE L'EGLISE

 

«Dans l'Eglise, on vit s'opérer une RECONCILIATION accompagnée de témoignages d'humilité. Je vis des éveques et des pasteurs s'approcher les uns des autres et échanger leurs livres : les sectes reconnaissaient l'Eglise à sa merveilleuse victoire et aux clartés de la révélation qu'elles avaient vues de leurs yeux rayonner sur elle.

J'étais dans le jardin de la Maison des Noces. La Matrone (l'Eglise en cet édifice temporel et hiérarchique qu'elle compose) était encore malade, mais pourtant elle mettait en ordre, nettoyait et déblayait ça et là dans le jardin.


Je vis plusieurs saints revêtus d'antiques habits sacerdotaux qui nettoyaient diverses parties de l'église et enlevaient les toiles d'araignées. La porte était ouverte, l'Egise devenait de plus en plus lumineuse. C'était comme si les maitres faisaient le travail des domestiques : car ceux qui étaient dans la Maison des Noces ne faisaient rien et plusieurs étaient mécontents.


Il y avait pourtant là un grand mouvement. Il semblait qu'ils dussent entrer quand l'église serait tout-à-fait remise en état : mais quelques-uns alors devaient être chassés et mis de côté.

Pendant que l'église devenait de plus en plus belle et plus lumineuse, il jaillit tout-à-coup dans son enceinte une belle source limpide qui répandt de tous côtés une eau pure comme du cristal, sortit à travers les murs et, coulant dans le jardin, y ranima tout.

A l'effusion de cette source, tout devint lumineux et plus joyeux
(le Paraclet étant le dispensateur de la joie) et je vis au-desss d'elle un autel resplendissant comme un esprit céleste, comme une manifestation et une croissance future.

Il semblait que tout allait toujours croissant dans l'église, murs, toits, décorations, corps de l'édifice, enfin tout ; et les saints continuaient à travailler et le mouvement était de plus en plus grand dans la Maison des Noces.

Alors j'eus une nouvelle vision. Je vis la sainte Vierge au-dessus de l'Eglise
(il s'agit toujours ici de Saint Pierre de Rome, constant symbole de l'Eglise en ces visions), et autour d'elle des apotres et des évêques. Je vis au-dessous (en ce monde-ci) de grandes processions et des cérémonies solennelles.
Je vis de grandes bénédictions répandues d'en haut et beaucoup de changements. Je vis aussi le Pape ordonner et régler tout cela. Je vis surgir des hommes pauvres et simples dont plusieurs étaient encore jeunes. Je vis beaucoup d'anciens dignitaires ecclésiastiques qui, s'étant mis au service des mauvais évêques, avaient laissé en oubli les intérêts de l'Eglise, se trainer sur des béquilles, comme boiteux et paralytiques
(et, certe, l'image est symbolique) ; ils furent amenés par deux conducteurs et reçurent leur pardon» .

Toutefois :

«Je vis une quantité de mauvais évêques, qui avaient cru pouvoir faire quelque chose d'eux mêmes et qui ne recevaient pas pour leurs travaux la force du Christ par l'intermédiaire de leurs saints prédecesseurs et de l'Eglise, chassé et remplacés par d'autres.

Les ennemis qui avaient pris la fuite dans le combat ne furent pas poursuivis ; mais ils se dispercèrent de tous côtés.

Je vis le sacerdoce et les ordres religieux se relever après une longue décadence.
Il me semble qu'une masse de gens pieux avait surgi et que tout sortait d'eux et se développait.

Je vis dans l'Eglise de saint Pierre, à Rome, une grande fête avec beaucoup de lumières et je vis que le saint Père, ainsi que beaucoup d'autres, a été fortifié par le Saint Esprit.


Je vis aussi en divers lieux du monde, la lumière descendre sur les douze hommes que je vois si souvent comme douze nouveaux apotres ou prophètes de l'Eglise»

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LE PAPE FUTUR

 

«Je le vis à la fois doux et sévère. Il savait s'attacher les bons prêtres et repousser loin de lui les mauvais. Je vis tout se renouveler et une église qui s'élevait jusqu'au ciel.

Je vis un nouveau Pape très ferme.

Il y a eu dans l'Eglise spirituelle une fête d'action de graces ; il y avait là une gloire splendide, un trône magnifiquement orné, Saint Paul, Saint Augustin et d'autres saints convertis
(serait-il, ce futur Pape, un converti ?) figuraient là d'une manière toute spéciale. C'était une fête où l'Eglise triomphante remerciait Dieu d'une grande grâce qui ne doit arriver à sa maturité que dans l'avenir (la vision est du 27 janvier 1822, jour où l'on fêtait dans le diocèse de Munster, la Conversion de saint Paul).

C'était quelque chose comme une consécration future. Cela avait rapport au changement moral opéré dans un homme de condition, svelte et assez jeune, lequel doit un jour être Pape.


J'ai vu aussi dans cette vision beaucoup de chrétiens rentrer dans l'Eglise. Ils entraient à travers les murs de l'Eglise.

Je vis que ce Pape doit être sévère et qu'il éloignera de lui les évêques tièdes et froids. Mais beaucoup de temps doit encore s'écouler jusque-là.

Je le vis
(ce futur Pape) en bas dans l'église entouré d'autres hommes pieux : il avait été lié avec ce vieux prêtre que j'ai vu mourir à Rome, il y a quelques jours.

Le jeune homme était déjà dans les ordres et il semblait qu'il reçut aujourd'hui (2 janvier 1822) une dignité. Il n'est pas Romain mais italien, d'un endroit qui n'est pas très éloigné de Rome, et il appartient, je crois, à une pieuse famille princière».

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LE LIVRE AUX SEPT SCEAUX

 

«Il y eut une grande solennité dans l'Eglise et je vs au-dessus d'elle une nuée lumineuse sur laquelle descendaient des apotres et de saints évêques qui se réunissaient en choeurs au-dessus de l'autel. Je vis parmi eux saint Augustin, saint Ambroise et tous ceux qui ont beaucoup travaillé à l'exaltation de l'Eglise.

C'était une grande solennité ; la messe fut célébrée, et je vis au milieu de l'église un grand livre ouvert où pendaient trois sceaux du côté le plus long et deux sceaux à chacun des autres côtés. Je vis aussi en haut l'apotre saint Jean et j'appris que c'étaient des révélations qu'il avait eues à Patmos. Le livre était placé sur un pupitre dans le choeur. Avant que ce livre fût ouvert, il était arrivé quelque chose que j'ai oublié. C'est dommage qu'il y ait cette lacune dans la vision
».

 

«Le 27 décembre, jour de la fete de saint Jean l'Evangéliste, elle vit l'Eglise romaine brillante comme un soleil. Il en partait des rayons qui se répandaient sur le monde entier :

Il me fut dit que cela se rapportait à l'Apocalypse de saint Jean, sur laquelle diverses personnes dans l'Eglise doivent recevoir des lumières et cette lumière tombera tout entière sur l'Eglise
».


Le sixième sceau nous parait donc indiquer le moment venu de la consommation. Cependant tout se prolonge encore, pusqu'il reste un septième sceau. Mais n'est-ce pas retrouver là, en ce déroulement eschatologique, le profond, l'unique mystère de la "forme" même du temps ? Dieu n'acheva-t-il pas son oeuvre en six jours, nous laissant le septième, non pour ajouter à la création mais pour l'assumer ?

Nous allons, une fois encore, retrouver cette secrète et mystique nécessité dans la sixième Trompette. Quand elle sonne, c'est le signe que les temps sont accomplis, puisque le livre est ouvert. Cependant le septième sceau n'est
pas brisé.

Comment accorder cette apparente contradiction ?

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LE RETOUR A L'UNITE CHRETIENNE

 

Mais quelle est donc cette chose qui advint avant que le Livre ne soit ouvert et qu'Anne Caherine dit avoir oubliée ? Ne serait-ce pas, précisément, la rupture du sixième sceau, le sceau de la consommation, provoquant le double déferlement des guerres et révolutions dans l'ordre social, du mystère d'iniquité dans l'ordre spirituel ?

La vision de l'extatique nous laisse entrevoir le triomphe de l'Eglise de Philadelphie : mais cette gloire, nous la savons précédée d'une mortelle tribulation. D'ailleurs, le récit de la grande solennité d'actions de graces se poursuit par ce qui non point la prolonge, mais au contraire l'amena. Car enfin conçoit-on que cette victoire que l'on voit si hautement célébrée dans l'Eglise saint Pierre de Rome ait pu se dérouler sans la présence du Pape ?

Or
:

 

«Le Pape n'était pas dans l'Eglise. Il était caché»

 

S'il était caché, c'est qu'un autre peut-être, avait usurpé sa place ? Et comment en effet, ne pas craindre que l'iniquité, entrée à ce point, où déjà nous la voyons s'installer dans la Maison de Dieu, n'arrive bientôt à son affreuse maturité et à l'installation d'un anti-Pape sur le trône de Pierre ? Enfin pour que le Pape (le véritable) soit contraint de se cacher (et il ne peut pas ne pas y avoir toujours un Pape), il faudra que l'usurpateur jouisse de l'appui du pouvoir civil, lequel, seul, peut ainsi contraindre dans la terreur

 

«Je crois que ceux qui étaient dans l'Eglise (ceux qui faisaient encore partie de la véritable église par leur attachement secret au Pape invisible ?) ne savaient pas où il était. Je ne sais plus s'il priait ou s'il était mort, mais je vis que tous les assistants, prêtres et laïques, devaient poser la main sur un certain passage du livre des Evangiles et que sur beaucoup d'entre eux, descendait comme un signe particulier, une lumière que leur transmettaient les saints apotres et ls saints évêques. Je vis aussi que plusieurs ne faisaient cela que pour la forme».

 

 

L'Eglise d'iniquité enfin vaincue (selon l'assurance mille fois donnée qu'elle le sera), l'Eglise restaurée rassemble ses fidèles. Mais tant et tant, séducteurs ou séduits dans l'église des mauvais jours, se rallieront-ils si facilement ?


Vaincus et non convaincus ne prêteront-ils pas serment que pour la fome ?

Car, hélas ! On le sait, l'iniquité pour lors surmontée ne sera point tuée ; elle se dressera une dernière fois, par-delà la courte splendeur de Philadelphe, dans la suprême Abomination de la désolation aux jours de l'homme de péché.

Combien, parmi les ralliés, seront-ils à faire amende honorable que pour ne point perdre une place ?

 

«Je vis beaucoup d'anciens dignitaires ecclésastiques qui s'étant mis au service des mauvais évêques, avaient laisé en oubli les intérêts de l'Eglise, se traîner sur des béquilles, comme boîteux et paralytiques ; ils furent amenés par deux conducteurs et reçurent leur pardon.

Au dehors, autour de l'Eglise, je vis arriver beaucoup de juifs qui voulaient entrer, MAIS QUI NE LE POUVAIENT PAS ENCORE
».


Nous touchons là un grand mystère. Et sans doute ne s'agit-il pas ici de Juifs désirant se convertir. Car jamais la grace d'une conversion ne sera refusée.

Or, c'est Israël tout entier (Israël en tant que peuple) qui doit enfin reconnaitre et adorer Celui qu'il a crucifié.Quant aux juifs qui se convertissent isolément en cette fin des temps, ils sont comparables à leurs pères qui entrèrent dans la primitive Eglise de Jerusalem.....

Pour que cette conversion collective puisse se faire (et elle se fera selon l'assurance formelle de saint Paul dans l'epitre aux Romains),il était tout d'abord nécessaire qu'Israël, affreusement puni, exilé, réduit en poussière, fût reformé en l'unité d'une nation.

Et là, peut-être, se profile un autre et terrible mystère. Eux, qui, jadis, ont refusé le Messie parce qu'il ne voulut pas être roi, parce qu'il n'était pas puissant sur la terre, ne se donneront-ils pas, demain, d'un élan unanime, à l'Antéchrist qui, lui, sera le maître du monde ?

 

«A la fin ceux qui n'étaient pas entrés au commencement arrivèrent, fomant une multitude innombrable : mais je vis alors le livre se fermer tout à coup, comme sous l'impulsion d'un pouvoir surnaturel.
Tout au fond, dans le lointain, je vis un sanglant et terrible combat et je vis spécialement une immense bataille du côté du nord et du couchant.
Ce fut une grande vision très imposante. Je regrette beaucoup d'avoir oublié l'endroi du livre sur lequel on devait mettre le doigt
».

 

Qui sont ceux-là qui entrent à la fin ? Les juifs ? Mais comment à eux seuls, formeraient-ils une multitude innombrable ? Les dernières églises séparées ? D'autres peut-être ?
Ou bien serait-ce l'annonce du Royaume, par delà le dernières terreurs purificatrices ?
Mai si le livre ici se ferme, n'ayons pas la témérité de le vouloir ouvrir.....

 

« J'ai appris, par une vision, que vers la fin du monde, une bataille sera livrée contre l'Antéchrist, dans la plaine de Mageddo»

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VISIONS ANNE-CATHERINE EMMERICH SUR “LES MYSTERES DE L'ANCIENNE ALLIANCE”

 

TABLE DES MATIERES

10- Melchisédech
11-
Job
12-
Abraham

16- Joseph et Aseneth (Isis & Osiris)
17-
l'Arche d'Alliance

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LA VIE DE NOTRE SEIGNEUR JESUS-CHRIST :

 

 

 

PRE

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13/09/2009

MARIE CO-REDEMPTRICE ???

 

ARIE CO-REDEMPTRICE
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LA CO-REDEMPTION
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(surnommée LA GRANDE CONCHITA) (1862/1937)
«J'ai mieux compris les peines indicibles du cœur très pur de Marie, l'unique créature qui lisait et comprenait les douleurs intérieures, les souffrances de son divin fils, comment elle fut la seule à pouvoir mesurer ses peines, à saisir sa pureté et son innocence, à subir aussi le poids infini de l'ingratitude humaine qui l'accablait ; sans être coupable, elle vécut une existence de souffrance en union avec son Jésus très saint et obtint les grâces pour les pêcheurs coupables.
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Dès que Marie eu consenti à l'incarnation du Verbe, plus jamais le plan divin ne s'effaça de son esprit. Son cœur de mère, broyé, contempla le martyr innocent et Divin.
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La vie de cette vierge-mère fut la plus crucifiée après celle de Jésus. Sa constante méditation de l'avenir gardait toujours son âme déchirée en sa petite maison de Nazareth. Qui aurait pu soupçonne , à la vue de ces deux êtres si purs, mais vivant la même existence commune, qu'en réalité, ils supportaient au-dedans d'eux-mêmes le martyre le plus cruel en vue du salut du genre humain ! Oui, Marie a occupé une place immense dans la rédemption de l'homme. Que Marie est grande et combien nous lui sommes redevables !»
[...]
La passion de Jésus fut aussi la passion de Marie. Elle a été seule à comprendre ce cri de Jésus dans son abandon. La mesure de la douleur est celle de l'amour. La mesure de l'amour est celle de la grâce, et Marie fut pleine de grâce, d'amour et de douleur.
[....]
«La mission personnelle de Marie dans le mystère du salut est inséparable de celui de sa divine maternité comme l'est aussi le rôle rédempteur du Christ de son incarnation»
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«Marie fut choisie parmi toutes les femmes pour que dans son sein virginal fut réalisée l'incarnation du Verbe divin et dès cet instant, elle, la toute pure, la Vierge-mère, celle qui a tout accepté avec amour et dans la plus haute soumission à mon Père, elle n'a pas cessé de m'offrir à lui en victime qui venait du ciel pour sauver le monde, mais en sacrifiant son cœur de mère à la divine volonté de ce Père bien aimé.
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Elle m'a nourri pour être victime, atteignant la suprême immolation de son âme quand elle m'a livré pour être crucifié. C'était un même sacrifice, le mien sur la croix et celui qui avait lieu dans son cœur. Marie m'a toujours offert au Père, elle a toujours rempli le rôle du prêtre ; elle immola toujours son cœur innocent et pur en union avec moi pour attirer des grâces pour l’Église
(6 AVRIL 1928)
VÉNÉRABLE CONCEPCIÓN CABRERA DE ARMIDA (surnommée LA GRANDE CONCHITA) (1862/1937)
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«Pour ces derniers temps, destinés au règne de l'Esprit-Saint et au triomphe final de l’Église, était réservé le culte du martyre de la solitude de Marie, son épouse très aimée. Durant ce martyre, seule la puissance et la force de cet Esprit de Dieu ont pu la maintenir en vie. Marie, en effet, a vécu pour ainsi dire, miraculeusement et uniquement pour mériter les graces requises pour sa maternité en faveur de l'humanité. Elle a vécu pour donner son témoignage sur moi en mon humanité, comme le Saint-Esprit témoignait de ma Divinité. Elle a vécu pour être en quelque sorte l'instrument visible de l'Esprit-Saint dans l’Église naissante, tandis que l'Esprit-Saint agissait sur le plan Divin et tout spirituel. Elle a vécu pour fournir sa première nourriture à cette unique et véritable Église, et pour mériter dans le ciel les titres de Consolatrice, Soutien, Refuge de ses enfants.
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Cette étape de la vie de Marie, constituant pour son cœur une source d'amertume, quintessence du martyre, purification de son amour en même temps que source inépuisable de grâces et de miséricorde pour le monde est restée ignorée.
Au pied de la croix, naquirent tous ses enfants. Ma mort leur a communiqué la vie dans le cœur de ma mère ; mais avant de mourir Elle devait manifester cette maternité sur la terre, en achetant, par les souffrances de mon absence, une infinité de grâces présentes et futures pour ses enfants. Son titre de Mère de l'humanité, Marie l'a conquis par le martyre de sa solitude après ma mort. Le monde en a-t-il conscience ?...Marie a acheté des grâces pour tous et pour chacun des hommes»
VÉNÉRABLE CONCEPCIÓN CABRERA DE ARMIDA (surnommée LA GRANDE CONCHITA) (1862/1937)
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LES VERTUS ET LES SOUFFRANCES DE MARIE SONT RESTÉES CACHÉES
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«De même que les vertus de Marie sont restées cachées à cause de son humilité, par exemple à l'occasion de la Purification, puisqu'elle-même ne les extériorise pas, ainsi ses souffrances demeurèrent voilées. Ni plainte ni récrimination : elle les acceptait toutes, les accueillant toutes sans en perdre une seule , les aimant, adorant en elles la volonté de Dieu qui était sa vie. Cette adhésion à ma volonté adorable qu'elle pratiqua après mon Ascension, fut particulièrement intime, au cours de sa vie de souffrances sans nom, durant le martyre de mon absence et parmi les crucifiements de sa solitude. Adhésion, simplification, unification très élevée et très étroite de nos volontés, de mes vouloirs dans ses martyrs, soumission et parfaite conformité à mes désirs et à mes desseins de l'immoler, telle fut alors la forme de la vie de Marie. Telle fut son adhésion sublime, très sainte et divine qui la maintenait absorbée dans ma volonté qui la conduisait par les voies d'humiliation, de souffrance, de déchirement du cœur dan l'amour même. On ne peut pas apprécier en Marie son titre de Reine des Martyrs, parce que l'homme demeure très loin de comprendre son amour.»
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Marie est co-rédemptrice, Mère de la Rédemption parce qu'elle est la Mère de Jésus, Mère de «Yahveh qui sauve»
VÉNÉRABLE CONCEPCIÓN CABRERA DE ARMIDA (surnommée LA GRANDE CONCHITA) (1862/1937)
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La solitude de Marie est l'association la plus parfaite à l'acte rédempteur du Christ. Le drame de notre salut se décida au moment même où Jésus fut abandonné mystérieusement par son Père, et que lui-même s'abandonna, en réponse, avec confiance et amour, entre ses mains. C'est le «oui» de l'homme dans la suprême angoisse.
VÉNÉRABLE CONCEPCIÓN CABRERA DE ARMIDA (surnommée LA GRANDE CONCHITA) (1862/1937)
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- «Tu avais longuement considéré la première solitude de Marie, c'est-à-dire l'extérieure, mais tu n'avais pas pensé à l'intérieure, la plus cruelle et amère, celle qui déchire et dans laquelle l'Esprit éprouve une agonie à cause de l'abandon
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Le martyre de Marie après mon Ascension ne fut pas causé seulement par mon absence matérielle : elle a souffert aux terribles creusets d'un abandon semblable à celui que j'ai éprouvé Moi-même sur la croix ; et mon Père l'a uni au mien qui acheta tant de grâces.
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En tant que co-rédemptrice, Marie éprouva dans son âme toute pure, l'écho de toutes mes agonies, humiliations, outrages et supplices, le poids des péchés du monde qui ont fait saigner mon cœur, et la vibrante douleur de l'abandon du ciel qui obtient des grâces.
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Il est évident que Marie n'a rien eu à purifier en elle-même mais dans l'humanité, c'est-à-dire dans ses enfants, conquérant avec cette douleur une nouvelle couronne de Mère-Martyre.
C'est ainsi qu'elle souffrit pour ses enfants, c'est ainsi qu'elle leur donnait la vie surnaturelle de la grâce, c'est ainsi qu'elle leur achetait le ciel»
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(22 JUIN 1918)
VÉNÉRABLE CONCEPCIÓN CABRERA DE ARMIDA (SURNOMMÉE LA GRANDE CONCHITA) (1862/1937)
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«Marie est vraiment la Mère des hommes, sa maternité spirituelle est une maternité engagée. Elle, l'Immaculée, souffre pour le péché de ses enfants»
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«Le Cœur de Marie acheta ces grâces dans le martyre d'une solitude désemparée, non pas du fait des hommes (elle avait saint Jean et les Apôtres et beaucoup d'âmes qui l'aimaient avec ferveur), non pas du fait de mon absence matérielle (elle se consolait avec l'eucharistie à cause de sa foi si vivante et parfaite), mais par l'abandon spirituel, l'abandon divin de la Trinité qui se cachait à elle.....
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Marie a souffert plus que toutes les âmes désemparées, parce qu'elle a souffert un reflet de mon propre abandon sur la Croix, celui qu'on ne peut évaluer et ui n'a pas de termes pour être exprimé.
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Cet abandon de Marie, ce vif et palpitant martyre de sa solitude, le martyre désolateur du divin abandon, qu'elle a souffert avec une force héroïque, avec amoureuse résignation et sublime abandon à ma volonté, n'est pas honoré.
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C'est un grand honneur pour les âmes quand le Père les appelle pour les associer : à la rédemption ; à la co-rédemption en s'unissant à moi et à Marie ; à l'apostolat de la Croix, c'est--dire à celui de la souffrance innocente, douleur pleine d'amour et pure, douleur expiatrice et salvatrice en faveur du monde coupable»
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(23 JUIN 1918)
VÉNÉRABLE CONCEPCIÓN CABRERA DE ARMIDA (surnommée LA GRANDE CONCHITA) (1862/1937)
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ILS NOUS PARLENT DE MARIE COREDEMPTRICE
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SAINT ALBERT LE GRAND (1193-1280)
«Marie est l'aide, la coopératrice de la Rédemption»
(Super Missus, q., 29, §3)
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SAINTE BRIGITTE (1303-1373)
«Comme Adam et Eve ont de concert vendu le monde pour une pomme, ainsi c'est d'un seul et même coeur que mon Fils et moi nous l'avons racheté»
(Revelationes, Lib I, cap. XXXV)
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SAINT BONAVENTURE (1217-1274)
«Aussi, tandis que le Fils était suspendu mourant à la croix, la Mère s’offrait aux bourreaux afin de donner sa vie pour nous»
Liber de institutione Virginis, cap. VII, n°49 : cité dans les Gloires de Marie
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SAINT BERNARD (1090-1153)
«Un homme et une femme ayant coopéré à notre ruine, il convenait qu'un homme et une femme coopérassent à notre réparation»
(Sermo de duodecim proerogativis B.V.M., n°1)
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SAINT ANSELME (1033-1109)
«Dieu a bien pu créer le monde de rien, mais le monde s'étant, par le péché, précipité dans la ruine, Dieu n'a pas voulu l'en tirer sans le concours de Marie»
(Oratio 52)
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SAINT ALPHONSE (1696-1787)
«Il est vrai que Jésus voulut être seul à mourir pour le salut des hommes :

«Seul, dit-il, j’ai foulé le pressoir» (Is 53,3) Mais, devant l’ardeur de Marie à vouloir, elle aussi, se consumer pour notre salut, voici ce qu’il arrêta : par le sacrifice et l’offrande de sa vie à lui Jésus, elle coopérerait à notre rédemption, et deviendrait ainsi la mère de nos âmes»
(Commentaire de Is 53,3 dans les Gloires de Marie)
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PERE GARIGOU LAGRANGE (1877-1964)
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«Marie, qui a mérité le titre de Corédemptrice et celui de Médiatrice universelle, est le modèle des âmes réparatrices par ses souffrances au pied de la croix. Par elles, elle nous a mérité de congruo, ou d'un mérite de convenance, fondé sur la charité, tout ce que le Verbe fait chair nous a mérité en stricte justice. S. S. Pie X (Encycl. Ad diem illum, 2 févr. 1904) a approuvé cet enseignement commun des théologiens.
Et Benoît XV a ratifié le titre de corédemptrice en disant que «Marie, en union avec le Christ, a racheté le genre humain, ut dici merito queat ipsam cum Christo humanum genus redemisse»
(Lettre du 22 mars 1918, Acta Apost. Sed. X, 182).
C'est ainsi que Marie est devenue la Mère spirituelle de tous les hommes».
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SAINTE ANNE CATHERINE EMMERICK (1774-1824)
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«Pendant tout le temps que dura le supplice [de la flagellation] du Sauveur, je vis la sainte Vierge plongée dans l'extase. Elle voyait et ressentait en esprit, avec un amour et une douleur indicibles, tout ce qu'endurait son fils. Souvent des cris plaintifs s'échappaient de sa bouche ; ses yeux étaient rouges de larmes.
Elle était voilée et étendue dans les bras de. sa sœur aînée, Marie d'Héli, qui était déjà âgée, et ressemblait beaucoup à Anne leur mère. Marie de Cléophas, fille de Marie d'Héli, était aussi là. Les saintes amies de Marie et de Jésus étaient toutes enveloppées de leurs voiles, serrées autour de la sainte Vierge, tremblant de douleur et d'angoisse: on eût dit qu'elles attendaient leur propre condamnation. Marie portait une longue robe bleu d'azur, et par dessus un ample manteau de laine blanche; son voile était d'un jaune pâle. Madeleine était bouleversée et hors d'elle-même ; ses long cheveux flottaient épars sous son voile»
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(VNSJC3 p272-273)[...]

«Il était à peu près onze heures de la nuit quand la sainte Vierge, tourmentée par son attente, se leva et quitta le cénacle, enveloppée de son manteau. J'éprouvai une vive inquiétude en voyant cette sainte mère, déjà brisée de fatigue et si affligée, parcourir seule les rues de la ville au milieu de la nuit. Elle alla d'abord à la maison de Caïphe, puis au palais de Pilate, et suivit ainsi toute la voie douloureuse à travers les rues, où régnait un profond silence. Elle s'arrêtait aux endroits où le Seigneur avait enduré les souffrances les plus cruelles ; on eût dit qu'elle cherchait un objet perdu. Souvent elle se prosternait par terre, touchait les pierres ou les baisait, comme si elle eût vu les traces du sang sacré de son fils. Elle adorait pleine d'amour, et toutes les places sanctifiées lui apparaissaient lumineuses. Je l'accompagnai durant tout le chemin, et je ressentis tout ce qu'elle éprouva, selon la mesure de mes forces»
(VNSJC3 p380-381)
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L'HISTOIRE DE MADAME R. (ROLANDE LEFEBVRE)
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ROLANDE LEFEBVRE
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«La Vierge Marie m'a fait comprendre ce que, jusqu'ici je n'avais pas compris en profondeur. C'est que, pendant la Passion, le Saint Esprit s'est comme incarné en Marie. Par Lui, le Père et Marie se rejoignaient intimement et ne faisaient qu'Un.

La Passion de Jésus était aussi la Passion du Père, la Passion du Père était vécue dans Marie. Le Père, Lui, a emprunté, pour ainsi dire son cœur humain pour souffrir en Elle, avec Elle, par Elle, la Passion de leur Fils, de leur enfant, dans une seule fusion d'amour. La Passion du Père et la Passion de Marie n'étaient plus qu'une seule Passion humanisée, vécue en Marie dans un amour et une intensité infinie, celle du Père Lui-même.

Pendant toute la Passion de Jésus, le Saint-Esprit était le lien, la communication entre Jésus et Marie et le Père en Elle. C'est la Trinité qui était en Passion avec Marie. Tout ce que Jésus souffrait, tout ce qu'Il ressentait dans Son corps, dans Son âme, dans Son cœur humain, le Saint-Esprit le transmettait dans Marie qui éprouvait aussitôt les mêmes souffrances, les mêmes sentiments de désolation, d'amour pour le Père, de pardon pour les hommes. Au pied de la Croix, Sa maternité, Son amour pour Jésus ont atteint le sommet de la plénitude car, en Elle, le Père vivait et lui faisait partager la plénitude, la perfection l'infini de Sa paternité à Lui.

De même, pour nous, parents (combien est faible la comparaison), c'est à la mort d'un de nos enfants, ou dans sa plus grande souffrance, que notre amour pour lui atteint son plus haut degré. Alors le père et la mère se rapprochent l'un de l'autre, même si leur union humaine n'est pas parfaite, dans un seul et même amour, dans une seule et même douleur, dans une seule fusion de paternité et de maternité ?
[...]
Il y avait aussi la présence invisible de saint Joseph qui partageait tout avec Marie. Marie avec Jésus, en même temps que Lui, disait, tout bas : «'ai soif». Elle avait soif avec Lui, et pas seulement de cette soif physique, atroce, dans son corps meurtri, vidé de sang, brûlant de fièvre. Marie a sûrement essayé de soulager cette soif-là. Mais combien fortement elle éprouvait avec Jésus cette soif spirituelle, cette soif de nous tous qu'Il voulait sauver par Sa mort.

Ce que vivait Jésus, Marie le vivait avec Lui. Dans sa maternité qui connaissait sa plus intense plénitude, Elle rassemblait en Elle ses enfants, absolument tous les enfants de Dieu, ses enfants de tous les temps depuis le commencement jusqu'à la fin du monde. Pas un seul ne manquait, bons et mauvais. Avec son Jésus bien-aimé, elle disait aussi : «Père, pardonnez-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font».

Ce n'était pas seulement pour ceux qui, au Calvaire, faisaient souffrir Jésus. Mais pour les hommes pécheurs de tous les temps. Avec Lui, son cœur disait inlassablement : «Père pardon, Père pardon, Père pardon !»

Elle présentait aussi à son Fils tous ceux qui L'ont aimé, attendu, tous ceux qui L'aiment actuellement, nous étions là, présents, ainsi que tous ceux qui L'aimeront jusqu'à la fin des temps, rassemblés dans une même unité dans le coeur de la Vierge où brûlait le cœur du Père. Notre amour a été le suprême réconfort de Jésus mourant».
LA PASSION DE MADAME R. Plon 1993, p. 207-208
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ROSALIE PÜT (1868-1919)Stigmatisée belge
«Aucun homme ne peut comprendre les souffrances de la Mère de Dieu pendant le chemin de la Croix. Ceci est un mystère, un secret de tous les temps»
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MARIE «CO-REDEMPTRICE» : Un appel à la prudence
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En juin 1997, L’Osservatore Romano a publié la déclaration de la Commission théologique du Congrès mariologique international de Czestochowa à propos de demandes adressées au Saint-Siège en faveur de nouvelles définitions dogmatiques en mariologie (la définition des titres marials de «Médiatrice», «Co-rédemptrice» et «Avocate»). Cette déclaration a été accompagnée d’une note explicative de l’Académie pontificale mariale internationale. Nous proposons les deux documents dans leur intégralité.
RÉSUMÉ
Puisque les titres marials de «Médiatrice», «Co-rédemptrice» et «Avocate» peuvent être compris de manières très différentes, leur définition dogmatique semble inopportune. De toute façon, une telle définition s’écarterait des orientations du texte mariologique de Vatican II. En effet, les Pères du Concile, après mûre réflexion, ont décidé de ne pas procéder à de nouvelles définitions dogmatiques en mariologie. Cela ne veut pas dire que le Concile ait définitivement bloqué tout progrès de la doctrine concernant Marie : il s’agit simplement de souligner le poids d’une décision très récente prise lors d’un Concile oecuménique sur une question qui est grave, théologiquement parlant, et qui continue d’être discutée. Dans ce contexte, il faut approfondir les questions liées aux titres concernés.
PERSPECTIVES
Ces documents expriment le souci de rester dans la ligne théologique tracée par le Concile Vatican II qui a refusé de définir de nouveaux dogmes sur Marie voir Lumen gentium, 54). Ils rappellent en même temps que ce choix a été fait dans le cadre exceptionnel d’une Constitution dogmatique, « fruit de l’action de l’Esprit et de la réflexion pondérée de ceux – les évêques – auxquels le Seigneur a confié le soin de garder et d’expliquer le dépôt de la foi».
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Textes italiens dans l’Osservatore Romano du 4 juin 1997. Traduction de la DC. Voir DC 1997, n° 2164, p. 693-696. Titre de Questions actuelles.
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DÉCLARATION DE LA COMMISSION THÉOLOGIQUE DU CONGRÈS MARIOLOGIQUE INTERNATIONAL
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Le Saint-Siège ayant demandé que ce XIIe Congrès mariologique international, qui se déroule à Czestochowa (Pologne), étudie la possibilité et l’opportunité de la définition des titres marials de «Médiatrice», «Corédemptrice» et «Avocate», comme certains milieux le demandent actuellement au Saint-Siège, il a paru opportun de constituer une Commission, en choisissant quinze théologiens spécialement préparés pour étudier cette matière, qui pourraient en discuter et analyser la question par une mûre réflexion. Outre cette exigence de préparation théologique, on a veillé à ce que la provenance géographique de ces théologiens soit la plus diverse possible, de sorte que leurs éventuels consensus s’avèrent spécialement significatifs. On a cherché en outre à enrichir ce groupe d’étude, en lui agrégeant, au titre de membres extérieurs, certains théologiens non catholiques présents au Congrès. On est ainsi parvenu à une double conclusion :
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1. Tels qu’ils sont proposés, les titres apparaissent ambigus car on peut les comprendre de manières très différentes. Il est apparu de plus que l’on ne doit pas abandonner la ligne théologique suivie par le Concile Vatican II, qui n’a voulu définir aucun d’entre eux. Dans son Magistère, il n’a pas employé le mot «Corédemptrice» et il a fait un emploi très sobre des titres de «Médiatrice» et d’«Avocate» (cf. Lumen gentium, 62). En réalité, le terme «Co-rédemptrice» n’est pas employé par le Magistère des Souverains Pontifes, dans des documents importants, depuis l’époque de Pie XII. À cet égard, il y a des témoignages du fait que ce pape a évité intentionnellement de l’employer. En ce qui concerne le titre de «Médiatrice», il ne faudrait pas oublier des événements historiques assez récents : dans les premières décennies de ce siècle, le Saint-Siège confia à trois Commissions différentes une étude sur la possibilité d’une éventuelle définition ; cette étude amena le Saint-Siège à la décision de ne pas donner suite à la question.
2. Même si l’on attribuait à ces titres un contenu dont on pourrait accepter qu’il appartient au dépôt de la foi, leur définition, dans la situation actuelle, ne semblerait cependant pas claire théologiquement, du fait que ces titres, et les doctrines qui leur sont relatives, ont encore besoin d’un approfondissement ultérieur dans une perspective trinitaire, ecclésiologique et anthropologique nouvelle. Enfin, les théologiens, spécialement les théologiens non catholiques, se sont montrés sensibles aux difficultés oecuméniques qu’entraînerait une définition de ces titres.
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La Commission était ainsi composée :
P. Paolo Melada et P. Stefano Cecchin, président et secrétaire de l’Académie pontificale mariale internationale ; P. Candido Pozo, S.J. (Espagne) ; P. Ignacio Calabuig, O.S.M. (Marianum, Rome) ; P. Jesus Castelano Cervera, O.C.D. (Teresianum, Rome) ; P. Franz Courth, S.A.C. (Allemagne) ; P. Stefano De Fiores, S.M.M. (Italie) ; P. Miguel Angel Delgado, O.S.M. (Mexique) ; don Manuel Felicio da Rocha (Portugal) ; P. Georges Gharib, melchite (Syrie) ; abbé René Laurentin (France) ; P. Jan Pach, O.S.P.P.E. (Pologne) ; don Adalbert Rebic (Croatie) ; abbé Jean Rivain (France) ; P. Johannes Roten, S.M. (États-Unis) ; P. Ermanno Toniolo, O.S.M. (Italie) ; Mgr Teofil Siudy (Pologne) ; Don Anton Ziegenaus (Allemagne) ; chanoine Roger Greenacre, anglican (Angleterre) ; Dr Hans Christoph Schmidt-Lauber, luthérien (Autriche) ; P. Gennadios Limouris, orthodoxe (Constantinople) ; P. Jean Kawak, orthodoxe (Syrie) ; Prof. Constantin Charalampidis, orthodoxe (Grèce).
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NOTE DE L’ACADÉMIE PONTIFICALE (•) MARIALE INTERNATIONALE
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À l’occasion du dernier Congrès mariologique, qui se déroula à Czestochowa du 18 au 24 août 1996, une Commission fut constituée pour répondre à une demande du Saint-Siège : connaître l’avis des spécialistes présents au Congrès quant à la possibilité et à l’opportunité de définir un nouveau dogme de foi sur Marie Co-rédemptrice, Médiatrice et Avocate.
En effet, des pétitions en ce sens ont été envoyées au cours de ces dernières années au Saint-Père et à divers dicastères romains.
La réponse de la Commission, intentionnellement brève, fut unanime et précise : il n’est pas opportun d’abandonner le chemin tracé par le Concile Vatican II et de procéder à la définition d’un nouveau dogme.
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(•) Les origines de l’Académie pontificale mariale internationale remontent à 1946. Cette année-là, à l’initiative de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, une Académie a été établie pour promouvoir les études mariologiques et la piété mariale.
En 1959, cette académie a reçu le titre de «pontificale».
Ses statuts ont été approuvés par Paul VI en 1964 et révisés en 1995.
L’Académie collabore aujourd’hui avec les Académies et Sociétés mariales à travers le monde.
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.POURQUOI PRIER MARIE
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Le Christ est l’unique sauveur, l’unique médiateur. Lui seul donne accès au Père par la puissance de l’Esprit. Mais ce salut s’exprime de façon surabondante dans les dons qu’il accorde. Comme un surcroît de l’amour, cette médiation suscite diverses coopérations. Le médiateur en est l’unique source. Il donne à ses frères et sœurs, les saints, d’intercéder par lui, avec lui et en lui. Pour Marie, sa coopération est unique, elle est maternelle. Chez elle, le mot évangélique «mère» explique tout. Marie est mère, infiniment mère, dirait Péguy. Mais cette «médiation maternelle» de Marie qui accueille la prière de ses enfants n’altère en rien la
médiation parfaite de salut du Christ. Au contraire, elle rend plus éclatante sa puissance.
Cela est visible à Lourdes où l’Eucharistie tient une si grande place. Comme si Marie répondait aux prières qui lui sont adressées : «Faites tout ce qu’il vous dira» Enfin, prier ne consiste pas seulement à demander mais à regarder le Christ, à l’aimer, à demeurer en présence de Dieu. Pourquoi l’enfant ne demeurerait-il pas avec sa mère en regardant sa beauté, fruit du salut accompli en elle ?
MONSEIGNEUR D’ORNELLAS
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DANS LE SILLAGE DE L'ENSEIGNEMENT DE VATICAN II
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De quelque façon qu’on le considère, le mouvement qui postule une définition dogmatique concernant les titres marials de Co-rédemptrice, Médiatrice et Avocate, ne se situe pas en droite ligne avec les orientations du grand texte mariologique de Vatican II – le chapitre VIII de Lumen gentium qui, au jugement de Paul VI, constitue la synthèse la plus large qu’un Concile oecuménique ait jamais tracée « de la doctrine catholique sur la place que la très sainte Vierge Marie occupe dans le mystère du Christ et de l’Église» (Allocution pour la clôture de la troisième session conciliaire, 21 novembre 1964, n. 7).
Il ne faut donc absolument pas sous-évaluer la portée de l’enseignement mariologique de Vatican II, proposé dans le cadre exceptionnel d’une Constitution dogmatique, fruit de l’action de l’Esprit et de la réflexion pondérée de ceux – les évêques – auxquels le Seigneur a confié le soin de garder et d’expliquer le dépôt de la foi. L’actuel mouvement en faveur de la définition n’est donc pas dans la lignée de Vatican II en ce qui concerne aussi bien la demande d’un nouveau dogme mariologique que le contenu proposé pour une éventuelle définition dogmatique.
En ce qui concerne l’hypothèse d’un nouveau dogme mariologique
Les Pères du Concile et ses présidents institutionnels, Jean XXIII et Paul VI, estimèrent que l’on n’avait pas à procéder à de nouvelles définitions dogmatiques : une conclusion mûrie par un processus de réflexion et de prière qui vit engagés en première ligne Jean XXIII, Paul VI et la Commission théologique du Concile. Parce que des demandes de nouveaux dogmes marials avaient été adressées à la Commission préparatoire de Vatican II.
Par exemple, 265 évêques avaient demandé : «Doctrina mediationis universalis Beatae Mariae Virginis definiatur ut dogma fidei» [«Que la doctrine de la médiation universelle de la B. V. Marie soit définie comme un dogme de foi»]. Quarante-huit évêques avaient adressé la même demande avec la précision : «Si id opportunum visum fuerit» [«Si cela semble opportun»]. Au total, donc, 313 évêques, un chiffre à prendre en considération.
Mais l’on était dans la phase préparatoire, «ante Concilium». Ces requêtes deviennent en effet rares «in Concilio», et même disparaissent peu à peu au fur et à mesure que le débat avance dans l’aula conciliaire, déjà avec une portée universelle, accompagné par la prière de l’Église. Le résultat en est connu : la Constitution Lumen gentium qui, par un choix médité, ne contient pas la définition dogmatique de la médiation, fut approuvée par 2 151 votes favorables sur 2 156 votants : une approbation moralement unanime, expression vraie et légitime du Magistère de l’Église. Parmi ces 2 151 votes favorables se trouvent sans aucun doute ceux des 313 évêques qui, lors de la phase préparatoire, avaient demandé la définition dogmatique de la médiation de Marie.
Trente-trois ans à peine après la promulgation de Lumen gentium et ce laps de temps est vraiment court par rapport à la rareté et au caractère exceptionnel de la célébration d’un Concile oecuménique –, on ne voit pas de changement substantiel dans le panorama ecclésial, théologique et exégétique qui détermina les déclarations doctrinales solennelles de Vatican II dans le domaine marial.
Cela ne veut évidemment pas dire que le chapitre VIII de Lumen gentium constitue une sorte de blocage ou de cadenas pour le progrès de la doctrine concernant la Mère du Seigneur : cela signifie simplement que, dans une question aussi grave que celle d’une définition dogmatique, on ne peut ignorer une prise de position spécifique de la part d’un organisme, un Concile oecuménique, qui a un si grand poids doctrinal.
Quant au contenu spécifique
La demande de définition dogmatique est centrée sur trois titres de la Vierge : Co-rédemptrice, Médiatrice et Avocate.
La Déclaration de Czestochowa observe à juste titre que l’on peut attribuer à chacun d’eux un contenu conforme au dépôt de la foi, mais on souligne néanmoins que « ces titres, tels qu’ils sont proposés, apparaissent ambigus car on peut les comprendre de manières très différentes». Observation grave, car en vue d’une déclaration doctrinale solennelle d’une portée aussi grande que l’est une définition dogmatique, on exige que les termes ne se prêtent pas à des interprétations ambiguës et soient compris d’une manière substantiellement univoque. Or, le titre de Médiatrice, par exemple, a été compris tout au long des siècles et est encore compris de manières remarquablement diverses. Il suffit de feuilleter les manuels de mariologie de ces dernières années – de 1987 à nos jours, une vingtaine ont été publiés – pour constater que la médiation de la Bienheureuse Vierge est traitée par les théologiens de manière discordante en ce qui concerne la problématique, l’évaluation doctrinale, la détermination du domaine ou elle s’exerce, la comparaison avec la médiation du Christ et de l’Esprit Saint. En dehors de toute autre considération, dans le cas de la médiation de Marie, nous nous trouvons, en ce qui concerne de nombreux aspects de cette médiation, devant une «quaestio disputata» [«question disputée»]. C’est-à-dire que l’on est loin de cette substantielle unanimité théologique qui, pour toute question doctrinale, est le prélude nécessaire pour que l’on procède à une définition dogmatique.
La doctrine de la maternité spirituelle
À propos du titre de Co-rédemptrice, la Déclaration de Czestochowa remarque : «Le terme «Co-rédemptrice» n’est pas employé par le Magistère des Souverains Pontifes, dans des documents importants, depuis l’époque de Pie XII. À cet égard, il y a des témoignages sur le fait que ce Pape a évité intentionnellement de l’employer». Précision importante parce que, ici ou là, dans des documents pontificaux secondaires et donc sans portée doctrinale, on peut trouver ce titre, même si ce n’est que très rarement. Au contraire, dans les documents fondamentaux et dans ceux qui ont une importance doctrinale, il est soigneusement évité. Ainsi, le titre de «Co-rédemptrice» a été intentionnellement évité dans la Constitution dogmatique Munificentissimus Deus (1950) et dans les Encycliques Fulgens corona (1953) et Ad caeli Reginam (1954) de Pie XII, dans le chapitre VIII de Lumen gentium (1964) de Vatican II, dans les Exhortations apostoliques Signum magnum (1967) et Marialis cultus (1974) de Paul VI, dans l’Encyclique Redemptoris Mater (1986) de Jean-Paul II qui, par la matière traitée, auraient pu être une occasion propice de l’employer. (•) Il s’agit d’un fait significatif que l’on ne peut négliger.
On est alors surpris que le mouvement en faveur d’une définition demande au Magistère pontifical de procéder à une définition dogmatique – l’expression la plus haute de l’engagement magistériel – d’un titre à l’égard duquel le Magistère nourrit des réserves et qu’il écarte systématiquement.
Mais plus que ces considérations, la Déclaration de Czestochowa souligne avec force l’importance de suivre la ligne tracée par le Concile Vatican II et poursuivie par le Saint-Père Jean-Paul II. Une ligne qui engage du point de vue doctrinal, en rien minimaliste, féconde en perspectives pastorales. Ses deux points essentiels sont :
L’affirmation réitérée de la coopération de Marie à l’oeuvre du salut (cf. Lumen gentium, 53, 56, 61, 63) : cooperatio, un terme ouvert, qui ne suscite pas de réactions négatives dans le cadre de la théologie catholique, qui est employé par saint Augustin dans son texte célèbre De sancta virginitate, 6. Pour la préférence du Magistère pontifical du terme cooperatio par rapport à celui de coredemptio, voir la catéchèse de Jean-Paul II lors de l’audience générale du 9 avril 1997 : le Saint-Père y traite abondamment de la coopération de la Vierge à l’oeuvre du salut.
L’affirmation insistante de la maternité spirituelle de Marie à l’égard des disciples du Christ et de tous les hommes (cf. Lumen gentium, 53, 54, 55, 56, 58, 61, 63, 65, 67, 69), soit comme coopération historique à l’événement de la Rédemption, soit comme intercession permanente en faveur des hommes, depuis le moment de sa glorieuse Assomption jusqu’au couronnement de tous les élus (cf. Lumen gentium, 62).
On sait que l’on a observé à plusieurs reprises que si le Concile d’Éphèse (431) fut le Concile de l’affirmation solennelle de la maternité divine de Marie, Vatican II a été celui de l’affirmation de la maternité universelle, dans l’ordre de la grâce. À la lumière de l’enseignement de Vatican II, Paul VI estimait que la doctrine concernant la maternité spirituelle de Marie est une vérité de foi : la Vierge «continue maintenant, au ciel, à remplir son rôle maternel en coopérant à la naissance et au développement de la vie divine dans chacune des âmes des hommes rachetés.
C’est une vérité très consolante qui, par une libre disposition du Dieu très sage, fait partie intégrante du mystère du salut des hommes; elle doit donc être objet de foi pour tous les chrétiens» (Signum magnum, 1).
Lui aussi Jean-Paul II, dans son Encyclique Redemptoris Mater (n. 44-47) conçoit la «médiation mariale» comme une «médiation maternelle» ; il la situe dans la réflexion sur la maternité spirituelle et voit en elle l’expression la plus haute de sa coopération à l’œuvre du salut.
La Déclaration de Czestochowa indique la route à suivre : approfondir les questions relatives à la médiation de Marie et à sa fonction d’Avocate dans le cadre de la maternité spirituelle, comme moments significatifs de son exercice. C’est dans cette direction que s’est nettement orienté le sensus fidelium.
Emprunter la route contraire peut se révéler erroné. Comme nous l’avons dit, les trois titres en question sont susceptibles d’une lecture correcte. Comme de très nombreux autres titres qui apparaissent dans les documents magistériels et dans la piété de l’Église
nova Eva, Auxiliatrix, Socia Redemptoris… Il faut cependant réfléchir sur les raisons pour lesquelles ces trois titres – Co-rédemptrice, Médiatrice, Avocate – ont été évités ou peu employés par le Magistère de l’Église au cours des cinquante dernières années : probablement parce qu’ils ne sont pas les plus aptes à exprimer le contenu auquel ils renvoient.
En un certain sens, surprenante est la sobriété avec laquelle la Déclaration de Czestochowa fait allusion aux graves conséquences négatives qu’entraînerait, au plan oecuménique, la définition dogmatique des titres en question : « Enfin, les théologiens, spécialement les théologiens non catholiques, se sont montrés sensibles aux difficultés oecuméniques qu’impliquerait une définition de ces titres». Une modération digne d’éloges ! Parce que, en définitive, le noeud de la question se trouve ailleurs : dans la nécessité d’un «approfondissement ultérieur» de toute la problématique, qui doit être accompli «dans une perspective trinitaire, ecclésiale et anthropologique nouvelle».
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02/09/2009

L'ASSOMPTION RACONTEE

 


L' http://1.bp.blogspot.com/_IBaIlSjSEUQ/S2YAHwsN4DI/AAAAAAAABs4/ZcU0nLnrEcU/s320/A5.jpgSSOMPTION RACONTÉE

 
 
 
APOCALYPSE DE SAINT JEAN
Chapitre 12



1. Puis il parut dans le ciel un grand signe : une femme revêtue du soleil, la lune sous ses pieds, et une couronne de douze étoiles sur sa tête.
2. Elle était enceinte, et elle criait, dans le travail et les douleurs de l'enfantement.
3. Un autre signe parut encore dans le ciel : tout à coup on vit un grand dragon rouge ayant sept têtes et dix cornes, et sur ses têtes, sept diadèmes;
4. de sa queue, il entraînait le tiers des étoiles du ciel, et il les jeta sur la terre. Puis le dragon se dressa devant la femme qui allait enfanter afin de dévorer son enfant, dès qu'elle l'aurait mis au monde.
5. Or, elle donna le jour à un enfant mâle, qui doit gouverner toutes les nations avec un sceptre de fer; et son enfant fût enlevé auprès de Dieu et auprès de son trône,
6. et la femme s'enfuit au désert, où Dieu lui avait préparé une retraite, afin qu'elle y fût nourrie pendant mille deux cent soixante jours.
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II/IIIème SIÈCLE
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La première trace de la foi en l'Assomption de la Vierge est présente dans les récits apocryphes intitulés «Transitus Mariae» , dont l'origine attribuée à Méliton, évêque de Sardes, remonte pour l'essentiel aux IIème IIIème siècles. Il s'agit de représentations populaires et parfois romancées qui, cependant, dans le cas présent, renferment une intuition de foi du peuple de Dieu.
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EXTRAITS
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Marie, allait, selon son habitude, à l'intérieur du tombeau de notre Seigneur pour brûler de l'encens… Un vendredi, sainte Marie se rendit comme d'habitude auprès du tombeau. Pendant qu'elle priait, les cieux s'ouvrirent, et l'archange Gabriel descendit vers elle et lui dit :

 

«Salut, ô toi qui as donné naissance au Christ, notre Dieu ! Ta prière, parvenue aux cieux auprès de celui qui est né de toi, a été exaucée. Dans peu de temps, selon ta demande, tu laisseras le monde, tu partiras vers les cieux, auprès de ton fils, pour la vie véritable et éternelle».
Ayant entendu ces paroles, elle retourna vers Bethléem, accompagnée de trois jeunes filles, qui la servaient. Après s'être reposée peu de temps…, elle adressa une prière, disant :
«Mon Seigneur Jésus Christ…, écoute ma voix et envoie-moi ton apôtre Jean, pour que sa vue me procure les prémices de la joie. Envoie-moi aussi tes autres apôtres… quel que soit l'endroit où ils se trouvent par ton saint commandement, afin que je puisse, en les voyant, bénir ton nom célébré par de nombreux hymnes. J'ai confiance, parce qu'en toute chose tu écoutes ta servante.»
Pendant qu'elle priait, moi, Jean, j'arrivai, le Saint-Esprit m'ayant enlevé d’Éphèse sur une nuée et posé là où demeurait la mère de mon Seigneur… Et la sainte Mère de Dieu glorifia Dieu de ce que moi, Jean, j'étais venu auprès d'elle, se rappelant la parole du Seigneur qui déclarait : «Voici ta mère !» et «Voici ton fils !». Moi, Jean, je lui dis :
«Notre Seigneur Jésus-Christ et notre Dieu viendra, et tu le verras comme il te l'a promis.»
A cela, la sainte Mère de Dieu me répondit, disant :
«Les Juifs ont juré que, lorsque j'arriverai au terme de ma vie, ils brûleront mon corps.»
Mais moi, je lui répondis :
«Ton corps saint et précieux ne connaîtra pas la corruption.»…
Une voix venant des cieux dit alors : « Amen ». Le Saint-Esprit me dit :
«Jean, as-tu entendu cette voix qui parlait dans le ciel à la fin de ta prière ?»
Je répondis en disant :
«Oui, je l'ai entendue.»
Et le Saint-Esprit me dit :
«Cette voix, que tu as entendue, est le signal de l'arrivée imminente de tes frères, les apôtres, et de la sainte Puissance, car aujourd'hui ils viendront ici.»…
Et le Saint-Esprit dit aux apôtres :
«Pierre de Rome, Paul des bords du Tibre, Thomas du centre de l'Inde, Jacques de Jérusalem, tous arrivés en même temps sur des nuées depuis les extrémités de la terre, soyez réunis dans la sainte Bethléem, à cause de la mère de notre Seigneur Jésus-Christ qui est profondément bouleversée.»
André, le frère de Pierre, Philippe, Luc, Simon le Cananéen et Thaddée, qui étaient déjà endormis, furent réveillés de leurs tombeaux par le Saint-Esprit… Marc, qui était encore vivant, vint de même, lui aussi, d'Alexandrie, avec les autres, qui, ainsi qu'il a été dit, arrivaient de chaque région. Pierre, soulevé par une nuée, resta entre ciel et terre, soutenu par le Saint-Esprit, ensemble avec les autres apôtres, qui eux aussi avaient été enlevés sur des nuées, pour se retrouver avec Pierre. Et ainsi, par le Saint-Esprit, comme il a été dit, tous ensemble, ils arrivèrent. Pierre dit aux autres apôtres :
«Que chacun raconte à la mère de notre Seigneur ce que le Saint-Esprit nous a annoncé et ordonné.»…
Les apôtres dirent tout à la sainte Mère de Dieu, comment et de quelle manière ils étaient arrivés. Ensuite, elle étendit les mains vers le ciel et pria en disant :
«J'adore, je loue et je glorifie ton célèbre nom, ô Seigneur, car tu as posé les yeux sur ton humble servante, et toi, le Puissant, tu as fait pour moi de grandes choses. Et voilà que toutes les générations m'appelleront Bienheureuse»…
Et voici qu'il y eut une armée d'une multitude d'anges et de puissances, et on entendit une voix comme celle d'un Fils d'Homme. Et les séraphins entourèrent la maison où demeurait la sainte et irréprochable Mère de Dieu et Vierge. Et, ainsi, tous ceux qui étaient à Bethléem virent toutes les merveilles ; et ils allèrent à Jérusalem, et annoncèrent toutes les merveilles qui s'étaient produites… Une grande foule de gens, provenant de toutes les régions et se trouvant à Jérusalem pour la prière, entendit parler des Signes qui se produisaient à Bethléem par la mère du Seigneur. Ils se rendirent sur place, pour implorer la guérison de leurs diverses infirmités. Et ils l'obtinrent. Il y eut ce jour une joie ineffable : la multitude des guéris et des spectateurs glorifiaient le Christ, notre Dieu, et sa mère. De retour de Bethléem, tout Jérusalem était en fête aux chants des psaumes et des hymnes spirituels…
Après toutes ces merveilles arrivées par l'intermédiaire de la Mère de Dieu et toujours vierge Marie, la mère du Seigneur, alors que nous, les apôtres, étions avec elle à Jérusalem, le Saint-Esprit nous dit :
«Vous savez que c'est un dimanche que la bonne nouvelle fut annoncée par l'archange Gabriel à la Vierge Marie ; un dimanche que le Seigneur est né à Bethléem ; un dimanche aussi que les enfants de Jérusalem sortirent à sa rencontre avec des branches de palme en disant : Hosanna, dans les hauteurs des cieux, béni celui qui vient au nom du Seigneur ; un dimanche encore qu'il ressuscita des morts ; un dimanche qu'il doit venir pour juger les vivants et les morts ; et un dimanche enfin qu'il doit venir du ciel pour glorifier et honorer le départ de la glorieuse vierge qui l'a enfanté».
Ce même dimanche, la mère du Seigneur dit aux apôtres :
«Jetez de l'encens, car le Christ vient avec une armée d'anges.»
Et voici, le Christ se présenta, assis sur le trône des chérubins. Et, pendant que nous étions tous en prière, apparurent une multitude innombrable d'anges et le Seigneur, arrivé au-dessus des chérubins avec une grande puissance. Et voici qu'un éclat de lumière se porta sur la Sainte Vierge par la venue de son Fils unique. Toutes les puissances célestes se prosternèrent et l'adorèrent. Le Seigneur appela sa mère et lui dit : «Marie !»
Elle répondit :
«Me voici, Seigneur !» Et le Seigneur lui dit : «Ne t'afflige pas, mais que ton coeur se réjouisse et soit dans l'allégresse, car tu as obtenu la faveur de contempler la gloire qui me fut donnée par mon Père.»
La sainte Mère de Dieu leva les yeux et vit en lui une gloire qu'une bouche humaine ne peut dire ni saisir. Le Seigneur, restant à côté d'elle, lui dit :
«Voici que maintenant ton précieux corps sera transféré au paradis, pendant que ton âme sainte sera aux cieux dans les trésors de mon Père, dans une clarté supérieure, où sont la paix et la joie des anges saints et plus encore.»
Alors, le Seigneur se tournant vers Pierre lui dit :
«Le moment est venu d'entonner l'hymne.»
Quand Pierre entonna l'hymne, toutes les puissances des cieux répondirent par l'Alléluia. Alors, le visage de la mère du Seigneur brilla plus que la lumière. Et, se levant, elle bénit de sa propre main chacun des apôtres. Et tous glorifièrent Dieu. Le Seigneur, étendant ses mains pures, reçut son âme sainte et irréprochable. Et, pendant que sortait cette âme irréprochable, le lieu fut rempli d'un parfum et d'une lumière indicible. Voici qu'on entendait une voix céleste qui disait :
«Bienheureuse es-tu parmi les femmes.»…

Les apôtres portèrent la bière et déposèrent le précieux et saint corps à Gethsémani, dans un tombeau neuf. Et voici qu'un parfum délicat se dégagea du saint tombeau de notre Maîtresse, la Mère de Dieu. Et, pendant trois jours, on entendit des voix d'anges invisibles qui glorifiaient le Christ, notre Dieu, né d'elle. Et, le troisième jour achevé, on n'entendit plus les voix. Dès lors, nous sûmes tous que son corps irréprochable et précieux avait été transféré au paradis.

 

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IVème SIÈCLE

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SAINT EPHREM LE SYRIEN DE NISIBE (306/373)
«Le corps de Marie est resté vierge après l’enfantement, ce corps ne connaît pas la corruption après la mort.
Elle est celle qui a porté le Créateur devenu enfant dans son sein, qu’elle habite désormais dans les
demeures divines, et que l’épouse de Dieu entre dans la maison du ciel.
Elle a vu son propre fils en croix, et reçu dans son corps la douleur qu’elle n’a pas soufferte durant l’enfantement. Elle le contemple siégeant à la droite du Père, et elle ne connaît pas la corruption après la mort. […]
Qu’elle soit honorée par toutes les créatures comme la mère et la servante de Dieu»
Cet hymne est traditionnel dans la liturgie syrienne (hymnes à Marie pour la liturgie des heures, n° 16)
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Vème SIÈCLE
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La fête de la dormition est célébrée le 18 Janvier particulièrement en Égypte et en Gaule.
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VIème SIÈCLE
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SAINT GRÉGOIRE DE TOURS, évêque (539/594)
 
 
«Enfin , lorsque la bienheureuse Marie eut accompli le cours de cette vie et fut sur le point d'être rappelée du siècle , ils accoururent tous, de chaque pays, vers sa maison. Apprenant qu'elle allait être enlevée au monde, ils veillaient avec elle, et voici quele Seigneur survint escorté de ses anges, et recevant l'âme de Marie , il la remit à l'archange Michel, et se retira. Au point du jour, les apôtres levèrent le corps avec la couche, le placèrent dans le tombeau et le gardèrent, attendant l'arrivée du Seigneur. Tout à coup Jésus leur apparut de nouveau, et , enlevant ce corps sacré sur un nuage , il le fit transporter ainsi dans le paradis , où maintenant , ayant repris son âme, Marie savoure avec les élus de Dieu les biens de l'éternité qu'aucune fin ne saurait atteindre».
(Livre des miracles de Georges Florent Grégoire de tours traduit par Henri Léonard Bordier édition 1857 . Livre 1 , chapitre 4 )
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MAURICE 1er TIBÉRIUS, empereur de Contantinople (539/602)
Maurice 1er empereur byzantin de 582 à 602 fait restaurer l’église de la dormition. Il fixe au 15 août la fête de la dormition et l’étend à tout l’empire d’Orient.
La pape T
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THÉOTECNO, ÉVÊQUE DE LIVIAS (=600) aux environs de la mer morte
L’homélie de Théotecno sur l’Assomption de Marie au ciel constitue une des premières, sinon la première homélie composée pour ce mystère.
Il donne à la fête une dénomination nouvelle par rapport à la précédente (Dormition) : il appelle «analepsis» : Ascension. Il utilise la terminologie qui est celle utilisée aussi pour l’Ascension du Seigneur. L’Assomption serait arrivée après la mort corporelle qui n’aurait pas connu la corruption.
Théotecno a recherché des références bibliques qui illustrent et donnent une plus grande signification à la vérité de l’Assomption de la Vierge :
1. Jésus avait promis à ses apôtres qu’il serait allé leur préparer une place au ciel (Cf Gv 14,2) ; à plus forte raison il devait préparer une place à sa Mère (Cf n°10).
 
 
2. Les prophètes Énoch et Élie. S’ils furent emportés au ciel, à plus forte raison Dieu a élevé en son corps et son âme celle qui fut proclamée bienheureuse entre les prophètes (Cf n°13-14).
3. La ceinture laissée par Marie est une analogie avec le manteau laissé par Élie (Cf. Chalcoprateia, sanctuaire de Turquie).
4. Si Jésus a ouvert d’une parole le paradis au larron repenti, il ne pouvait pas faire moins avec Marie sa Mère (Cf n°3). Par analogie avec la vie du Fils qui fut marquée de la souffrance et de la gloire, de même, la vie de Marie, marquée par la douleur, devait se terminer dans une joie ineffable (Cf n°7).
5. Une autre analogie biblique, mais de caractère antithétique, peut être l’application du parallélisme classique
Ève-Marie. Le comportement différent des deux femmes semble sous-entendre que leur sort aussi devait être différent : si Ève fut exclue du paradis, Marie devait y rentrer et être une garantie de salut pour tous (Cf n°4).
Théotecno donne des fondements dogmatiques :
Marie a donné un corps au Fils de Dieu ; il a demeuré en son sein ; Marie a été l’arche, le temple, le tabernacle dans lequel le Seigneur a pris domicile. Une dignité semblable explique sa glorification finale.
Sa virginité et sa sainteté extraordinaire, inséparables pour les premiers chrétiens, expliquent que son corps eût une espèce d’exigence à être préservé de la corruption du sépulcre.
«Tous ne cessaient d’adresser des hymnes de louange à Dieu pour tout ce qu’il avait accompli en sa Mère et à exalter la Vierge elle-même pour la vie de sainteté sublime qu’elle avait mené sur cette terre et qui maintenant trouvait son épilogue évident dans la gloire de son Assomption au ciel.
Pendant que son corps était transporté du mont Sion à Gethsémani, vinrent des habitants de Judée pour déshonorer et profaner le corps saint de la Mère du Seigneur en le jetant du mont Sion et en le brûlant; mais ils furent frappés de cécité. L’un d’eux réussit à toucher le cercueil, il eut les mains coupées. Devant cette punition prodigieuse, les Juifs finirent par reconnaître en Marie la Mère de Dieu et par la louer comme les croyants ; de sorte qu’ils furent guéris (cf. n°19-20).
Entre temps les apôtres veillaient le corps très saint, selon le commandement reçu par le Seigneur, quand soudain ils entendirent un bruit de tonnerre et de tremblement de terre et ils virent la Vierge monter au ciel, où elle prit place à côté de son Fils, retrouvant ainsi ce qu’Ève avait perdu (cf. n° 24)»
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VIIème SIÈCLE
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SAINT MODESTE DE JÉRUSALEM (+634)
«À titre de très glorieuse mère du Christ, l’auteur de la Vie et de l’Immortalité, Marie est vivifiée dans l’incorruptibilité éternelle de son corps, par celui-là même qui l’a ressuscitée du tombeau et l’a élevée jusqu’à lui de la manière que lui seul connaît»
(On comprend, relisant cela, toute la ferveur des chrétiens de Jérusalem à l’égard de la Dormition de la Vierge)
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THÉODORE I Pape (+649)
 
La pape Théodore (642-649) originaire de Constantinople apporte la fête de la «Dormition de Marie» à Rome.
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VIIIème SIÈCLE
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La fête de la la «Dormition de Marie» porte le nom de Pausatio (Repos de Marie) dans un évangéliaire de 740.
Elle s’appelle enfin l’Assomption dans un missel ou sacramentaire qu’on date de 770
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SAINT GERMAIN DE CONTANTINOPLE (635/733)
«Cela pouvait-il jamais arriver, Très Sainte Mère de Dieu, que le ciel et la terre se sentent honorés de ta présence, et que toi, avec ton départ, tu laisses les hommes privés de ta protection ? Non. Il est impossible de penser ces choses.
En effet, de même que lorsque tu étais dans le monde tu ne te sentais pas étrangère aux réalités du ciel, ainsi, après que tu sois partie de ce monde, tu n’es pas du tout devenue étrangère à la possibilité de communiquer en esprit avec les hommes… Tu n’as pas du tout abandonné ceux auxquels tu as garanti le salut… en effet, ton esprit vit pour l’éternité et ta chair ne subit pas la corruption du sépulcre.
Toi, ô Mère, tu es proche de tous et tu protèges chacun et, bien que nos yeux ne puissent pas te voir, nous savons toutefois, ô Très Sainte Mère, que tu habites parmi nous et que tu es présente selon les manières les plus diverses… Toi (Marie) tu te révèles entièrement, comme il est écrit, dans ta beauté. Ton corps virginal est totalement saint, tout chaste, entièrement une maison de Dieu si bien que, également pour cette raison, il est absolument réfractaire à toute réduction en poussière. Celui-ci est immuable, du moment que ce qui était humain en lui a été assumé dans l’incorruptibilité, restant vivant et absolument glorieux, intact et participant à la vie parfaite. En effet, il était impossible que soit gardée dans le sépulcre des morts celle qui était devenue vase de Dieu et temple vivant de la très sainte divinité du Fils unique. D’autre part, nous croyons de manière certaine que tu continues à marcher avec nous»
(Patrologie Grecque de Migne 98, coll. 344B-346B, passim).
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«La mort de Marie exprime aussi que Jésus «était aussi un homme complet, fils d’une vraie mère soumise aux nécessités physiques par ordre de la volonté divine et par la norme qui règle le temps de la vie»
SAINT GERMAIN DE CONTANTINOPLE
Homilia in Dormitionem II, PG 98,345 CD.
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«L’événement de la mort et de l’Assomption de Marie au ciel eut des témoins influents dans la personne des Apôtres»
SAINT GERMAIN DE CONTANTINOPLE
Homilia in Dormitionem II, PG 98,357 B.
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«Mère de Dieu, vraiment je te le redis avec action de grâces, ton Assomption ne t’a nullement éloignée des chrétiens... Comment la dissolution de la chair aurait-elle pu te réduire en cendre et poussière, toi qui as délivré l’homme de la ruine de la mort par l’Incarnation de ton Fils ?»
SAINT GERMAIN DE CONTANTINOPLE
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«La mère de la Vie devait elle-même demeurer avec la Vie ; la mort ne pouvait être pour elle qu’un sommeil, et l’Assomption comme un réveil pour la mère de la Vie».
SAINT GERMAIN DE CONTANTINOPLE
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«Ainsi, morte aux choses qui finissent, tu as émigré vers les demeures incorruptibles de l’éternité où Dieu réside. Tu as été corporellement sa demeure et maintenant c’est lui qui, en retour, est devenu le lieu de ton repos»
SAINT GERMAIN DE CONTANTINOPLE
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SAINT ANDRÉ DE CRÊTE (660-740), moine et évêque
«La mort naturelle de Marie ne comporte pas - comme pour toute l'humanité - un esclavage, mais elle consiste presque dans un sommeil extatique, semblable au sommeil d'Adam quand de son côté Ève a été formée».
SAINT ANDRÉ DE CRÊTE «Sermon sur la dormition»
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ROME Basilique saint Clément
La fête de l’Assomption de Marie a été célébrée au VIII° siècle à Rome ou se trouvait une fresque (encore visible) représentant l’Assomption dans la basilique souterraine de Saint-clément.
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SAINT AMBROISE D'AUPERT (+778), moine et évêque
«S'est levé un jour glorieux, plein de splendeur, dans lequel nous croyons que la Vierge Marie est montée de ce monde au ciel.
C'est pourquoi toute la terre, illuminée par la disparition d'une Vierge si excellente, avec une grande exultation entonne l'hymne de louange [...].
Ô bienheureuse Marie, très digne de toute louange ; ô glorieuse génitrice ; Ô sublime accouchée, à ton sein s'est agrippé le Créateur du ciel et de la terre...
Si je t'appelle ciel, tu es plus élevée ;
si je te dis mère des peuples, tu es supérieure ;
si je te définie forme de Dieu, tu en es digne [...].
Ô humilité vraiment glorieuse de Marie !
Je le répète : elle est devenue la porte du Paradis et l'échelle qui conduit au ciel.
De façon certaine l'humilité de Marie s'est transformée en une échelle céleste, par le moyen de laquelle Dieu est descendu sur la terre [...].
C'est pourquoi, frères très aimés, avec toute l'ardeur de l'âme, confions-nous à l'intercession de la bienheureuse Vierge».
SAINT AMBROISE D'AUPERT «De Assumptione sanctae Mariae ; PL 39, 2130-2134»
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SAINT JEAN DAMASCÈNE (650/750) Père et Docteur de l’Église
«Celle qui, pour tous, a fait jaillir la vraie vie, comment tomberait-elle au pouvoir de la mort ? Certes, comme fille d’Adam, elle se soumet à la sentence (de mort) portée contre son père, car son Fils, qui est la Vie même, ne s’y est pas dérobé.Mais, comme mère du Dieu Vivant, il est juste qu’elle soit élevée jusqu’à lui». Et il s’interroge : «Celle qui n’a commis aucun péché... comment le paradis pourrait-il ne pas la recevoir et le ciel ne pas lui ouvrir joyeusement ses portes ?» Il en conclut : «Il fallait que celle qui avait conservé sans tache sa virginité pendant l’enfantement, conservât son corps sans corruption même après la mort... Celle qui avait hébergé le Verbe de Dieu en son sein, ne pouvait qu’être logée dans la demeure de son Fils»
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PAUL DIACRE (+799) moine
Dans l'événement de l'Assomption de Marie au ciel, Paul Diacre voit un des mystères dans lequel est révélé en toute évidence la plénitude de l'amour de Jésus envers sa mère.
Paul Diacre applique à Marie les paroles du Cantique des Cantiques :
«Qui est celle-ci qui monte du désert, en exhalant des parfums suaves et en reposant sur son bien-aimé ?»
Il commente :
«De ce désert de misère déplorable, notre glorieuse Théotokos, le jour où le Seigneur s'est rappelé de la libérer du poids des gémissements dans lesquels elle se consumait à cause de l'absence de son Fils, elle est montée pleine de toute joie vers un désert bienheureux…»
Homélie XLV. In Assumptione, PL 95, 1491 B ; 752
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IXème SIÈCLE
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Saint LÉON III Pape (750/816)
 
En 813 , le concile de Mayence rend la fête de l'Assomption obligatoire dans tout l’empire franc.
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Saint LÉON IV (+855)
 
En 847 une octave est jointe à la solennité de l'Assomption par le pape Léon IV c’est à dire qu’on célèbre l’ Assomption pendant huit jours.
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SAINT THÉODORE LE STUDITE (759/826) Moine bizantin
«Au ciel, la Vierge continue à jouer un rôle de médiation et d'intercession auprès du trône de Dieu au service des croyants, en étant revêtue d'une dignité et d'un pouvoirroyal ; elle intervient aussi dans leur vie, en mettant en fuite le démon et en les protégeant du mal».
La dévotion mariale prêchée par Théodore comporte aussi une espèce de crainte révérencielle envers la Mère du Seigneur inspirée par sa grandeur, par sa dignité et son exaltation céleste.
Théodore est aussi le premier à nous renseigner sur la pratique du jeûne de quarante jours en préparation à la fête de l'Assomption, le 15 Août.
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XIIème SIÈCLE
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«S’il est pour toute chair un temps pour parler, s’écrie-t-il, c’est bien aujourd’hui où la Mère du Verbe fait chair est enlevée aux cieux... La piété ne souffre pas que nous taisions aujourd’hui la gloire de Marie».
Ce qui ne l’empêche pas de conclure, plein de sagesse à l’égard de la gloire qui n’a sa source qu’en Dieu :
«Il me paraît encore plus prodigieux de voir le Fils de Dieu s’abaisser jusqu’à nous que de voir la Mère de Dieu exaltée aujourd’hui jusqu’à lui par pure grâce»
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Bienheureux GUERRIC D'IGNY (1080-1157)
«Pendant neuf mois, le Christ a habité en elle ; pendant de nombreuses années, il a habité avec elle... Maintenant, en elle et avec elle à tout jamais, il la rassasie de la gloire de la bienheureuse vision»
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XIIIème SIÈCLE
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SAINT ANTOINE DE PADOUE (1195/1231) Docteur de l’Église
«Vous savez clairement que la Vierge Marie a été élevée au ciel dans son corps de la même façon que Jésus Christ est ressuscité en triomphant de la mort et est monté à la droite du Père, ainsi pareillement est ressuscitée aussi l’Arche de sa sainteté, lorsque la Vierge Marie a été élevée dans la demeure céleste»
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Ct 3, 11 : Il posa sur sa tête le diadème royal

Il posa sur sa tête le diadème royal
«Venez, dit le Cantique, contemplez, filles de Sion, le roi Salomon, avec le diadème dont sa mère l'a couronné, au jour de ses épousailles» (Ct 3, 11)
La Vierge Marie a couronné le Fils de Dieu avec le diadème de la chair humaine, le jour de ses épousailles, lorsque la nature divine fut unie, comme un époux, à la nature humaine, dans la chambre nuptiale de la Vierge Marie. Aujourd'hui, le Fils a couronné sa Mère du diadème de la gloire céleste.
Venez, admirez la Mère avec le diadème dont son Fils l'a couronnée, aujourd'hui, jour de son Assomption.
SAINT ANTOINE DE PADOUE Sermon pour l'Assomption
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SAINT ALBERT LE GRAND (1193/1280) Théologien
«Il est clair que la bienheureuse Mère de Dieu a été élevée en son âme et en son corps au-dessus du chœur des anges et nous croyons que cela est vrai de toutes façons»
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SAINT THOMAS D'ACQUIN (1224/1274) Théologien et Docteur de l'Église
«le corps de Marie a été élevé au ciel avec son âme»
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SAINT BONAVENTURE (1217/1274) Théologien et Docteur de l'Église
«Dieu n’a permis en aucune façon que le corps de Marie fut réduit à la corruption ou tombé en cendres, Il est donc évident que c’est en son âme et en son corps qu’elle se trouve au ciel : sans quoi elle n’aurait pas la jouissance béatifique achevée»
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XVème SIÈCLE
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SAINT BERNARDIN DE SIENNE (1380/1444)
«Elle est devenue Notre Dame à l'Assomption, quand elle «fut exaltée au-dessus des chœurs des anges dans les royaumes célestes» ; et elle devint reine des cieux et reine des anges. Mais elle fut déjà admirablement illuminée à l'instant de l'infusion de son âme dans le corps; en mesure plus admirable encore au moment de la conception du Fils de Dieu ; et de manière admirable superlativement au moment de son Assomption et de sa glorification»
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XVIIème SIÈCLE
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LOUIS XIII dit le Juste (1601/1643)
 
 
A la suite de prières à Marie, la menace d'une invasion espagnole est écartée. Louis XIII consacre sa personne et son royaume à la Vierge Marie par une déclaration donnée à Saint Germain en Laye et veille à ce que l’Édit du 10 février 1638, de la consécration de la France à Marie, soit enregistré par le Parlement comme un acte de l'autorité souveraine.
Il demande que des processions aient lieu en son honneur le 15 Août.

L’Assomption devient une fête nationale.
VŒU DE LOUIS XIII
Consécration de La France au Cœur Immaculé de Marie :

«A ces causes, nous avons déclaré et nous déclarons que, prenant la très sainte et très glorieuse Vierge Marie pour protectrice spéciale de notre royaume, nous lui consacrons particulièrement notre personne, notre État, notre couronne et nos sujets, et nous avertissons le sieur Archevêque de Paris,
et néanmoins lui enjoignons que tous les ans, fête et jour de l'Assomption, il fasse faire, commémoration de notre présente déclaration à la grand'messe, qui se dira en son église cathédrale, et qu'après les vêpres dudit jour, il soit fait une procession en la dite église, à laquelle assisteront toutes les compagnies souveraines et les corps de ville, avec pareilles cérémonies que celles qui s'observent aux processions générales les plus solennelles ; ce que nous voulons aussi être fait en toutes les églises, tant paroissiales que celles des monastères de la dite ville et faubourg, et en toutes les villes, bourgs et villages du dit diocèse de Paris. Exhortons pareillement les archevêques et évêques de notre royaume, et néanmoins leur enjoignons de faire célébrer la même solennité en leurs églises épiscopales, et autres de leurs diocèses entendant qu'à la dite cérémonie les cours de Parlement et autres compagnies souveraines, et les principaux officiers des villes y soient présents, et d'avertir tous les peuples d'avoir une dévotion particulière à la Vierge, d'implorer en ce jour sa protection afin que, sous une si puissante patronne, notre royaume soit à couvert de toutes les entreprises de nos ennemis, qu'il jouisse longtemps d'une bonne paix, que Dieu y soit servi et révéré si saintement que nous et nos sujets puissions arriver heureusement à la dernière fin pour laquelle nous avons tous été créés, car tel est notre plaisir»
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SAINT FRANÇOIS DE SALES (1567/1622) Docteur de l’Église
 
Ayez mémoire et souvenance, très douce Vierge, que vous êtes ma Mère et que je suis votre fils ; que vous êtes puissante et que je suis un pauvre homme vil et faible.
Je vous supplie, très douce Mère, que vous me gouverniez et me défendiez dans toutes mes voies et actions.
Ne dites pas, gracieuse Vierge, que vous ne pouvez ; car votre bien-aimé Fils vous a donné tout pouvoir, tant au ciel comme en la terre.
Ne dites pas que vous ne devez ; car vous êtes la commune Mère de tous les pauvres humains et particulièrement la mienne.
Si vous ne pouviez, je vous excuserais disant : il est vrai qu'elle est ma mère et qu'elle me chérit comme son fils, mais la pauvrette manque d'avoir et de pouvoir.
Si vous n'étiez ma Mère, avec raison je patienterais disant : elle est bien assez riche pour m'assister ; mais hélas, n'étant pas ma mère, elle ne m'aime pas.
Puis donc, très douce Vierge, que vous êtes ma Mère et que vous êtes puissante, comment vous excuserais-je si vous ne me soulagez et ne me prêtez votre secours et assistance ?
Vous voyez, ma Mère, que vous êtes contrainte d'acquiescer à toutes mes demandes.
Pour l'honneur et la gloire de votre Fils, acceptez-moi comme votre enfant, sans avoir égard à mes misères et péchés. Délivrez mon âme et mon corps de tout mal et me donnez toutes vos vertus, surtout l'humilité.
Enfin, faites-moi présent de tous les dons, biens et grâces, qui plaisent à la Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit.
Ainsi soit-il.
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XXème SIÈCLE
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http://eucharistiemisericor.free.fr/images/170608_pie_xii.jpgPIE XII (1876/1958)
1er novembre 1950
Le Dogme de l'Assomption a été promulgué par le Pape Pie XII dans sa Constitution apostolique Munificentissimus Deus
«Marie, l'Immaculée Mère de Dieu toujours Vierge, à la fin du cours de sa vie terrestre, a été élevée en âme et en corps à la gloire céleste».
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PAUL VI (1897/1963)
La Constitution dogmatique Lumen Gentium promulguée par le pape Paul VI le 21 Novembre 1964 précise :

«Enfin, la Vierge Immaculée, préservée de toute tache de la faute originelle, au terme de sa vie terrestre, fut élevée à la gloire du ciel en son âme et en son corps et elle fut exaltée par le Seigneur comme Reine de l'univers afin de ressembler plus parfaitement à son Fils, Seigneur des seigneurs (cf.
Apoc. 19, 16) et vainqueur du péché et de la mort».(Lumen Gentium 59).
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Je vis, dans la nuit, plusieurs apôtres et saintes femmes prier et chanter des cantiques dans le petit jardin qui était devant le tombeau. Une large voie lumineuse s’abaissait du ciel vers le rocher, et je vis s'y mouvoir une gloire formée de trois sphères pleines d'anges et d'âmes bienheureuses qui entouraient l'apparition de Notre Seigneur et de l'âme resplendissante de Marie. La figure de Jésus-Christ, avec des rayons partant de ses cicatrices, planait devant elle. Autour de l'âme de Marie, je vis, dans la sphère intérieure, de petites figures d'enfants ; dans la seconde, c'étaient comme des enfants de six ans, et, dans la sphère extérieure, comme des adolescents déjà grands. Je ne vis distinctement que les visages, tout le reste m'apparut comme des formes lumineuses resplendissantes. Quand cette apparition, devenant de plus en plus distincte, fut arrivée au rocher, je vis une voie lumineuse qui s'étendit depuis elle jusqu'à la Jérusalem céleste. Je vis alors l'âme de la sainte Vierge qui suivait la figure de Jésus descendre dans le tombeau à travers le rocher, et, bientôt après, unie à son corps transfiguré, en sortir plus distincte et plus brillante, et s'élever avec le Seigneur et le choeur des esprits bienheureux jusqu'à la Jérusalem céleste. Toute cette lumière s'y perdit, et je ne vis plus nu dessus de la terre que la voûte silencieuse du ciel étoilé.

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Je ne sais pas si les apôtres et les saintes femmes qui priaient devant le tombeau virent aussi tout cela ; mais je les vis, frappés d'étonnement, regarder le ciel comme en adoration ou se prosterner je visage contre terre. J'en vis aussi quelques-uns qui revenaient avec la civière, priant et chantant des cantiques, et qui s'arrêtaient aux diverses stations du chemin de la Croix, se tourner avec une pieuse émotion vers la lumière qui brillait sur le tombeau.
[...]
Mais Thomas et Jonathan désiraient se rendre au tombeau de la sainte Vierge. Alors les apôtres allumèrent des flambeaux, qu'on assujettit à des perches, et allèrent avec eux au tombeau en passant par le chemin de la Croix. Ils parlaient peu, s'arrêtaient quelques moments aux pierres des stations, et méditaient sur la voie douloureuse du Sauveur et sur la compassion de sa Mère, qui avait élevé ces pierres commémoratives et les avait si souvent arrosées de ses larmes. Arrivés à la grotte du tombeau, ils s'agenouillèrent tous ; mais Thomas et Jonathan se précipitèrent vers l'entrée du caveau, et Jean les suivit. Deux disciples écartèrent les branches des arbrisseaux qui étaient devant la porte : ils entrèrent, et s'agenouillèrent avec une crainte respectueuse devant la couche sépulcrale de la sainte Vierge. Alors Jean s'approcha du cercueil, qui faisait un peu saillie au-dessus de la fosse, détacha les bandes qui l'entouraient, et enleva le couvercle. Puis ils approchèrent la lumière du cercueil, et furent saisis d'un profond étonnement lorsqu'ils ne virent devant eux que les linceuls vides, conservant encore la forme du saint corps. Ils étaient séparés à la place du visage et de la poitrine ; les bandelettes qui avaient entouré les bras étaient déliées, mais le corps glorifié de Marie n'était plus sur la terre. Ils levèrent les yeux et les bras vers le ciel comme s'ils eussent vu le saint corps enlevé à ce moment même, et Jean cria à l'entrée du caveau : «Venez et voyez, elle n'est plus ici ». Alors ils entrèrent deux par deux dans l'étroit caveau, et virent avec étonnement les linges vides étendus sous leurs yeux. Étant sortis, tous s'agenouillèrent à terre, regardèrent le ciel en levant les bras, prièrent, pleurèrent et louèrent le Seigneur et sa mère, leur chère et tendre mère, lui adressant, comme des enfants fidèles, les douces paroles d'amour que l'Esprit saint mettait sur leurs lèvres. Alors ils se souvinrent de cette nuée lumineuse qu'après les funérailles ils avaient vue descendre vers le tombeau et remonter au ciel. Jean retira respectueusement du cercueil les linceuls de la sainte Vierge, les plia, les roula, les prit avec lui ; puis il remit le couvercle et l'assujettit de nouveau avec les bandes d'étoffe. Ils quittèrent ensuite le caveau, dont l'entrée resta masquée par le massif de verdure. Priant et chantant des psaumes, ils revinrent à la maison par le chemin de la Croix ; puis ils se rendirent tous dans la pièce qu'avait habitée Marie. Jean déposa respectueusement les linceuls sur la petite table qui était devant l'oratoire de la sainte Vierge. Thomas et les autres prièrent encore à la place où elle avait rendu le dernier soupir. Pierre se retira à part comme pour méditer ; peut-être faisait-il sa préparation, car je vis ensuite dresser l'autel devant l'oratoire de Marie où était la croix, et Pierre célébrer un service solennel. Les autres, rangés derrière lui, priaient et chantaient alternativement. Les saintes femmes se tenaient plus en arrière prés des portes et de la partie postérieure du foyer.